mercredi 29 décembre 2010

Mega requin contre poulpe géant : ils ont osé !


Je suis tombé il y a peu sur un trailer de film, que je me permets de vous présenter dans cet article. Il s'agit sans aucun doute d'un chef d'oeuvre du 7e art, qui restera dans les annales du cinéma.


Je dirai bien que ça se passe de tout commentaire, mais non, c'est trop fort, il faut que je commente. 

Dans cette courte scène du film, on voit un avion de la Condor Airlines qui traverse un violent orage. Quand soudain, un acteur au jeu très convaincant (ne doutons pas que ce rôle lui servira véritablement de tremplin) s'écrie "Holy shit" en voyant par son hublot - devinez quoi - un requin.
Si si, un requin.... Un requin qui fait environ 4 fois la taille de l'avion, soit environ 150 mètres de long. C'est assez courant chez un requin. Et vu que ce requin est très gros, même les menus XXL de chez MacDonalds ne suffisent pas à le nourrir ; il mange donc des avions réputés pour leur chaire tendre et goûtue. Tout le monde sait que les requins ne se nourrissent que de métal.
En plus d'avoir une très bonne vue qui lui permet de repérer un avion au dessus de la surface de l'eau (vous essayerez de voir passer quelque chose dans le ciel quand vous êtes sous l'eau), notre ami requin est également capable de sauter allègrement quelques milliers de mètres pour venir choper une carcasse métallique se déplaçant à 800km/h. Il est très fort ce requin.

Notre ami requin est myope, il confond les ponts suspendus et les poissons.

Je suis allé voir le film, pour en avoir le coeur net. Il fallait que je sache. Il fallait que je le voie pour y croire. N'y allez pas, je vous en supplie. 

Dans le film, notre ami requin retrouve un pote poulpe, qui fait à peu près la même taille, et avec qui il a été congelé en plein milieu d'un combat préhistorique. Paul le poulpe préfère manger les stations de pompage offshore et prédire les résultats de la coupe du monde, mais il finit par retrouver son ennemi le requin (forcément, avec une taille comme ça). Après avoir mangé quelques porte-avions, deux ou trois sous-marins et le Golden Gate Bridge de San Francisco (ce que les Américains n'apprécient que moyennement), les deux animaux se retrouvent et se détruisent dans un combat apocalyptique. Par dessus ça, une équipe de scientifiques américains enquêtent sur cette sombre affaire, et l'armée américaine trouve là une bonne occasion de se dégourdir les jambes. 
Le jeu d'acteur est fabuleux, les effets spéciaux sont à couper le souffle (je pense même qu'ils ont du utiliser Paint pour faire certains montages), et le scénario n'en finit pas de rebondir pour nous tenir en haleine jusqu'au bout. En deux mots, nous avons affaire à une des plus grosses daubes que le cinéma n'ait jamais pondues.


Pour avoir vu le film, je peux vous jurer qu'il n'est pas fait pour être pris au second degré. Et ce qui me fascine le plus dans toute cette histoire, c'est qu'il y a du avoir une équipe entière qui a accepté de se lancer dans un projet comme ça ; un scénariste qui a pondu un truc comme ça, un réalisateur qui trouvé l'idée intéressante, une boîte de production qui a accepté de financer le film... J'adorerais rencontrer ces gens là. 


Mais le pire dans cette histoire, c'est qu'ils ont décidés de faire une suite, qui s'appellera Mega Shark vs Crocosaurus (Mega requin contre Crocosaure). Bon sang, comment est-ce possible ?
(Sortie le 21 décembre 2010 aux Etats-Unis, et -Dieu merci- pas de date de sortie prévue en France).

- snif -

lundi 20 décembre 2010

Enfin un Noël rentable !

Lundi 20 décembre, 23h, dans une usine au Sud du Cambodge. Un petit enfant, que nous appellerons Jean-Louis (Réachéanachâkr, ça faisait pas vendeur) essuie rapidement une larme goutte de sueur qui coule sur sa joue. S'il travaille bien aujourd'hui, il sait que son patron sera content de lui. Il lui donnera un de ces billets verts qu'il affectionne tant, et il pourra peut-être s'acheter le magazine de Playboy le jouet dont il rêve.

Jean-Louis contemple sur son uniforme vert le petit logo rouge et blanc "Christmas Corporation", avant qu'un coup de fouet bien ajusté vienne le rappeler à sa tâche ; emballer des sex-toys en plastique pour les ménagères françaises de moins de 50 ans. Un gros contrat pour lequel la Christmas Corporation a du couper ses marges de manière importante.

- Au boulot, le lutin, lui rappelle d'une voix douce le chef de ligne, un gentil ex-milicien américain qui a perdu un bras en Iraq.
Les lutins, c'est leur nom, à lui et à ses collègues, des enfants qui ont eu l'immense honneur de se voir confier un travail plutôt que d'aller à l'école. Tout le monde sait bien en effet que l'école, et surtout les notes, traumatisent les enfants. Alors qu'au travail, pas de notes ; juste des appréciations du chef de ligne. Ils portent tous un uniforme vachement sympa avec un petit bonnet à grelot (pour qu'on puisse les entendre si ils cherchent à s'échapper).

Afin de respecter l'esprit de Noël, les gentils chefs de ligne de la Christmas Corporation ont déguisé leurs chiens. Quelle bande de déconneurs !
Cette année est un peu différente des autres. C'est la crise. Le patron de Jean-Louis, un gros Finlandais alcoolique qui s'habille toujours en rouge et blanc, le leur a bien expliqué. La concurrence chinoise est très rude sur le marché de Noël, principalement grâce à l'automatisation des lutins de Noël sur les chaînes d'emballage. Le géant chinois 在尊嚴和權 (ça se prononce comme ça s'écrit) a en effet avalé d'énormes parts de marché en concentrant ses offres sur les produits à forte rentabilité (électronique, machines à expresso, bustes de Nicolas Sarkozy...) et en laissant tomber les produits de faible intérêt comme les livres, les colliers de nouilles, la déclaration des droits de l'homme...

En effet, il y a quelques années, un rapport de l'OMC avait jugé Noël comme "une coutume amusante, mais dont la rentabilité et la libre concurrence pourraient être améliorées". 
C'est alors qu'a éclaté le scandale que tout le monde connaît. Un homme, dont la date de naissance était trop éloignée pour être vraie, abusait visiblement d'une position dominante sur le marché. En dehors des fraudes aux droits de douanes et aux conditions d'entrée sur les territoires souverains (il utilisait un véhicule aérien non homologué et non déclaré pour passer clandestinement les frontières), c'est la saisie de son ordinateur qui a permis de l'inculper. On y avait trouvé une base de données non déclarée à la CNIL, plus complète que le fichier EDWIGE, concernant des mineurs... Plusieurs centaines de pays étaient concernés. Une sombre affaire, mais qui avait permis d'ouvrir le marché à la concurrence (concept qui mène à la rentabilité, donc à la civilisation, donc au Bien, donc de droite).

Petit à petit, pour des soucis évident de rentabilité (civilisation -> Bien -> de droite), l'activité a été délocalisée dans les pays émergents (dont on ne voudrait surtout pas qu'ils émergent trop), et par souci de rentabilité tradition, l'activité a été assurée par des lutins, qui ne pouvaient être que des enfants (les nains individus de moins de 1 Sarkozy de haut ont également été envisagés, mais ils étaient trop rares). 

Et il faut bien reconnaître que le bilan de l'opération est entièrement positif :
  • La livraison des biens de consommation, autrefois appelés cadeaux, se fait à moindre coût,
  • Le produit commercial Noël™ ® ©, dont l'organisation évènementielle est assurée par la société américaine Endémol, respecte enfin les standards de l'OMC,
  • Des milliers d'enfants cambodgiens, chinois et taïwanais ont désormais un salaire et peuvent enfin travailler plus pour gagner plus (aspiration légitime de chaque être humain, comme chacun sait).
Plus disciplinés, plus efficaces, et impossible à différencier ; les avantages de sous-traiter Noël aux chinois sont évidents.
Seul petit problème, une légère hausse des erreurs dans les expéditions, principalement due à la faible ouverture des yeux des chinois, trop petite pour voir d'un seul coup l'adresse sur le paquet (essayez de vous brider les yeux, et vous vous rendrez compte).

"C'est vrai que le prix a bien baissé, témoigne Emile-Robert Petibidon, mais en même temps, c'est bien normal. Rendez-vous compte, ils bossent à peine un mois dans l'année. En plus, avec l'âge auquel ils commencent à travailler, ils ont la mort retraite à 45 ans. Alors il manquerait plus qu'ils se plaignent !"
"Ça nous a demandé quelques adaptations sur nos produits, au début, se souvient Marie Dredu, vendeuse de pères Noël™ ® © en plastique. Il a fallu passer toutes nos figurines en version jaune-et-bridées. Mais une fois le changement fait, aucun problème ; en plus ils sont plus petits et plus maigres, donc on économise sur la matière première de nos figurines".

Depuis peu, on assiste même a des initiatives nouvelles pour redynamiser l'image vieillissante et poussiéreuse de Noël™ ® ©, et ainsi relancer la croissance. Certaines sociétés, soucieuses de l'environnement, ont constaté qu'une proportion importante de cadeaux ne plaisaient pas à leurs destinataires. En repoussant la date de Noël de quelques jours dans certains pays, ces entreprises peuvent ainsi racheter des cadeaux de seconde main, et les recycler à prix cassés dans les pays pauvres en voie de développement, en prenant une seconde marge sur un produit déjà amorti.
D'autres, comme la société Sexy Noël, parrainée par Roselyne Bachelot (non, je plaisante, bien entendu), n'ont pas hésité à remplacer le Père Noël™ ® © par des figures féminines plus jeunes et plus attirantes.

Sérieusement, vous préférez vraiment un vieux barbu ivrogne, gras et incontinent ?
Un bel exemple qui nous montre que l'action conjuguée des pouvoirs publics, des grandes entreprises et des organismes internationaux peut faire bouger les choses, et permettre que Noël™ ® © reste une activité rentable, pérenne (jusqu'à la prochaine crise), et demeure une fête pour tout le monde.

N'oubliez donc pas d'acheter beaucoup de cadeaux très chers pour relancer la croissance. Et si vous n'avez pas encore d'idées de cadeaux, je vous conseille de lire cet article qui devrait vous donner quelques idées...

dimanche 12 décembre 2010

Appel pour supprimer les notes pas seulement à l'école

Il y a peu, une vingtaine de personnalités (dont pas un professeur) lançaient un appel pour la suppression des notes à l'école. Cet appel a fait grand bruit dans les médias et sur la toile. Pas autant que la neige, certes, car il est bien connu que l'arrivée de la neige, évènement exceptionnel, inattendu chaque année, et scientifiquement inexpliqué est bien plus important que tout le reste de l'actualité.

Parce que, voyez-vous, les notes traumatisent, stigmatisent et infantilisent nos charmantes têtes blondes. Comme les notes ne peuvent être que mauvaises, et que les enseignants se contentent de mettre des notes cruelles sans jamais rien expliquer, les notes ne peuvent que traumatiser les élèves. Les esprits éclairés qui ont lancé l'appel préfèrent qu'on laisse tout le monde dans le flou le plus longtemps possible, et qu'on ne mette surtout rien en place pour indiquer à l'enfant s'il est bon ou mauvais dans tel ou tel domaine. Tous égaux, tous uniformes, tous médiocres, voila la recette de l'égalité à la française.

Mais ne nous étendons pas sur ce sujet (je vous invite, pour ceux qui veulent s'étendre, à lire la note d'un confrère sur ce sujet). Des scientifiques hautement qualifiés ont prouvé que les notes ne sont pas bonnes pour les enfants, c'est indiscutable. Mais à mon humble avis, ils ne sont pas allés assez loin. 
En effet, les notes sont traumatisantes pour les enfants, mais pas seulement. On sous-estime très certainement l'influence des notes sur les adultes. Et si les notes sont mauvaises pour les enfants, j'entends prouver qu'elles sont également mauvaises pour les grands enfants que nous sommes. De plus, si l'école est censée nous préparer à la vie adulte, alors autant adapter le monde des grands pour que nos chérubins ne se trouvent pas dépourvus une fois sortis du monde enchanté et merveilleux de l'école (diguedondon, diguedondaine, chantons tous en coeur).

Attention, cette image d'un professeur compréhensif parlant avec ses élèves est en fait un photo-montage. En vrai, les profs ne font que mettre des notes, mauvaises, qui plus est.

Laissez-moi vous raconter une petite histoire, vraie, bien entendu.

Georges Papandreou était un homme heureux. A défaut d'avoir un nom de merde, il a réussi une jolie carrière. Et grâce à quoi ? Grâce au système éducatif de son pays, naturellement (il est bien connu que c'est l'unique moyen de réussir, moyen qui donne ses chances à tout le monde, youpi !). En effet, le ministère de l'éducation grec a décidé il y a bien longtemps d'abandonner les notes à l'école. Plus que ça, les notes ont aussi été supprimées du collège, du lycée et des universités, car jugées trop dures à encaisser pour ceux qui sont l'avenir du pays. 
Georges a donc eu les moyens financiers la chance d'être tiré au sort pour aller à l'Institut des Hautes Etudes Politiques, dont il a été diplômé facilement, comme tout le monde d'ailleurs, puisque les notes ont été supprimées, et que ces charmants enfants ont tous montré beaucoup de courage et de bonne volonté.

Plus tard, Georges a fait une brillante carrière. Il a été choisi pour être premier ministre. En effet, les élections avaient le principal défaut d'attribuer un pourcentage aux candidats qui se présentaient, ce qui était vraiment traumatisant, surtout pour les candidats du parti communiste qui réalisaient régulièrement des scores entre 1% et 1,3%. Les conséquences sur ces charmants politiciens étaient désastreuses et laissaient des séquelles irréparables, certains allant même jusqu'à soutenir Ségolène Royal suite à un échec personnel aux élections. On a donc décidé d'évaluer les politiciens en fonction de leurs capacités, plutôt que de leur attribuer des notes aux conséquences cataclysmiques. Georges a reçu l'appréciation "Acquis / A+" en langue de bois, en sécurité intérieure, en immigration et défense des frontières et en géopolitique, et "En Cours d'Acquisition / ECA+" en économie et en anglais. Il est donc devenu premier ministre. Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Les notes des élections politiques ont des conséquences désastreuses, la preuve...

Mais il existe un groupe d'entités qui n'a rien, mais alors vraiment rien compris à la psychologie de l'être humain et aux valeurs d'égalité et de bisounourserie. Ces entités s'appellent Moody's, Fitch Ratings et Standard and Poor's, et sont agences de notation financières. Et figurez vous que ces cabinets (bouh, les vilains, la peste soit de ces affreux jojos) osent mettre des notes aux différents pays du monde, au mépris des conséquences que ces notes peuvent avoir sur les individus.
Alors certes, elles ont essayé de faire des efforts. Plutôt que de mettre des notes sur 20, elles ont inventé une échelle allant de AAA à D, en passant par des BAA1, BA3 ou CCC+ (authentique), histoire de ne pas trop traumatiser les politiciens. 

Et figurez-vous que ces agences, suite à un contrôle surprise, ont décidé de mettre une mauvaise note à Georges Papandreou. Il lui ont mis BBB-, qui correspond à un "En Cours d'Acquisition -", ce qui est un peu mieux que "Non Acquis +++", mais un peu moins bien que "Bientôt Appris Mais Pas Encore =".
Et les conséquences ont été désastreuses ; le pays tout entier a sombré dans la dépression, traumatisé par cette note. Des millions de personnes ont manifesté pour la suppression des notes en politique, et le petit Georges s'est mis à boire, à regarder la Nouvelle Star et à vouloir mettre des notes à ses enfants. Une bien triste histoire en vérité...

Manifestation anti-notes en Grèce

Ce petit exemple illustre bien à quel point les notes sont un outil diabolique, destiné uniquement à détruire les individus. D'ailleurs une récente étude a prouvé que le IIIe Reich utilisait des notes dans ses écoles (les scientifiques et les historiens ayant fait l'étude se sont vus attribuer un joli point Godwin). 


C'est pourquoi je lance ici un appel pour la suppression des notes en politique. Merci de le signer en commentaire de cet article, et je suis sûr qu'ensemble nous pourrons faire changer les choses. 
Sur ce, je m'en vais noter les photos officielles des candidates à l'élection de Miss France, la France a (encore) besoin de moi. D'ailleurs, vous aussi, n'hésitez pas à noter cet article en commentaire !

vendredi 3 décembre 2010

Wikifuites : le Wikileaks à la française

Depuis quelques jours, les journalistes du monde entier usent leurs claviers pour décortiquer jusque dans les moindres détails les quelques 250000 télégrammes américains qui ont été relâchés dans le domaine public par le site suédois Wikileaks.

250000, ça fait une somme, ma brave dame. Et tout ça sans qu'on s'en aperçoive. Parce que la copie de 250000 fichiers, ça ne doit pas passer inaperçu sur un réseau. M'est avis qu'il y a du avoir quelques licenciements suite à cette affaire. (Note personnelle : ne pas demander aux américains d'améliorer la sécurité informatique des réseaux diplomatiques français. Les Nord-Coréens ont l'air pas mal dans ce domaine).

Traduction : "Essaye de publier nos télégrammes et voila ce qu'on va t'envoyer". La Corée du Nord est très forte en matière de sécurité des réseaux.

Mais là n'est pas le coeur de la question. Considérons plutôt ce que les journalistes et les médias retirent de cette masse d'information à l'état brut. Et lorsqu'on voit ce qu'il ressort, deux constats sont frappants :

Premier constat : les gros titres veulent du people. Il suffit de voir quels articles sont les plus développés dans les journaux. On se fout pas mal des tensions entre le Yemen Sud et l'Arabie Saoudite, on se tape complètement de l'Afrique (y a-t-il même des diplomates sur ce continent ?), et des questions économiques, industrielles et scientifiques (il est bien connu que ces sujets sont d'une importance mineure, et que ce n'est pas ça qui fait avancer le monde). Par contre, on cherche les "petites phrases". 
Les petites phrases ont plusieurs avantages incontestables : elles sont simples à comprendre (pas besoin d'avoir fait des études, ni même d'avoir un pouvoir de réflexion supérieur à celui de Steevy Boulay d'une mouche pour en comprendre le sens), elles ne demandent absolument aucun talent à nos journalistes pour en faire un article, et surtout, elles "font le buzz".
Et aujourd'hui, faire le buzz, coco, c'est ça qui compte ! Parce que tu crois que notre journal il est lu par des prix Nobel ? Ce qu'on vise, c'est la ménagère de moins de 50 ans, et si ça te va pas, tu peux toujours aller raconter tes états d'âmes dans le bureau du PDG (rires).

C'est ainsi que les gros titres se focalisent sur le fait que Sarkozy ait été jugé autoritaire et capricieux, ou que Angela Merkel soit peu imaginative. On apprend aussi que Kadhafi ne peut pas voyager sans sa nurse Ukrainienne, blonde, jeune et pulpeuse. Voila, ça c'est de la diplomatie ; on veut des blondes aguicheuses, des petites phrases et des déclarations qui feront croire que le monde politique ressemble à une saison des Feux de l'Amour. C'est ce qui intéresse les gens, bien plus en tous cas que les questions politiques (Note personnelle : ne pas prendre les gens pour des cons, mais ne pas oublier qu'ils le sont).

Notons aussi que le travail de journalisme est énorme. Les guillemets fleurissent à tous les coins de phrase, et on ne compte plus les articles qui ne font qu'un copier-coller traduit d'un télégramme américain. Si le boulot des journalistes étaient de faire de l'analyse et du décryptage, ça se saurait...

Cela nous amène d'ailleurs au deuxième constat ; quand un document est classé top secret, il est également tout de suite beaucoup plus crédible. D'un coup, tout ce qui est marqué dans le document est pris pour argent comptant, et passe pour une vérité absolue. 
"T'as vu ? Ils ont dit que Angela Merkel n'avait pas d'imagination." 
"Ah ouais, c'est fou ! C'est vrai qu'elle a pas l'air futé !"
Et on balance ça dans tous les journaux sans même mentionner qui est l'auteur, ni sur quoi il se base pour dire ça. On ne peut pas imaginer un instant que l'obscur employé de l'ambassade américaine en Allemagne qui rapporte ses impressions dans un télégramme soit une grosse buse, qu'il ait un quelconque intérêt à dire ça, où qu'il se trompe dans son jugement. On ne dit pas d'ailleurs non plus si cet avis est confirmé par d'autres télégrammes, ou si c'est juste un court passage d'un petit télégramme et que tous les autres affirment qu'au contraire, il s'agit d'une personnalité brillante. 
D'ailleurs, à lire ce qui ressort dans les médias, on a l'impression que la moitié des présidents de la planète ont un QI à peine supérieur à un candidat de Secret Story ; à se demander comment ils ont pu monter jusque là, être choisi par leur entourage et leur parti politique, et élu par plus de la moitié des habitants d'un pays...

En plus, avouons que toutes les infos relâchées sont des scoops retentissants ; Sarkozy autoritaire et capricieux ? Nom d'une endive, voilà quelque chose que personne n'avait remarqué ! On comprend que le document soit classé secret. A peu près 18733 personnes ont du l'écrire avant, mais c'est vrai que quand c'est classé secret, ça a quand même vachement plus de poids.

"Sarkozy n'est pas grand" selon un télégramme américain. Reconnaissons que la nature des informations divulguées est hautement secrète.

Mais rangeons cet esprit critique dérangeant quelques instants, et essayons de tirer les leçons de cette histoire incongrue.
En tant que conseiller spécialisé en questions incongrues auprès du gouvernement, j'ai proposé au président Sarkozy de lancer un site équivalent à Wikileaks en français, batpisé "Wikifuites" et dans lequel on pourrait relâcher des télégrammes hyper-super-top-confidentiels-secrets. On y lirait, dans des télégrammes provenant des services secrets américains (car les services secrets américains ne mentent jamais et ne se trompent jamais, ils l'ont dit à la télé - forcément, si on avait relâché des télégrammes mozambicains, ça aurait fait moins de bruit) des titres divers et variés, immédiatement copiés-collés par tous les grands médias. Voici quelques exemples des titres qui sortiraient dans la presse :

 "Sarkozy est un grand président" (Wikifuites)
D'après les télégrammes de la CIA relâchés récemment sur Wikifuites, Sarkozy est jugé comme "quelqu'un d'hyper intelligent" par les diplomates américains, qui ajoutent d'ailleurs "il a raison sur toute la ligne" ou encore "d'ailleurs, il n'est pas si petit que ça".

"Martine Aubry a des grosses chevilles" (Wikifuites)
Un des télégrammes rendus publics aujourd'hui précise même qu'elle ne pourrait pas prendre l'avion sans ses bas de contention, et qu'elle insiste pour prendre un jus d'orange avec une touche de grenadine avant le décollage.

Bref, tout un tas de sujets passionnants qui pourraient nous permettre de faire passer en douce quelques réformes bien senties.

Le logo du site "Wikifuites" s'attirerait immédiatement les faveurs du troisième âge.

Le gouvernement pourrait également en profiter pour influencer en douceur la presse nationale, et se mettrait également les journalistes dans la poche, trop contents qu'on leur pré-mâche le boulot en les abreuvant de "petites phrases" faussement scandaleuses pour la plus grande joie des ménagères de moins de 50 ans (qui se feront ensuite mousser en lisant dans Le Monde des ragots au moins dignes de Closer).
Bon sang, pourquoi faut-il encore une fois traverser la manche pour trouver des infos de qualité : quand fera-t-on un appel du 18 juin pour le journalisme (ceux qui ont répondu "le 18 juin" montrent là un début de logique... rien n'est perdu).

mercredi 1 décembre 2010

Petit guide pour retrouver Ben Laden

Al Qaïda Maghreb Islamique faisait récemment savoir par les médias que la France devrait négocier directement avec Oussama Ben Laden si elle voulait la libération des otages détenus par l'organisation terroriste...
Diantre ! Voila une proposition alléchante. Parce que c'est vrai qu'à la longue, négocier avec des sous-lieutenants ou des obscurs terroristes au nom difficilement prononçable, c'était devenu lassant. Tandis que là, Oussama lui-même, voilà de quoi raviver l'intérêt des ménagères de moins de 50 ans pour l'actualité (je ne sais pas ce que les médias ont avec cette "ménagère de moins de 50 ans", on aurait aussi bien pu parler du "fonctionnaire des impôts de plus de 37 ans", ou à la limite, des "ménagères en mini-jupe de moins de 30 ans", mais je m'égare).

Sauf que voilà, Monsieur Ben Laden, on ne sait pas où il est. De plus, avec le changement de ministre des affaires étrangères, on a un peu la flemme de se replonger dans le dossier de 2337 pages intitulé "Où est Oussama ?", dossier rangé alphabétiquement entre "Où est Charlie ?" et "Pourquoi les abeilles volent-elles en zigzag en présence de Roselyne Bachelot", question qui reste d'ailleurs un des plus grands mystères de la science.
C'est donc tout naturellement que Michèle A-M (nous l'appellerons ainsi afin de préserver son anonymat) a fait appel à mes services de consultant politique pour cette question "Mais où est Ben Laden ?" (la réponse fournie par Jean-Louis Borloo, à savoir "Dans ton cul", a rapidement été écartée).

Variante au jeu "où est Charlie ?", le jeu "où est Ben Laden ?" est très apprécié des enfants et de la CIA.

Pour savoir où est Oussama, diverses méthodes ont déjà été utilisées ; les Américains ont offert plusieurs millions de dollars à celui qui le dénoncerait. La méthode n'a pas donné beaucoup de résultats ; il faut reconnaître qu'un taliban qui vit dans les montagnes du Sud de l'Afghanistan et qui se retrouve soudain en possession de 20 millions de dollars, ça attirerait rapidement les soupçons, à défaut de la sympathie de ses voisins.
Le fait de partir à pied via le Pakistan avec une Bible et un couteau n'a pas donné non plus de grands résultats, reconnaissons-le. Même du côté d'internet, le statut Facebook de Ben Laden n'a pas changé depuis celui du 10 septembre : "Va faire un petit tour (lol) en avion".

Non, la méthode pour le trouver réside encore une fois dans une habile combinaison de l'utilisation des nouvelles technologies et des techniques de négociation développées par les services secrets. Ces Français enlevés par Al Qaida sont une aubaine telle qu'il apparaît comme évident qu'il ne s'agit en fait que d'une ruse pour entrer en contact avec Ben Laden. D'ailleurs, suite au post de l'AQMI sur son blog, Nicolas S. a immédiatement "lâché un com" en indiquant son numéro de téléphone pour les négociations. Et c'est là que va se mettre en place un plan bigrement futé, que mêmes les cerveaux des concepteurs de séries américaines  (c'est dire !) ne pourraient fomenter dans leurs esprits machiavéliques. 

Faisons ici un peu de psychologie et posons nous la question : Que veut Ben Laden ?. Sûrement pas de l'argent, il en a eu à ne plus savoir qu'en foutre. Des filles, ce serait surprenant, avec ses multiples femmes, il a également du avoir sa dose (quoi que les filles françaises sont sources de toutes les convoitises, et notamment de celle de nos pays voisins, qui n'ont que des bouffeuses de saucisse ou des grosses anglaises à se mettre sous la dent). 
Non, ce que Ben Laden cherche aujourd'hui, c'est une retraite. Après de nombreuses années de cotisation, il y a fort à parier que le leader d'Al Qaida n'aspire à rien d'autre qu'une retraite paisible et un carré de jardin où planter des laitues. Et la France a en la matière un système qui ferait pâlir d'envie le grand Oussama lui-même. Voilà donc le deal que l'on va lui proposer ; la libération des otages contre une intégration dans le système des retraites. Maintenant que ce système dont la France s'enorgueillit depuis des générations a été sauvé par notre grand président (et encore, "sauvé", le mot est faible), on pourra sans aucun problème accueillir une personne de plus sans que personne ne le remarque, et sans que cela ne vienne pénaliser trop lourdement le système, car il est bien connu que les personnes d'origine étrangère ne font que pénaliser le système, alors que les gens d'origine blanche (oui, blanc est une origine, ça simplifie le débat) le portent à bout de bras.

Des années de fuite ont rendu Ben Laden professionnel dans l'art du déguisement.

Côté pension, il a été décidé de lui attribuer la même retraite qu'un contrôleur aérien, en plus d'un logement de fonction dans la banlieue des Ulis, pour des raisons de discrétions (j'avais aussi pensé à l'Auvergne, où il serait certain de ne pas être emmerdé, mais les moeurs étranges de cette région m'ont finalement poussé à abandonner l'idée).

Voilà donc à n'en pas douter une idée qui fera recette et délectera les esprits jusqu'aux plus hauts sommets de l'Etat français (aux dernières mesures, le plus haut sommet de l'Etat culminait à 1,67m avec talonnettes). Et si un vieillard vient s'installer dans votre quartier et vous raconte avec un fort accent arabe qu'il a été contrôleur aérien dans sa jeunesse, n'hésitez pas à le balancer à la CIA (renforçant ainsi les valeurs de dénonciation citoyenne que le Maréchal avait instauré avec succès il y a maintenant 70 ans), il y a 20 millions de dollars à se faire !

mardi 23 novembre 2010

Voila le voile

6h30, Paris s'éveille, et Aïcha aussi. Le gazouillis des oiseaux vient résonner dans sa chambre à coucher qu'envahissent les premiers rayons du soleil (en vrai, ce serait plutôt le bruit des embouteillages et les gaz d'échappement, mais ce récit est une fiction, ce qui laisse toute liberté à l'auteur quand aux décors choisis).
Ce matin est particulier pour Aïcha ; non seulement c'est la rentrée des classes, mais en plus, c'est sa première rentrée au lycée français.
Aïcha vient d'Oman (nom d'un Sarkozy petit bonhomme, c'est quoi ce truc ? C'est pas l'Alliance Militaire de l'Atlantique Nord ? Non, ça c'est l'OTAN ? Mais alors c'est quoi l'Oman ? Un pays ? Pour de vrai ?). Elle et sa famille viennent d'arriver en France, grâce au visa que leur a facilement accordé l'administration (c'est une fiction, tout est possible ; en vrai tout le monde sait bien qu'avec un nom comme Aïcha et une tête d'arabe comme la sienne, elle n'aurait pas eu de visa). Son père Mohammed, a été promu au sein de la boîte française pour laquelle il travaillait en Oman, et s'est vu proposer un poste à Paris. La famille entière est très honorée d'arriver en France et de s'y installer ; quelle promotion !

Pour son premier jour de classe, elle choisit avec soin ses habits. Elle sort sa plus belle abaya, une abaya noire bordée de couleurs vives, et son hijab favori, aux couleurs assorties. Elle ajuste son hijab à mi-tête, de manière à laisser voir la moitié de ses cheveux, comme c'est la mode dans les lycées de Mascatte, et part pour le lycée. Elle est stressée car son français n'est pas excellent ; elle a eu beau travailler tout l'été, il lui manque encore du vocabulaire et elle bute trop souvent sur les mots. Pour s'entraîner, elle regardait la chaîne d'information en français qu'ils recevaient en Oman ; du coup elle maîtrise parfaitement le vocabulaire relatifs aux grèves, aux protestations, et à la fabrication des jouets en bois à Bouilly-en-Gros (il s'agissait du 13 heures de Pernaut, vous l'aurez compris).
On lui a dit qu'apprendre le français était indispensable, car les Français parlent très mal anglais. Et surtout, ils exigent qu'on leur parle français, preuve que c'est un peuple très fier. Ah, si tous les étrangers qui viennent en Oman devaient parler son dialecte... Déjà, s'ils parlaient arabe, ce serait déjà un début.

En arrivant en vue du lycée, Aïcha commence à croiser les premiers élèves. Un garçon en particulier attire son attention. Il porte son pantalon à moitié baissé, et on lui voit son caleçon. Il arbore un portrait de Che Guevara sur son sac en bandoulière, et un portrait de Staline sur son T-Shirt. Si elle se souvient bien de ses leçons d'histoire, Staline était un dictateur qui a fait déporté de nombreuses personnes ; elle trouve cela surprenant qu'on puisse vouloir avoir sa tête sur ses vêtements. La France doit vraiment être un pays très libre pour qu'on ait le droit d'avoir le portrait d'un dictateur sur ses vêtements.

Contrairement aux signes religieux, les signes de connerie sont très bien tolérés dans les collèges et les lycées.

Aïcha remarque également une autre fille, qui a l'air d'être aussi perdue qu'elle. Apparemment, elle vient d'Inde, puisqu'elle est drapée dans un sari aux couleurs chatoyantes. Elle doit également être hindoue, puisqu'elle porte le tilak, ce point rouge au centre du front, signe d'appartenance à la communauté hindoue.

En passant la grille du lycée, le surveillant s'adresse à Aïcha, la montre brièvement du doigt et déclare ; "Si j'étais toi, j'enlèverais ça. Tu vas avoir des problèmes." Aïcha ne comprend pas bien le sens de sa phrase, et se contente de continuer son chemin.

En entrant dans la salle de classe, elle constate que l'Indienne et le jeune homme au caleçon apparent et aux idoles communistes sont également dans sa classe. Elle aperçoit aussi un jeune homme au fond de la classe, qui porte les papillotes juives (ces longues mèches de cheveux que les juifs orthodoxes portent de chaque côté du visage). Quelle bonheur que des gens de différentes religions puissent cohabiter pacifiquement dans un même pays.

Après avoir fait l'appel, la professeur d'histoire-géo, une grosse dame à l'allure peu sympathique et qui ressemble à Martine Aubry (c'est vous dire !), s'adresse à Aïcha, et lui dit d'un ton sec ; 
- Tu m'enlèves ça tout de suite.
- Pardon Madame ?, demande Aïcha.
- Ton voile islamique, tu l'enlèves immédiatement ; c'est interdit dans le lycée.
Aïcha s'arrête un instant déconcertée. Elle a toujours porté le hijab, et sans lui, elle se sent comme nue. Le regard des autres sur ses cheveux la dérange beaucoup ; le porter fait partie de sa culture, mais par dessus tout, elle ne comprend pas pourquoi on lui demande de le retirer.
- Pourquoi, Madame ?
- C'est interdit dans l'enceinte du lycée, ne discutes pas.
- C'est interdit de se couvrir la tête ?, demande-t-elle après un rapide coup d'oeil à un élève qui porte un bonnet au fond de la classe.
- Non, c'est interdit de porter des signes d'appartenance religieuse.

Aurait-on oublié qu'une femme peut se couvrir la tête sans forcément que ce soit un signe de soumission ?

Aïcha se retourne vers la fille hindoue et son tilak, le garçon juif et ses papillotes.

- Elle est hindoue, et il est juif. Ils portent des signes religieux, Madame.
- Ne mélange pas tout, Arshana est Indienne, c'est pour ça qu'elle s'habille comme ça, et Salomon est Israélien, c'est dans sa culture de s'habiller comme ça. Toi, c'est parce que tu es musulmane. Tu sais qu'il n'y a rien dans le Coran qui oblige les femmes à se voiler ? Tu devrais être contente de pouvoir le retirer, tu dois en rêver depuis des années. 

Aïcha n'en rêve pas du tout. Elle aime bien son hijab, surtout celui-là. Elle l'a toujours mis pour sortir. Le Coran impose juste aux femmes de ne pas être impudiques. Pour elle, la pudeur est de cacher en partie ses cheveux et sa nuque, comme pour les autres femmes de son pays. Mais même si le Coran ne disait rien, sa pudeur resterait inchangée.
- Les musulmans d'Inde et les chrétiens d'Israël ne portent pas le tilak et les papillotes, madame, ce sont des signes religieux.
- Oh vous, les arabes, il faut toujours que vous contestiez tout. Sors immédiatement, et reste chez toi ; tu ne te rends pas compte de la chance que tu as de pouvoir venir étudier en France, il faut en plus que tu veuilles que tout le monde soit comme toi. Ici, les femmes sont libres, que tu le veuilles ou non ! 

Aïcha ramasse hâtivement ses affaires et quitte la salle de classe en pleurant. Ses parents seront sans doute très déçus d'apprendre ce qui s'est passé. Dans le couloir, elle croise un lycéen habillé tout en noir, avec un portrait d'un diable cornu sur son T-shirt, avec SATAN marqué en lettres gothiques rouge sang. Et cette fille avec un collier en forme de Tajitu, le symbole du Yin et du Yang, sait-elle que c'est un signe de la religion taoïste ?
Apparemment, Satan sur un T-Shirt, Staline, le tilak, les papillotes sont tolérés dans les lycées de France, mais pas un foulard qui couvre la moitié de la tête... 
Est-ce vraiment les signes religieux qui dérangent, ou le fait d'être musulman, avec tous les clichés que cela véhicule ? Le fait de cacher sa religion est-il vraiment le meilleur moyen de bâtir une société tolérante ? Cela apprendra-t-il vraiment aux élèves à accepter la différence, à voir que l'on peut pratiquer une religion sans que cela change son comportement en société ?

Pour pouvoir pratiquer en toute liberté, choisissez une religion qui n'est pas reconnue comme telle (mot diplomatique pour désigner une secte, ou une mouvance religieuse dont tout le monde s'en fout). Le coup de coeur de la rédaction va cette semaine à la religion raëlienne.

Depuis mars 2004, le hijab, appelé à tort "voile islamique" (expression qui fait l'amalgame entre hijab, niqab, burqa et tchador) est interdit dans les écoles françaises, de même que sont censés l'être tous les autres signes religieux. Reste cette question : cacher nos différences nous rendra-t-il plus tolérants à la différence ?

dimanche 14 novembre 2010

Pour un premier ministre populaire

Comme vous le savez tous, nous avons un président fantastique. Oui, je parle bien du président de la République Française, et n'y voyez aucune malice, mais j'ai une profonde admiration pour ce grand (1,68 m sur talonnettes) homme.

Récemment encore, lors de sa visite en Chine et pendant une visite à un centre de rétention d'accueil des chinois sourds-muets, il n'a pas hésité à aborder la question des droits de l'homme en des termes particulièrement courageux. D'ailleurs, notre président est particulièrement apprécié en Chine, car c'est un des rares présidents qui sait s'adapter à leur taille quand il vient leur rendre visite (il enlève ses talonnettes) ; une attitude très diplomatique et particulièrement rare.

Notez bien que notre président fait attention à ne pas dépasser ses hôtes en taille, comportement très apprécié.

Aujourd'hui, notre président se retrouve confronté à un choix crucial. Il doit choisir un nouveau premier ministre. Et avec 2012 qui s'approche à grands pas, il est urgent de redevenir populaire pour pouvoir être élu et battre les islamo-trotsko-gauchistes qui nuisent tant à l'image de notre beau pays. D'ailleurs, il n'y a qu'à regarder Martine Aubry de près pour saisir en un instant le préjudice immense qu'elle impose à toutes les femmes de France. Tandis que dans le gouvernement en place, il suffit de jeter un coup d'oeil à une photo de Roselyne Bachelot Rama Yade pour voir que ce gouvernement représente bien les Français et leurs préoccupations (à savoir "les femmes" à 48% des opinions exprimées, juste devant l'écran plat, le fromage et le pastis).

Bref, notre président s'est rendu compte que malgré un nom de parti qui déchire, faire partie de l'Union pour un Mouvement Populaire ne suffisait pas à être populaire. Diantre... Comment faire pour nommer un nouveau premier ministre vraiment populaire ?
C'est alors que je suis intervenu (rappelons qu'en tant que conseiller direct du gouvernement, je suis déjà intervenu sur la question des Roms et sur la répression des publicités dangereuses) pour proposer un concept innovant qui, à n'en pas douter, nous procurera un premier ministre apprécié et aimé des Français.

La solution retenue est très simple, et basée sur une méthode qui nous vient en droite ligne des Staïtes (attention, ne dites jamais les Etats-Unis d'Amérique pour parler des Staïtes, cela nuirait largement à votre image de personne cool). 
Il faut tout d'abord précéder à une présélection des candidats au poste de premier ministre. Précisons les pré-requis du poste :
  • Vous devez avoir au moins 28 ans, et avoir suffisamment de barbe pour vous raser tous les matins (cela élimine d'entrée de jeu Olivier Besancenot)
  • Vous devez avoir moins de 65 ans, quoique cette limite pourrait être repoussée à 67 ans.
  • Vous devez avoir l'air cool (c'est l'aspect primordial du poste)
  • Vous ne devez pas avoir une ambition trop grande, ni être trop brillant intellectuellement, pour ne pas nuire à l'image du président
  • Une taille de moins de 1,65m est appréciée
  • Facultatif ; une première expérience en politique sera un atout (cela dit, une jupe un peu courte et une belle paire de miches un physique agréable seront également un atout)
Je sélectionnerai personnellement les CV qui seront retenus ; mesdemoiselles, n'hésitez pas à m'envoyer d'ores et déjà votre CV, accompagné de vos mensurations et d'une ou plusieurs photos, de préférence en maillot de bain (Roselyne Bachelot est dispensée de cette dernière mesure).

Ensuite, et c'est là que vient l'innovation majeure du processus, la sélection s'étalera sur 8 semaines ; les candidats retenus, une quinzaine, seront soumis à différentes épreuves, qui seront filmées et diffusées en direct sur TF1, chaîne partenaire du gouvernement. Jean-Pierre Pernaut est pressenti pour animer l'émission, quoique Jean-Pierre Foucault soit sur de bons rails (Harry Roselmack a été exclu ; l'émission était tournée sur un fond noir, et du coup, on ne le voyait plus).

Harry Roselmack a été refusé en raison du décor de l'émission ; ça faisait trop ton sur ton.

Parmi les épreuves au programme, on prévoit la course à l'inflation (Rachida Dati a un énorme avantage lorsque l'on parle d'inflation), l'épreuve de langue de bois qui sera animée par notre consultant spécial Jacques C., le défilé en bikini (on attend Jean-Louis Borloo très fort sur cette épreuve), l'épreuve "Mac Gyver", qui consiste à sauver une entreprise en liquidation judiciaire en période de crise avec un trombone et une boîte d'allumettes, et d'autres épreuves toutes plus intéressantes les unes que les autres.

A la fin de chaque épreuve, le public vote par SMS (ce qui a aussi pour intérêt de renflouer les caisses de l'état sans prélever de nouvel impôt) pour éliminer le ou la candidate de son choix.
Les premiers éliminés sont condamnés à un poste au parlement européen ou au Sénat, les derniers se voient proposer des portefeuilles ministériels, et le gagnant de la finale entre à Matignon.
En cadeau, il aura le droit à sa campagne de publicité gratuite par TF1 pour sa première année sur le siège éjectable de Matignon (ce qui était déjà plus ou moins le cas, TF1 étant le partenaire officiel des campagnes de pub du gouvernement français).

Quart de finale ; pour éliminer Roselyne, tapez 1, pour garder Rama, tapez 2.

Les avantages de cette formule sont multiples ; les Français détournent enfin leur attention de problème futiles comme les retraites, l'économie, les droits de l'homme et ce genre de conneries pour enfin s'intéresser à des sujets dignes de ce nom. Surtout, ils seront directement responsables de leur nouveau premier ministre, et il sera toujours temps de leur reprocher leur choix lorsque l'heure du bilan approchera.
Enfin, si cette méthode est jugée convaincante, on pourrait l'appliquer dès 2012 au choix du nouveau président. Et vu les audiences de ce genre d'émission, on aurait peut-être enfin une abstention en nette baisse.

Sur ce, je vais finaliser mon contrat de partenariat avec TF1 et les annonceurs pour finaliser le projet et étudier les nombreux CV qui arrivent d'ores et déjà par centaines. Quelque chose me dit qu'on devrait avoir une présélection fort sympathique...

jeudi 11 novembre 2010

Attention, publicités dangereuses

Certaines publicités sont malhonnêtes. Et lorsqu'elles cachent certains aspects du produit dont elles vantent les mérites, elles peuvent s'avérer dangereuses.  
On a eu plusieurs exemples dans l'histoire ; ça a commencé avec les publicités pour le tabac et l'alcool, qui vantaient les prétendus mérites de ces produits sans en préciser les effets négatifs. Aujourd'hui, fort heureusement, les consommateurs peuvent continuer d'acheter ces produits, mais en connaissance de causes, ce qui apaise sérieusement nos consciences.

Mais on était loin du pire. Une campagne de pub, apparue récemment dans les médias, est bien plus dangereuses que les campagnes sus-citées. En effet, depuis maintenant 3 semaines, la région Auvergne a lancé une grande campagne pour inciter les gens à venir repeupler la région. Non pas qu'elle ait un jour été bien peuplée, loin de là... Mais cette campagne de publicité, qui vante la qualité de vie et la tranquillité de cette sympathique région oublie d'en préciser les effets pervers.
Il est donc de mon devoir d'informer les gens, malgré les pressions lobbyistes énormes et les menaces dont je suis l'objet (la mafia auvergnate est redoutable).

En effet, les Auvergnats sont des êtres étranges, très attachants certes, mais qui ont le principal défaut de vivre en Auvergne. Coupés du reste de la France, et donc du monde (la France étant le centre du monde, comme chacun sait), ils vivent en autarcie sans être affectés par les changements de notre société. 

Cela dit, la région Auvergne fait des efforts, et cette campagne de pub en fait partie. D'après les dernières expéditions récemment revenues d'Auvergne, des travaux de grande ampleur seraient en cours pour amener l'électricité dans la région. Les pneumatiques Michelin équipent d'ores et déjà les chars à boeufs dernière génération, et les premières ondes radios longue fréquence atteignent aujourd'hui les zones frontalières. De beaux efforts, certes, mais pas encore suffisants pour rendre la région vivable pour un non-Auvergnat. 

C'est pourquoi il faut absolument informer les gens à propos de ces publicités mensongères. Comme pour l'alcool et les cigarettes, je propose que l'on ajoute des bandeaux informatifs en bas des publicités. En voilà immédiatement un aperçu.




Le Gouvernement Français, via son Ministre de la Propagande, m'a déjà fait savoir que ma proposition était jugée intéressante, et qu'on ne devrait pas tarder à apposer ces bandeaux sur toutes les publicités en lien avec l'Auvergne. Aux dernières nouvelles, la Creuse et le Berry pourraient également être inclus dans la mesure, à titre préventif.

mardi 2 novembre 2010

Oh zut, mon IPhone n'a pas sonné !


Dans un article pour le moins percutant, un journaliste du Monde.fr nous apprenait ce matin que l'on avait trouvé un bug sur l'IPhone. Grands Dieux, vous exclamez-vous ! Et déjà vous tremblez des conséquences terribles que cette révélation pourrait avoir. 
Figurez-vous, que dans certaines circonstances, sur certains IPhones et sous réserve de réglages particuliers, le réveil de l'IPhone n'avait pas pris en compte le changement d'heure, entraînant le retard au travail de plusieurs utilisateurs du produit Apple.

Diantre... Voilà une information de taille ! Bigre, ajouterai-je, empli d'admiration ; ça c'est du journalisme !


Mais détaillons un brin l'article. On nous apprend que "le bug se produit uniquement si la fonction réveil est réglée pour sonner "les jours de la semaine", "le week-end", "tous les lundis" ... Par contre, l'erreur ne se produit pas si le réveil est réglé sur "tous les jours", ou si l'alarme n'est pas réglée sur le mode "répéter". Fascinant ! 
De plus, l'erreur ne se produit que sur les IPhones 4 ou 3GS. Enfin, seuls les utilisateurs qui ne se sont pas rendu compte de cette erreur dimanche, mais aussi lundi 1er novembre, férié se sont fait avoir. Ajoutez à cela ceux qui utilisent un réveil normal, et on peut aisément imaginer que le problème concerne suffisamment de personnes pour qu'on en parle dans un journal comme Le Monde. 
D'après les dernières estimations, ce phénomène technologique concernerait autant d'individus que le problème du choc du petit doigt de pied dans le pied du lit, soit l'équivalent de la population totale des minorités turques de la banlieue de Hambourg. 

Toujours plus en avance dans la technologie, Apple va lancer l'IPhone-suppositoire.

Pour étayer ce point de vue, l'article va chercher d'avantage d'informations sur la source numéro 1 des journalistes modernes : Twitter. Je cite : "Bravo Apple ! Je dois utiliser un bon vieux réveil plutôt que de compter sur mon iPhone", conclut un utilisateur énervé sur le site de micro-blogging Twitter, où ont été postés des dizaines de commmentaires comparables.

En effet, le phénomène est de taille ; des DIZAINES de personnes sont concernées. Vindieu, heureusement que les journalistes sont là pour nous apporter l'information !

Refaisons l'histoire, désormais. Jérémy, journaliste au Monde.fr, ne s'est pas réveillé mardi matin au moment d'aller au boulot, à cause d'un bug sur son IPhone. D'autres distraits ne se sont pas réveillés parce qu'ils ont simplement oublié de changer d'heure, comme chaque année. 
En arrivant au boulot, Jérémy se connecte sur Facebook et Twitter, comme tous les matins pour commencer sa journée et trouver des infos à raconter. Et là, "MDR" s'exclame-t-il, la même mésaventure est arrivée à deux de ses copains parisiens-snobs-journalistes, qui comme lui, utilisent l'IPhone (Jérémy est convaincu que désormais, 80% de la population française utilise l'IPhone, tellement c'est la classe). Le statut twitter de son pote Léonard indique même : "Putain d'IPhone qui marche pas, vive les vieux réveils. VDM", ce que Jérémy transformera pour écrire la phrase sus-citée. 
15 minutes plus tard, Jérémy a pondu son premier article de la journée, pour un résultat grandiose que nous connaissons.

L'IPhone a aussi une extension "pavé" pour pouvoir assommer les journalistes qui écrivent des articles inintéressants à son sujet. 

Sinon il y avait aussi des élections en Côte d'Ivoire, le choléra en Haïti, le Japon qui rappelle son ambassadeur à Moscou, mais ce serait quand même dommage d'en parler. Laissons ce boulot aux journalistes, et contentons-nous de faire des articles que tout le monde peut faire. D'ailleurs, Le Monde pourrait bientôt se renommer en Tout Le Monde, pour mieux refléter les sujets visés par ses journalistes.

lundi 25 octobre 2010

Le petit chaperon rouge

Ah, les comptes et légendes que Papi racontait au coin du feu quand nous étions petits. On s'en souvient tous avec émotions, en se remémorant l'odeur de Papi ces moments joyeux. Mais aujourd'hui, il faut bien reconnaître que ce genre d'histoires ne passionne plus grand monde. Voilà donc pour vous, une version re-masterisée du Petit Chaperon Rouge.



Spéciale cace-dédi à Perrault ; si tu m'entends vieux, t'as fait des histoires pas mal, mais qui auraient pu franchement déchirer. T'es pas passé loin du succès.


Le Petit Chaperon Rouge d'Aujourd'hui

Un doux matin se lève sur la banlieue des Ulis. Les voitures gazouillent à perdre haleine, et le doux ronronnement des camions de Rungis fait chaleureusement trembler le petit HLM de notre héroïne. Bref, une belle journée s'annonce.
- Jamila ! Viens immédiatement, ça va refroidir !, crie une voix venue de la cuisine du F4 dans lequel s'entassent Jamila, sa mère, son demi-frère, le compagnon de sa mère et son grand-père.
- Attends M'man, j'arrive, répond Jamila sans quitter son écran des yeux.

Jamila discute en effet sur le chat Facebook avec GrandLouChanmé, sous le pseudo PetiteChaperonnedu91. Depuis que GrandLouChanmé a checké sa tof de profil, il est grave à donf sur PetiteChaperonnedu91.

PetiteChaperonnedu91 a une photo de profil Facebook relativement sobre, qui exprime à la fois son désir de participer au débat sur l'identité nationale et son amour pour l'art photographique.

- Sa me feré kifé de te voar, lui déclame-t-il d'ailleurs.
- Grave !!!! Trop !!!!!! :), lui répond-elle de manière enjouée.
- Stu veux G un squat posé ds 1 cave ac des pote.
- Tp cool !!!!!:) <3<3<3 lol ^^
Les mains de GrandLouChanmé volent sur la clavier avec habileté et dextérité, pour produire une prose de grande qualité devant laquelle Monsieur Jourdain lui-même aurait pâli de jalousie. Hélas, sa dulcinée lui signifie par quelques mots qu'elle doit se soustraire à ses ardentes déclamations ; "Dsl, mé ya ma reum qui me gave grave ^^".

- Jamila, tu peux aller amener son pain à Mémé Josette ? Ca lui fait tellement plaisir de te voir. Et tu pourras prendre du beurre à Carrouf au passage ? Elle n'en a presque plus.
- Vas-y Maman, ça me soule d'aller voir Mémé Jo. Elle bave, elle pue, pis j'ai pas envie d'aller zoner à c't heure, c'est mort dehors. Pis je pourrais me faire attaquer en plus, je suis sûre que c'est pas safe de se balader toute seule comme ça.
- Ne t'inquiète pas, mon petit coeur, cela fait longtemps qu'il n'y a plus de loups par ici, lui répond sa mère en lui collant une baguette tradition dans les mains.

PetiteChaperonnedu91 enfile ses bottes en soupirant, passe sur l'ordi pour mettre son pseudo facebook à jour : "Corvé Mémé. VDM". GrandLouChanmé like immédiatement, et se dit qu'il pourrait bien faire une petite surprise à PetiteChaperonnedu91. Il saute sur son scooter tuné, et grâce à son appli Google maps sur son iPhone 4, il se dit qu'il sera chez Mémé Jo bien avant sa douce. En effet, PetiteChaperonnedu91 prend le RER, et c'est bien connu que les RER à l'heure sont aussi rares que les bonnes idées dans la tête de Nicolas Sarkozy les journalistes libres en Corée du Nord.

Le dernier loup dans la forêt des Ulis a été tué par François Ier lui-même en 1517.

7 minutes plus tard, le voila chez Josette Duchemin, Mémé Jojo pour les intimes. Il frappe à la porte.
- Tire la chevillette, et la bobinette cherra, lui répond-on par la fenêtre du troisième.
- Hein ?
- Appuie sur l'interphone, petit con !

Une fois la porte ouverte, il fait vite fait un petit topo à Mémé en lui expliquant les raisons qui vont le pousser à l'enfermer dans la cuisine en attendant que sa petite fille arrive. Ce qui ne tarde pas.
- Tire la cheville et la... Heu, c'était quoi déjà le truc qu'elle disait la vieille ?
- Mémé, j'ai jamais rien compris à ton truc, ouvre la porte plutôt !
GrandLouChanmé appuie sur le bouton de l'interphone et se dépêche d'aller se cacher dans le lit de Mémé.

Quand PetiteChaperonnedu91 arrive dans la chambre, elle ne voit que le bonnet de Mémé qui dépasse du lit. Toujours la même puanteur dans cet appartement, elle devrait remplacer les bâtonnets d'encens par des bâtonnets de cannabis, ça ferait une odeur plus plaisante, se dit-elle.
Cependant, un détail qui apparaît sous la couette lui saute aux yeux immédiatement : 
- Mémé Jo, que tu as une grosse...

[Je me dois de préciser que le parchemin daté du XIIe siècle que j'ai en ma possession est malencontreusement déchiré, nous empêchant de lire le passage qui s'ensuit. Notre histoire reprend lorsque PetiteChaperonnedu91, qui s'est renommée en Chaperonnedu91, émerge de sous la couette de Mémé Josette, surprise par un bruit de klaxon qui vient de la cour de l'immeuble].

Chaperonnedu91 reconnaît en effet dans la cour son pote GrosChasseur, qui vient lui montrer son tout nouveau scooter, encore mieux tuné que celui de GrandLouChanmé, et surtout équipé de deux énormes baffles à l'arrière pour emmerder tout le voisinage pouvoir écouter radio classique à fond. Elle sort immédiatement retrouver GrosChasseur, en lançant un "on s'appelle" à GrandLouChanmé, qui s'empresse d'aller poster ses états d'âme sur Facebook.

Le blanc destrier, c'est dépassé.

Par la suite, GrandLouChanmé décide de tuer Mémé Josette à coup de fourchette pour passer ses nerfs, ce qui ressortira dans la presse comme "Un arabe se livre à des actes cannibales sur une personne âgée, soi-disant pour soulager le système des retraites". Une bien triste histoire...

Quand à Chaperonnedu91, après avoir vu le loup, elle s'est mise "en couple avec GrosChasseur" sur Facebook, ce qui signifie qu'elle va couler des jours heureux pour au moins les deux semaines à venir.

***

Une bien belle histoire en vérité, qui avait bien besoin d'être dépoussiérée. Nul doute que, sous cette forme, elle se transmettra à travers les âges pour des générations ! Tiens, ça me fait penser que j'ai en ma possession d'autres parchemins qui mériteraient eux aussi d'être un brin dépoussiérés. Si vous êtes sages, vous aurez bientôt tout une collection de belles histoires à lire à vos enfants au coin du feu.

jeudi 21 octobre 2010

L'actu en images : spécial grèves

Que s'est-il passé dans le monde ces derniers jours ? Vous brûlez tous d'envie de le savoir, tas de petits filous. Eh bien il s'est passé que la France fait grève, et que le monde entier ne parle que de ça. Rien que pour vous, un épisode de l'actu en images spécial grèves !

A défaut d'avoir des trains pour se déplacer, on fait semblant !
La corporation des coiffeurs a annoncé elle aussi qu'elle faisait grève. Les modèles ont du être coiffés par une boîte spécialisée dans la toilette pour caniches.
On aurait bien aimé qu'il fasse grève aussi, mais malheureusement, Justin Bieber continue à travailler. Il espère avoir sa retraite à 60 ans en commençant à travailler plus tôt.

Voilà, je vous laisse le monde pas tout à fait comme je l'avais trouvé, et je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode de l'actu en images.
Vous cherchez une bonne occupation pour glander au boulot ? Voyez aussi les précédents épisodes de l'actu en image en cliquant sur la catégorie "actu en image" en bas de cet article !

lundi 18 octobre 2010

Comment savoir si je lui plais ?

Voila une question qui transcende les générations, et que toutes les jeunes filles en fleur se posent depuis la nuit des temps.
Car c'est bien là leur principale préoccupation ; pendant qu'elles vaquent à leurs occupations habituelles (comme faire le ménage, la cuisine, la vaisselle, le repassage, bref, toutes les activités pour lesquelles la gente féminine a été conçue), elle n'ont absolument aucune pensée qui leur traverse l'esprit, d'habitude déjà assez vide. 
Alors elles pensent à la seule chose qui importe vraiment ; les mecs ! Mais attention, pas les mecs tels qu'ils existent dans la vie de tous les jours, mais LE Mec avec un grand M comme dans les séries aMéricaines, c'est à dire un homme qui a 25 ans mais qui prétend en avoir 18, qui a des muscles comme pas deux mais pas un poil sur le menton, qui a un râtelier a faire rêver le département recherche et développement de Colgate, et des cheveux coiffés comme dans une pub de L'Oréal même après un marathon. Bref, le vrai Mec, l'Homme idéal ! Notez d'ailleurs que les paramètres intelligence, drôle, ouverture d'esprit, tourné vers les autres, et ce genre de conneries ne sont que très peu pris en compte dans les critères.

Mais comme les filles des collèges d'aujourd'hui sont à peu près aussi futées face à un homme qu'une chèvre Pakistanaise face à un problème de maths, elles ont besoin de conseils pour répondre à cette question fondamentale que le grand Pascal (Blaise, bien sûr, pas celui de la Star Ac) n'aurait pas renié ; comment savoir si je lui plais ? 
Je précise là que cet article s'adresse aux filles de 10 à 16 ans, celles qui se posent encore cette question. Si vous cherchez toujours sur internet pour avoir la réponse à cet question au delà de cet âge, je vous conseille de passer un peu moins de temps sur internet et un peu plus avec les garçons...

Pour certaines, les conseils de cet article sont inutiles. A la question "Est-ce que je lui plais ?", la réponse est "Non".

En tapant donc cette question sur internet, on tombe sur diverses conversations/forums/extraits de chat, où fort heureusement, des filles expertes en la matière, que l'on appelle volontiers salopes dans la vie courante (notez que si elles avaient été des hommes, on les aurait jalousement surnommés tombeurs), distillent leurs conseils en la matière. Et force est de reconnaître qu'elles en connaissent sacrément plus que nous sur les hommes. Nous avons tellement à apprendre sur le sujet, que je vais retranscrire ici les conseils les plus utiles. Nul doute qu'avec ça, vous saurez reconnaître en quelques secondes un homme qui s'intéresse à vous...

En premier lieu, on nous dit d'étudier le body language de l'homme en question. Parce que rappelez-vous, l'Homme est celui des séries américaines ; il faut donc parler avec des mots américains pour le séduire. L'expression "langage corporel" effrayerait en effet les jeunes filles en fleur qui lisent ce genre d'article.

Voila donc les conseils si précieux, je vous conseille de les lire attentivement (j'en ai sélectionné un petit nombre pour leur pertinence) :
Il fuit ton regard : C'est qu'il est timide, que tu l'impressionnes et qu'il ne peut donc pas soutenir ton regard. Ou alors, tu l'attires et il craint peut-être de tout gâcher en précipitant les choses. 
Il a tendance à regarder par terre lorsque vous discutez : C'est qu'il se concentre, qu'il cherche les mots pour être sur la même longueur d'ondes que toi. Il s'intéresse sincèrement à toi, tu peux lui faire confiance.
Il se frotte le menton, se caresse le cou et la gorge : C'est qu'il ne rêve que de toi mais qu'il ne sait pas comment s'y prendre pour te séduire. En se caressant le visage, c'est bien sûr toi qu'il imagine toucher. 
Il évite de te toucher, il tressaille quand tu passes, il retire brusquement sa main quand la tienne l'effleure... : C'est qu'il a quelque chose "à se reprocher"... Tu lui fais un effet tel qu'il n'ose pas t'approcher et encore moins te toucher. C'est donc à toi de faire le premier pas. 
Il tient son poing dans sa main : c'est qu'il est raide dingue de toi. Il se retient même pour ne pas te toucher ou t'embrasser.
Et là, messieurs, prenons quelques instants pour faire une petite mise en situation.  Détendez-vous, fermez les yeux, et imaginez-vous ceci (rouvrez quand même les yeux pour lire la suite du texte). 
En arrivant au boulot ce matin, on vous présente une nouvelle stagiaire. Comme vous travaillez dans l'informatique/l'ingénierie/la production/la mécanique, vous n'avez pas souvent l'occasion de rencontrer des filles au travail (si vous ne travaillez pas dans un des secteurs sus-cités, vous êtes un sacré veinard, savourez la chance que vous avez). 
"Chic", pensez-vous en votre for intérieur, et vous imaginez déjà une copie exacte de Clara Morgan avec une jupe aussi courte que notre président qu'affriolante.

Une étude est parvenu à déterminer l'image qui se forme dans l'esprit de 87% des hommes à la prononciation des mots "nouvelle stagiaire".

Hélas, on vous présente une croisement de Valérie Damidot avec un raton-laveur, avec un sale caractère (les autres filles se contenteront de dire poliment qu'elle a une forte personnalité), susceptible, râleuse et ennuyeuse à souhait. Elle aurait remporté haut la main le concours de Miss boudin de Provence si elle s'était présentée. Ce n'est pas encore cette fois-ci que vous testerez la solidité de la photocopieuse (même si avec cette fille, sa solidité serait sacrément éprouvée).


Étudions désormais votre comportement face à cette fille :

  • Vous fuyez son regard ; déjà elle n'est pas agréable à regarder, mais en plus elle semble vous observer. Vous priez Dieu/Allah/Bouddha/Vishnou et votre patron pour qu'elle ne s'imagine rien sur vos intentions.
  • Vous avez tendance à regarder par terre lorsqu'elle vous parle. Elle se met beaucoup trop près de vous lors de vos discussions, qu'elle s'arrange pour provoquer dès que possible. Ou alors elle ne se rend pas compte du volume qu'elle occupe et elle devrait peut-être se reculer de deux bons mètres.
  • Vous vous frottez le menton, le cou et la gorge. Vous cherchez des excuses nouvelles et crédibles pour refuser le resto qu'elle vous propose pour la troisième fois cette semaine. Ou alors vous faites de l'eczéma, ou vous êtes simplement mal rasé.
  • Vous évitez de la toucher : il ne manquerait plus que ça !
  • Vous tenez votre poing dans votre main : passés les premiers jours où la politesse l'emportait, vous essayez désormais de vous réfréner dans vos envies meurtrières. Cela dit, vous lui colleriez quand même bien un bon poing dans ses lunettes histoire qu'elle vous lâche définitivement.
Aucun doute, cette homme est en train de vous dire subtilement qu'il est raide dingue de vous.

La stagiaire est décontenancée devant votre body language. Vous lui plaisez terriblement, mais elle n'arrive pas à interpréter ce que vous pensez (sachez que ce que vous dites n'a aucune espèce d'importance ; une femme imagine généralement difficilement qu'on puisse simplement dire ce que l'on pense. Si vous dites "non", elle essayera de lire entre les lignes pour finalement comprendre que c'était peut-être un signe discret pour vous faire comprendre que "oui").

Elle tape donc sur internet : "Comment savoir si je lui plais ?", et elle tombe fort heureusement sur les conseils avisés des salopes expertes sus-citées. Après avoir lu ça, plus rien ne la retient, elle va foncer vous déclarer sa flamme.
Attendez là alors avec une batte de baseball ou un club de golf, et visez les genoux ; ce signe là devrait enfin lui faire comprendre clairement vos intentions.

Un dernier conseil pour vous, messieurs. Je cite (fautes d'orthographe incluses) : 
Il change brusquement de style vestimentaire et ne s'habille plus qu'en noir : c'est que, touché par la flèche de Cupidon, il a adopté le style des vrais romantique.
Sachez donc que seuls ceux qui s'habillent en noir sont des vrais romantiques, c'est à dire les gothiques, ceux qui viennent de perdre un membre de leur famille et ceux qui font la pub pour la lessive Mir Black. Si vous cherchez simplement à vous habiller avec goût, dommage, vous n'avez rien compris.

Ne vous y trompez pas, cet homme est en fait un grand romantique !

Un dernier conseil pour vous, mesdames. 
Pour ce qui est du langage corporel des hommes, il y a en effet des signes qui ne trompent pas pour savoir si vous plaisez à un homme, mais que je ne détaillerai pas ici (ce site étant accessible aux mineurs). Les hommes normaux sont en général des être simples, et si vous devez déjà aller chercher sur internet pour savoir si vous lui plaisez, c'est mauvais signe. 
Si vraiment vous voulez être sûre, demandez à ses amis, de préférence après quelques bière, et vous n'aurez absolument rien à décrypter. Malheureusement, ce conseil n'a encore été trouvé sur aucun site...