jeudi 29 septembre 2011

Coupé du monde : le Rugby

D'habitude, James n'est pas du matin. On ne le voit jamais avant 8h17 du matin en dehors de son lit (dernière heure à laquelle il peut se lever pour être à l'heure au boulot).
James est Anglais, et comme tous les Anglais, il n'aime pas changer ses habitudes. Sa vie est réglée comme l'horloge de Big Ben, et il faut des circonstances exceptionnelles pour que des changements viennent perturber cette organisation bien huilée.

Mais aujourd'hui, à 7h du matin, James est debout (enfin debout... plutôt avachi dans le canapé), en caleçon, la bière à la main. La raison en est simple : c'est la coupe du monde de Rugby.

La coupe du monde de Rugby est un évènement qui se veut mondial (il concerne en réalité les anciennes colonies britanniques plus quelques autres nations), et qui fait aussi bien bouger James l'Anglais, que Jacques le Français, que John le Sud-Africain.
Cela dit, pour un non initié, ce sport et ses adeptes peuvent sembler un brin étranges. C'est pourquoi, après le curling, je vous propose un dossier détaillé sur :
Le Rugby

Histoire
Le rugby trouverait son origine dans un jeu moyen-âgeux pratiqué en Europe, que l'on appelait Soule ou Sioule en France. A l'époque, le but du jeu était de déposer une vessie de porc sur la place de l'église du village adverse, utilisant pour parvenir à ce but tous les moyens possibles et imaginables (ou inimaginaux, selon que vous parlez à David Douillet ou pas). 
Coups, pelles, pioches et montures étaient généralement autorisés, ce qui provoquait quelques petits incidents de jeu. Les paysans étant beaucoup moins efficaces aux champs avec un bras en moins, cela valut à la Soule d'être interdite dans plusieurs pays européens. 
Ce jeu nécessitant des vessies de porcs et des places de l'église, cela explique également sa faible diffusion dans les pays arabes...

Les parties de soule ne sont pas sans rappeler les distributions de nourriture aux restos du coeur.

Il faut ensuite attendre la fin du XIXe siècle pour voir apparaître le rugby moderne. Par moderne, comprenez sans pelles (sauf sous les douches), pioches et places de village, mais sur un terrain, et avec des règles écrites.
Comme tous les sports compliqués, ce sont les Anglais qui ont inventé le rugby. Ce qui explique en partie les règles.

Règles
Le terrain - Le rugby se joue sur un terrain avec plein de lignes partout. Il y a des lignes pointillées à 5m et 15m de la touche, à 10m de la ligne médiane, et d'autres lignes placées à des distances qui peuvent sembler aléatoires (22m, 40m, 5m derrière les poteaux). Cela tient au fait que les Anglais n'ont jamais compté avec les mêmes unités que tout le monde, et que le concept de "chiffre rond" est complètement absent chez eux.
Les terrains de rugby sont généralement en pelouse au début du match, en terre battue ou en boue à la fin des rencontres. Ils sont placés à des endroits stratégiques (pas très loin des hôpitaux), et sont définis en favoris dans les GPS des pompiers et des ambulances.

William Webb Ellis vient de finir d'expliquer sa conception du terrain de rugby.

Le ballon - Au rugby, le ballon est oval (toujours le fait que les Anglais ne savent pas faire comme tout le monde). Ne demandez pas pourquoi, on ne sait pas très bien. 
Notez bien que le ballon de rugby est très dangereux pour la santé. En cas de contact prolongé avec le ballon, les risques sont élevés. A partir d'un contact de plusieurs secondes, le risque de fracture des côtes, de saignements nasaux intempestifs, ou de tassement des vertèbres devient non négligeable. C'est pour cette raison qu'ont été inventées les passes. 

Règles - Le rugby se joue avec 2 équipes de 15 joueurs, sur lesquels nous reviendrons plus tard, un terrain, et un ballon oval, donc.
Le but est de marquer le plus de points, soit en allant mettre le ballon derrière la ligne d'en-but adverse, soit en tapant entre les poteaux. On peut marquer 5 points d'un coup en marquant un essai, qui bizarrement, est déjà plus une réussite qu'un essai, 3 points, ou 2 points (mais seulement après en avoir marqué 5).
On peut porter le ballon à la main ou le taper au pied. On peut faire des passes, mais seulement à des partenaires placés derrière le porteur du ballon ; c'est tout le paradoxe de devoir aller vers l'avant en faisant des passes vers l'arrière. Ce peut sembler un peu bizarre. Eh bien ça l'est.

Lorsqu'un joueur ne respecte pas une des nombreuses règles (il fait une passe vers l'avant, il essaie d'arracher l'oreille d'un de ses petits camarades, il lui dispense des caresses un peu trop affectueuses), l'arbitre dispose d'un large éventail de sanctions : avertissement, mêlée, coup-franc, pénalité, carton jaune, carton rouge, essai de pénalité... C'est un peu la riposte graduée voulue par Nicolas Sarkozy, finalement. 
La carton jaune, par exemple, est la sanction qui illustre bien l'esprit familial du rugby : le joueur sort 10 minutes sur le bord du terrain, ce qui est l'équivalent du "Tu montes dans ta chambre, tu réfléchis à ce que tu viens de faire, tu reviens quand tu seras calmé et tu présenteras des excuses à ton père".

En vrai, les règles ne sont pas vraiment importantes, le but du jeu étant d'avantage de se foncer dans le lard et d'aller se biturer joyeusement la ganache à la troisième mi-temps qu'autre chose.

Les joueurs
Les joueurs de rugby sont divisés en trois catégories :

Les avants - Ayant la particularité d'avoir la tête directement vissée sur les épaules, les avants n'ont pas de cou. Leur poids est toujours supérieur à leur QI. Et ça tombe bien, on leur demande seulement d'être lourds et de plaquer, déménager, charcuter les joueurs adverses, et pas vraiment de réfléchir. S'ils jouent avec leur tête, c'est pour la baisser et foncer dans un tas de joueurs avec.... et en général, ça se voit. Soyons clair, si vous voyez un avant de rugby dans la rue, vous risquez difficilement de le confondre avec un gymnaste ou une danseuse étoile.
Ils sont également chargés de se mêler et de se toucher faire la mêlée et la touche, et surtout de faire des tas de joueurs pendant le match. Ils touchent relativement peu de ballons, mais ils brassent de la viande.
Ils sont numérotés de 1 à 8 pour qu'on puisse être sûrs qu'ils soient tous là après un regroupement ou une mêlée.
Les avants sont également appelés les gros, les bourrins, "hé, Ducon", ou le pack (pour leur remarquable habilité à en descendre quand il s'agit de pack de bières).

Le détail anatomique est tout à fait remarquable : le cou n'existe pas...
La charnière - Les numéros 9 et 10 forment la charnière. Jouant d'avantage avec leur tête que leurs jambes, ils sont le cerveau de l'équipe. Enfin, c'est ce qu'ils disent... Les avants disent plutôt que ce sont des tafioles, et les arrières, des feignasses. C'est un peu comme dans une entreprise en fait : ils dirigent l'équipe, ce qui signifie qu'ils ont l'impression de tout faire, et que les autres ont l'impression qu'ils ne font rien.
Ils sont aussi appelés les demis (pour leur remarquable habilité à en descendre quand il s'agit de demis de bières).

Les arrières - du numéro 11 à 15. Ce sont deux ailiers, deux centres (qui portent un portrait de François Bayrou sur leur maillot), et un arrière, qui est encore plus arrière que le reste des arrières. Les arrières courent vite, jouent avec leur tête, mais pas comme les avants, ce qui fait que par rapport aux avants, ils sont les "beaux gosses de l'équipe" (en fait, ils ont juste un visage normal, sans nez cassé et sans oreilles en chou-fleur). Cela leur vaut généralement de se faire appelé "les pédales" par les avants. 
On les appelle aussi les trois-quarts, parce qu'ils pèsent trois quart du poids d'un avant (et surtout parce qu'un trois-quart de bière, ça ne veut rien dire).

Ces trois différentes catégories de joueurs ont cependant un point commun : celui d'aimer la bière.

La France et le rugby
Le rugby étant principalement pratiqué par l'Angleterre et ses anciennes colonies, on peut raisonnablement s'interroger sur le fait de voir la France pratiquer ce sport à grande échelle. La raison exacte reste inconnue, mais on trouve probablement un début d'explication lorsqu'au début du siècle, en 1904, la France et l'Angleterre signèrent les traités de la triple entente, enterrant définitivement tout espoir de guerre avec nos ennemis héréditaires de la perfide Albion. 
C'est alors que le rugby apparut comme un moyen tout désigné pour pouvoir continuer à se taper dessus  de manière régulière en portant le drapeau de notre nation. Bref, on s'est mis à jouer pour pouvoir continuer à taper sur les Anglais.

Le rugby, un sport utile dans la vie de tous les jours
La France est de loin le pays qui possède la meilleure équipe rugby. Toutes les autres équipes en ont une peur bleue (désolé pour celle la...), mais elles ne le montrent pas. D'ailleurs, pour entretenir le mythe, on les autorise parfois à nous battre. 
Parmi nos adversaires favoris :
- l'Angleterre, détestée de nous et d'à peu près toutes les autres équipes du monde. Pour la France comme pour leurs anciennes colonies, ils représentent l'équipe à abattre. A tel point que le match contre l'Angleterre est parfois plus important que le résultat final du tournoi. Ils jouent en blanc au début du match, en marron à la fin du match.
- Le Pays de Galles, qui a un poireau comme emblème (et que dire d'autre d'une équipe qui joue avec un poireau sur son maillot ?)
- l'Ecosse, qui aime tellement la France qu'ils nous laissent tout le temps gagner
- l'Irlande, qui jouent avec un maillot vert pour se camoufler sur le terrain. Mais vu qu'ils sont roux, ça ne marche pas (par contre, ils ressemblent comme deux gouttes d'eau à des carottes inversées...)
- l'Italie, qui est très forte pour perdre ses matches, et possède ainsi une jolie collection de cuillers de bois
- et enfin, un petit mot sur l'équipe des Néo-Zélandais, qui ressemblent d'avantages à des armoires qu'à des joueurs : on dit généralement qu'ils sont les plus forts du monde (après la France, naturellement), et jouer contre eux s'apparente plus à un défi pour la survie qu'à un match de rugby (à côté de ça, Opération Survie, c'est une promenade de santé).

Voila, maintenant que vous savez tout cela, vous pourrez vous aussi vous lever tôt le matin et admirer entre vos paupières encore esbaudies de la nuit, des hommes qui courent sur un terrain et se foncent dans le lard. Car c'est là qu'est toute la beauté du rugby, c'est que finalement, il n'y a pas besoin de connaître les règles pour apprécier voir des Anglais se faire taper dessus....

Qu'est-ce qu'on vous disait ?
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Il y a un an sur l'Impoli :
et

mardi 13 septembre 2011

11 septembre : les cons complotent

11 septembre 2001 : des images terribles choquent le monde entier. 4 attentas suicides sont commis par Al Qaïda aux Etats-Unis d'Amérique, patrie des libertés et des burgers, tuant près de 3000 personnes.
Les images des attentats, relayées quasiment en direct par les chaînes de télévision du monde entier, sont tellement choquantes que la majorité des personnes se souviennent de ce qu'elles faisaient à ce moment là (ce qui permet à nos chaînes de télé favorites d'organiser des micro-trottoirs fascinants où l'on apprend que Georgette Michu était en train de changer la couche de son mari, et que Léon Duchemol était à une réunion du comité municipal sur l'aménagement des espaces verts... ça vaut vraiment la peine de le passer au 20h). 
Ah le micro-trottoir, ou comment faire passer l'avis de quelques péquenots pour de l'information.

A l'origine de cette folie meurtrière, le détournement de 4 avions de ligne par l'organisation terroriste islamiste (c'est synonyme) Al Qaïda. En effet, le....
Ah, désolé, je suis interrompu. "Oui monsieur ? Pardon ? Vous dîtes qu'en relayant de telles propos, je ne suis que l'écho d'un vaste complot politico-sioniste planétaire ? Que je ne devrais pas me faire l'écho de la doctrine capitalo-propagandiste des gouvernements libéraux au pouvoir ? Que je devrais faire fonctionner mon cerveau et tirer mes propres conclusions ?"
Bien... Allons-y...

Pour chaque évènement d'une certaine ampleur fleurissent de multiples théories, couramment appelées "théories du complot". En résumé, ça consiste à dire qu'on nous ment sur toute la ligne, ou qu'on nous cache la vérité pour diverses raisons. Et si ces raisons impliquent un gigantesque complot impliquant une société secrète à une échelle planétaire, alors la théorie a encore plus de chances de se propager.
Ces théories sont ardemment défendues, rarement par des gens hauts placés, par des personnes proches du dossier, ou par des experts dans le domaine, mais le plus souvent par des gens qui n'y connaissent rien, qui pourraient difficilement être plus loin du dossier, mais qui ont "trouvé sur internet" des preuves criantes et accablantes qui soutiennent leur théorie. Ce sont ces mêmes personnes qui, se croyant bien plus "éveillées" que vous, ricanerons sur l'air de "tu ne crois quand même pas à ça ?", lorsque vous évoquerez la "thèse officielle" (oui, ça fait beaucoup de guillemets dans la même phrase).

Revenons au 11 septembre. Et faisons fonctionner notre cerveau, comme ces gens nous le conseillent si bien. Partons des faits, donc :
  • 4 avions ont été détournés le jour du 11 septembre 2001
  • les messieurs pas vraiment gentils qui ont détourné les avions parlaient arabe et étaient franchement basanés
  • on a vu les avions qui s'écrasaient dans les tours jumelles à New-York
  • un monsieur pas vraiment connu pour ses oeuvres caritatives et du nom de Ben Laden a revendiqué ces attentats
  • ça faisait longtemps que ce monsieur disait qu'il voulait attaquer les Etats-Unis


Partant de ces faits, n'importe qui déduirait logiquement que... Ah, je suis encore interrompu.
"Oui monsieur ? Bien sûr que la théorie globale se tient, mais c'est dans les détails que ça cloche ? Par exemple, l'avion du Pentagone ?" Très bien...

C'est en effet là-dessus que reposent 99% des théories du complot : si on étudie les faits, tout paraît logique, mais certains détails sont suspects. Et ces détails suspects signifient forcément un essai de dissimulation à grande échelle, et ne peuvent en aucun cas s'expliquer logiquement par une logique un peu trop puissante pour ces spécialistes de comptoir.

Le cas de l'avion du Pentagone est en effet très intéressant. Puisqu'au niveau des faits avérés, on a :
  • un avion qui est détourné avec 64 personnes à son bord,
  • une explosion qui survient au Pentagone, provoquée par l'impact dans le bâtiment d'un truc très lourd et très rapide, à une heure qui correspond au temps que l'avion peut mettre depuis son départ à l'aéroport,
  • des bouts d'avions, dont les boîtes noires, qui sont retrouvés sur le site de l'explosion
  • trois autres attentats qui ont été perpétrés avec le même mode opératoire le même jour

Mais, et c'est là que le bât blesse, on n'a qu'une seule image très floue de l'appareil qui s'écrase contre le Pentagone. 
De là, tout s'enchaîne (attention, mettez votre logique en alerte et accrochez-vous) : 
- si on n'a pas d'image de l'avion, c'est donc que ce n'est pas un avion qui s'est écrasé dans le Pentagone,
- si ce n'est pas un avion, c'est forcément un missile,
- donc c'est le gouvernement américain qui l'a tiré,
- donc on nous ment...
C'est limpide et logique, n'importe qui voit ça en deux secondes.
Cela implique aussi accessoirement qu'on a fait disparaître un avion de ligne et ses 64 passagers, qu'un agent du gouvernement a discrètement jeté des bouts d'avions par terre après l'impact du missile, que les sauveteurs qui ont récupéré les boîtes noires ont menti parce qu'ils n'ont jamais vu les boîtes noires, de même que le labo qui a analysé les boîtes noires, que le labo qui a fait les analyses ADN sur les restes des corps des passagers a également menti, sans oublier le fait qu'un agent du gouvernement a tiré un missile sur le Pentagone en pleine journée sans se faire voir...
Entre la théorie officielle et celle du complot, laquelle vous paraît la plus logique ?

Tout s'explique...
Et quand on passe aux motivations qui ont conduit le gouvernement américain à faire ça (bein oui, parce qu'il doit quand même falloir un sacré prétexte pour tuer 3000 de ses concitoyens), ça paraît évident.
Voyons donc ce que les attentats du 11 septembre ont permis de faire au gouvernement américain. Ils ont certes permis de souder la population derrière leur gouvernement. Mais bon, si c'est ce qu'ils avaient voulu, ils l'auraient organiser dans l'année avant les élections, pas trois ans avant...
Ils ont aussi permis de déclencher une guerre en Afghanistan. Ah, donc c'est forcément pour le pétrole. Bein, oui, sauf qu'en Afghanistan, il n'y a pas vraiment de pétrole... Et puis qu'une guerre, c'est rarement bon, en terme d'opinion. Et puis aussi que Ben Laden était Saoudien, et que si ils avaient fait ça pour le pétrole, ils seraient plutôt allé en Arabie Saoudite qu'en Afghanistan.
Et puis il ne faut pas oublier que si c'est le gouvernement américain qui a organisé ça, ça veut dire que Ben Laden a accepté de revendiquer ça, en sachant qu'il serait du coup pourchassé pendant des années, haï par la moitié de la planète... pourquoi aurait-il accepté ça ?

Et ça marche aussi bien avec le reste : si le gouvernement américain réussit à faire écraser deux avions dans les twin towers, pourquoi aurait-il aussi installé des explosifs dans les tours ? Ca ne change pourtant quasiment rien à l'impact des attentats de faire s'écrouler les tours. Sans compter qu'il fallait des gens pour les installer, les acheter, les acheminer, ces explosifs, soit autant de risques de fuites. Et que si un avion loupait son objectif, alors on aurait découvert les explosifs... Soit énormément de risques pour un "gain" vraiment très faible. Comment un gouvernement si diaboliquement rusé pour mettre au point un plan comme celui-ci pourrait-il prendre des décisions aussi absurdes ?

"Oui monsieur ? Je simplifie ? Je fais moi-même partie du complot ?"
Imaginons un seul instant que ces théories soient vraies. Maintenant analysons-les avec le même esprit tatillon que ces mêmes personnes qui développent ces théories.... 
C'est assez fou de voir que des gens vont se croire malins, logiques et éveillés en s'arrêtant sur des tout petits détails de la thèse officielle, et que dans le même temps, ils vont développer une théorie aussi bancale que peu plausible. Mais que cette théorie va quand même leur paraître plus vraisemblable que l'officielle.

Prenons l'exemple de la lune : les hommes sont allés 7 fois sur la Lune, en ont ramenés des centaines de kilos de roche, qui ont été examinés par des milliers de scientifique de par le monde, le programme lunaire a fait travailler plus de 10 000 personnes, on a pu voir les fusées partir pour l'espace et atterrir une semaine plus tard... Mais parce qu'on a trouvé une photo d'un drapeau qui a l'air de flotter, on va pouvoir oublier tout le reste et dire que les hommes ne sont jamais allés sur la lune.
Et le pire, c'est que ça marche : plus d'un tiers des Américains croient que l'homme n'est jamais allé sur la Lune et 54% des Etats-Uniens ne croient pas à la théorie officielle des attentats du 11 septembre.... C'est affligeant...
Tiens, mais ne serait-ce pas d'ailleurs le même drapeau que sur la Lune ?
Les médias n'assureraient donc pas leur devoir d'information et d'explication ? Nooon, qu'est-ce qui vous fait dire ça...

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Il y a un an sur l'Impoli :

mercredi 24 août 2011

La parole est à œufs

Un petit message pour vous signaler un autre blog, qui fait des dessins d'actu sans savoir dessiner. C'est "La Parole est à œufs", histoire de bien commencer la journée.
Je vous mets un petit extrait... (cliquez sur l'image pour agrandir)


La suite ici : http://paroles-oeufs.blogspot.com/

dimanche 21 août 2011

Joyeux anniversaire !

Eh bien oui, aujourd'hui, l'Impoli a un an.
Alors je sais, vous vous dites "Oh, mon Dieu, que le temps passe vite", "Il me semblait qu'hier encore je le faisais sauter sur mes genoux"... 
Fichtre, c'est pourtant vrai que le temps passe vite. Après une petite année, il est grand temps d'être nombriliste, de s'autocomplimenter, et de s'embrasser bruyamment le bras pour se rassurer sur son amour de soi-même (je vous conseille de le faire régulièrement, c'est très bon pour le moral).

Quelques statistiques, d'abord :
- L'Impoli a démarré doucement, puisque le premier mois, vous avez été 81 à visiter ce blog (dont plusieurs fois les mêmes), ce qui ne fait pas beaucoup... 
- Le mois dernier, vous étiez 7598, ce qui fait un peu plus (soit environ 250 par jour, mais j'en suspecte encore de revenir plusieurs fois).

Scènes de liesse au Yémen à l'annonce d'un nouvel article sur l'Impoli Tique et Critique
Lecteurs, je vous remercie. Vous convertir à la bonne fois (et vous faire rire, aussi, accessoirement) est ma raison d'être. Enfin, en tant qu'Impoli, parce que sinon, j'ai aussi une vraie vie à côté.
Une petite mention spéciale à mes lectrices de la première heure, Lilie et Stefie Boop, qui viennent encore régulièrement par ici.

Vous avez beaucoup apprécié certains articles. Votre top 3, dans l'ordre :

Personnellement, mes articles préférés sont :

Votre catégorie préférée est de loin l'actu en images, avec une mention spéciale pour l'épisode 14.
Personnellement, j'ai un petit faible pour l'histoire en images.

L'Impoli, c'est d'abord des images chocs, pas du tout détournées, et pas du tout la pour faire vendre...

Cette nouvelle année 2011 - 2012 s'annonce pleine de promesses. Déjà, parce qu'il y a des élections présidentielles, et des primaires. Et que, c'est bien connu, les politiques n'ont jamais raconté autant de bêtises ni été d'aussi mauvaise foi que pendant des périodes d'élections (pour notre plus grande joie), et aussi parce qu'il y a toujours des partis qui méritent vraiment qu'on en parle d'avantage, comme les royalistes ou Chasse, Pêche, Nature et Découverte (ou Traditions, je ne suis plus très sûr).
Ensuite, parce qu'avec tous les amis à qui vous allez parler de ce blog, il aura bientôt une influence mondiale (et c'est à ce moment que nous pourrons passer à la phase 2 de mon plan, mais j'y reviendrai plus tard).
Enfin, parce que la société ne devenant pas plus intelligente, il y aura encore moultes choses à critiquer cette année !

Merci à tous, et très bonne année 2011 - 2012 !

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Et en prime, pour l'année à venir, la petite session nostalgie pour vous faire perdre encore plus de temps au boulot !
Il y a un an sur l'Impoli : Pas d'argent pour les Pakis

lundi 25 juillet 2011

La souche du problème

La Norvège. Pays dont on se sait finalement pas grand chose, tant on en parle peu habituellement dans nos médias franco-français. Tout ce qu'on sait généralement, c'est qu'ils ont des criques et des lagunes qui portent le même nom que des yaourts Danone, qu'ils ont des élans (ou des rennes, ou des caribous, on n'est plus très sûrs), et que leurs voisins ont inventé Ikéa.
Ce qu'on connaît le mieux de la Norvège.
Et voila que soudainement, elle se retrouve en une de tous les journaux. Finies, les négociations sur la crise européenne, finies, les 12 millions de personnes qui crèvent la faim en Somalie, finis, les insurgés syriens qui se battent pour leur liberté ; on ne parle plus que de la Norvège et du terrible massacre qui a secoué le pays. 
Non pas qu'il ne faut pas en parler, bien au contraire. Mais on est bien rapides à oublier les millions de Somaliens qui meurent... Je me posais la question : et si les évènements étaient survenus dans l'autre sens ? Aurait-on éclipsé les 94 Norvégiens pour parler des 12 millions de Somaliens ? Sûrement une question bête...

On dit qu'une blanche vaut deux noires. C'est faux. Aux yeux de nos médias, une vie blanche vaut bien plus que des milliers de vies noires. Car voilà bien le fait choquant : ce sont des blancs, blonds, qui ont été tués. Des fusillades qui tuent des dizaines de personnes, il y en a tous les mois au Pakistan et en Afghanistan, et on y accorde à peine quelques secondes en fin de JT, ou un recopiage de dépêche AFP en fin de journal.

Alors forcément, quand on entend "bombe", on pense "terrorisme". Et quand on pense "terrorisme", on pense... (allez, je suis sûr que vous l'avez)... "musulman", bien sûr. Et d'habitude, ça ne rate pas.
Mais ici, quelque chose cloche. Pas de musulmans, pas d'Arabes, pas d'Al Qaïda... Et c'est tellement surprenant qu'on nous précise que le suspect arrêté est "un Norvégien de souche" (expression reprise dans la quasi-totalité des médias français : Le Monde, Le Point, Le Parisien, le Figaro, Europe1,la Croix, le Nouvel-Obs, TF1...). Moi, une expression comme ça, ça m'interpelle. Détaillons ensemble, si vous le voulez bien.

"Norvégien de souche", ça signifie déjà qu'il y a deux types de Norvégiens. D'un côté, les vrais Norvégiens, les Norvégiens "de souche". Ceux-ci sont blonds, grands, ont des noms imprononçables, et surtout, ils sont purs : ils n'ont pas été croisés avec des immigrés, ils sont chrétiens et droits dans leurs bottes. C'est du 100% pur de chez nous. Et de l'autre côté, on a les Norvégiens au rabais. En fait, ce ne sont même pas des vrais Norvégiens. Avant, ils vivaient dans un pays nettement plus au Sud où on égorge des moutons et où on écrit à l'envers. D'ailleurs, regardez : ils sont musulmans, alors que les vrais Norvégiens sont chrétiens. Et ils parlent avec un accent bizarre. Bref, il n'y a vraiment que sur le papier qu'ils sont Norvégiens. Leur vraie nationalité, c'est "musulman" (rappelez-vous...). Ceux-là, on est habitués à ce qu'ils nous fassent péter des bombes. Mais un vrai, pur, blanc, Norvégien de souche, là, ça vaut quand même la peine qu'on le précise.

Quand on entend "attentat terroriste", on s'attend d'avantage à voir apparaître l'image de gauche que celle de droite.

Et tous les articles précisent que le suspect est "un Norvégien de souche", qu'il est "fondamentaliste chrétien", et "lié à l'extrême droite, même si cela ne permet pas d'établir un lien avec ses actes". Devinez ce que les mêmes médias auraient dit si à la place de s'être appelé Anders Behring Breivik, il s'était appelé Mohammed al Islam. On aurait dit "le suspect est d'origine arabe. Il est intégriste (personne n'aurait alors utilisé le terme "fondamentaliste") musulman, et ses sympathies avec l'Islam font immédiatement penser au spectre d'Al Qaïda", faisant ainsi joyeusement les amalgames habituels entre opinion, religion, terrorisme, origine, et Islam. Vous pensez que j'exagère ? Relisez les articles parus lors des derniers faits d'armes d'Al Qaïda en Europe...

Et derrière ces détails, qu'est-ce que ça aurait changé si le suspect n'avait pas été Norvégien "de souche" ? Les jeunes qui faisaient du camping sur l'île ne seraient pas morts ? On aurait trouvé ça plus normal ? On se serait contentés de dire "il est extrémiste musulman (deux mots pratiquement synonymes maintenant), c'est normal qu'il tue des innocents" ? 

Et encore, il n'a tué que des Norvégiens. Parce que si un Français avait eu le malheur de se retrouver dans ce carnage, on aurait encore eu droit au fameux titre "100 morts, dont un Français"... Comme quoi toutes les vies ne se valent pas. Pour les médias, en tous cas. J'ose encore espérer que pour le reste, tous les hommes naissent et demeurent égaux... Mais d'où je tire cette phrase, moi ? 

lundi 18 juillet 2011

La primaire, c'est secondaire

Il y a bien longtemps, une belle matinée de printemps...

Ce matin là, l'aube aux doigts roses vint comme tous les jours caresser de ses doux rayons le Mont Ida de Troade, au beau milieu d'une nature verdoyante. Une belle journée s'annonçait. Une de ces journées où le soleil brille de mille feux, les oiseaux gazouillent de mille chants, les insectes fourmillent de mille pattes, et les moutons paissent paisiblement dans cette campagne en éveil.  
Au coeur de ce bucolique tableau, le jeune berger forniquant surveillant paisiblement ses brebis était à des lieues de se douter de la rencontre inopinée qui allait changer son destin. 
Aussi, lorsque arrivèrent trois femmes splendides, toutes en formes et en rondeurs, semblant sorties de nulle part, il ne se dit rien d'autre que "Chic, ça me changera des brebis" "Tiens, voila du boudin", enfin, il ne se dit pas grand chose...

Héra aux bras blancs, Athéna aux yeux pers, et Aphrodite sortie des testicules (je vous jure que c'est comme ça qu'on traduit φιλομμειδής, et après on ose dire qu'Homère était un grand poète...), toutes plus belles les unes que les autres, venaient demander conseil au jeune Pâris. En effet, elles avaient un vrai problème :
- Humble Berger aux mains agiles, lui dit Héra, nous avons besoin de toi.
- Humble Berger aux choix habiles, lui dit Athéna, nous voulons connaître ton choix.
- Humble Berger aux brebis dociles, lui dit Aphrodite, qui est la plus belle entre nous trois ?

Pâris considéra un instant sa réponse. Il avait devant lui des femmes qui n'étaient ni sa soeur, ni sa mère, ce qui constituait déjà en soi un fait marquant. Et elles lui parlaient directement, ce qui n'était pour ainsi dire jamais arrivé auparavant. Peut-être que si il leur disait qu'elles étaient belles toutes les trois...

Le voyant hésitant, les déesses renchérirent :
- Parce que, en fait, tu vois, il y a des élections à l'Olympe d'ici quelques mois, et on sait pas vraiment qui on doit choisir d'entre nous pour avoir des chances de remporter l'élection.
- Oui, depuis toujours, ce sont les hommes qui ont dirigé l'Olympe, par l'intermédiaire de leur parti, l'Union des Mecs Puissants. Nous, on s'est regroupées pour former le Parti des Soubrettes, mais vu qu'à chaque fois, on se présente à plusieurs, bein, on n'est pas élues...
- Alors cette fois-ci, on a décidé de s'organiser, et de faire choisir quelqu'un d'autre. Comme ça on enverra qu'une seule personne, et on va sûrement remporter les élections.

Pâris prit un moment pour réfléchir, puis répondit :
- Et pourquoi n'envoyez-vous pas la meilleure d'entre vous ? Celle qui sera la plus apte à diriger l'Olympe ?
La réponse, en la personne d'Héra aux bras blancs, ne se fit pas attendre :
- Alors écoute, petit con : si on te demande de choisir entre nous, c'est justement parce qu'on n'y arrive pas. Figure-toi qu'on est quand même déesses, et pas n'importe lesquelles, et que ça entraîne un sacré sur-dimensionnement de notre ego. Du coup, on se croit toutes la meilleure, on se présente toutes à la fois, et c'est pour ça qu'on perd les élections depuis 20 ans. Alors, tes traits d'analyse à deux drachmes, tu nous les épargnes, s'il te plaît.

Le reste de l'histoire est de notoriété publique : les trois déesses firent des promesses complètement farfelues pour motiver Pâris à faire son choix, à base de "je te donnerai la plus belle femme du monde"... Heureusement qu'elles étaient divines pour pouvoir les rendre crédibles.

Mais c'est bel et bien à ce moment précis que naquit une invention majeure qui détermine encore aujourd'hui la vie politique de notre beau pays : les primaires politiques.

Depuis on a remplacé les pommes d'or par des bulletins de vote, pour des questions budgétaires...
Et c'est pour cela que, pour respecter cette bien belle tradition, il est de coutume qu'un peu avant les élections, toutes les personnes en âge d'être élues et à l'ego sur-dimensionné se retrouvent à Paris, fassent des promesses complètement farfelues et intenables, et remettent le choix de leur candidat final entre les mains d'autrui.

En 2011, la tradition est toujours bien vivace : après plusieurs années passées au niveau maternelle, les socialistes passent à la primaire.
Depuis le printemps dernier, saison des amours et des déclarations, les candidats se déclarent. Et ils se déclarent de manière tellement nombreuse, que l'idée de faire un annuaire et un trombinoscope des candidats déclarés est en ce moment à l'étude Rue de Solférino.

Pour vous faciliter la tâche, et vous donner une idée de l'ampleur du chantier en cours, je vous propose de passer en revue les candidats :

Martine Aubry
Une des candidates les plus en vue, Martine Aubry se présente elle-même comme la candidate du changement. En soi, c'est vachement novateur. Jusque là, tous les candidats qui se présentaient déclaraient qu'ils n'avaient absolument aucune nouvelle idée, qu'ils ne voulaient rien changer, et que finalement, on était pas si mal jusque là.
Elle a également décidé de rompre avec la tradition des engagements qui n'engagent à rien. On trouve d'ailleurs sur son site, en tête de page "Je prends l'engagement de la victoire en 2012". Voila un vrai engagement...

Le recueil des promesses de Martin Aubry pour 2012
Le reste du site présente lui-aussi de vrais combats, loin des promesses consensuelles : on trouve en bonne place "Martine Aubry, pour l'égalité femmes-hommes". Je vous l'avais dit, on est bien loin des phrases consensuelles et rhétoriques avec lesquelles on ne peut qu'être d'accord. Car ça appelle vraiment au débat : nul doute que la majorité va immédiatement se positionner sur le sujet, en lançant une grande contre-campagne à base "Pour la domination de l'homme sur la femme", "Martine, retourne dans ta cuisine", et de "Contre le droit des femmes, pour la dépénalisation du viol, et le retour au Moyen-Age". En Arabie Saoudite, je dis pas, une telle idée aurait certainement suscité le débat, mais en France...

Je ne vous ferai pas l'affront d'étudier son logo de campagne, les images parlent d'elles-même.


François Hollande
Le problème de François Hollande, c'est qu'il s'est trompé de pays. Cet homme a été fait sur mesure pour un autre pays, qui de plus, n'attend que lui.
Il existe en effet un pays, coincé entre la France et la Hollande, avec des gens qui parlent français et des gens qui parlent hollandais, qui n'ont pas de gouvernement depuis plus d'un an, et qui cherchent quelque un qui puisse les réconcilier : je parle bien sûr de la Belgique.
Alors, quand on s'appelle François et Hollande à la fois, c'est un signe du destin. Je conseille donc à François Hollande de faire 200 kilomètres vers le Nord, et de se présenter : il devrait être accueilli en sauveur, et il ne ferait pas concurrence aux autres éléphants candidats du PS.

En plus, il a toujours eu l'air un peu belge (oui, je sais, c'est gratuit, mais honnêtement, il a l'air un peu belge, non ?).

Ségolène Royal
Une fois n'est pas coutume, je pense qu'il faut oublier 2007, et donner à cette femme une deuxième chance. C'est pourquoi je tiens à saluer la bravitude dont elle a fait preuve en se relançant dans le débat politique après une telle déconfitude. La couragitude et la déterminatude dont elle a su faire preuve ne devraient nous inspirer que de l'admiritude, et de la respectitude.
Alors, cessons de ressortir les vieilles inexactitudes (ça se dit vraiment comme ça, je vous assure), et soutenons-là en 2012.

Arnaud Montebourg
Que dire d'un homme qui met des photos dignes d'un skyblog d'adolescente en en-tête de son blog ?
Manuel Valls
De même qu'Arnaud Montebourg, ce futur candidat malheureux est venu récemment rejoindre la valse (hu hu hu...) des candidats socialistes...
Allez, je lui donne 3,5% des votes. Et encore, je suis sympa...

Jean-Michel Baylet
Et là, nous sommes en droit de nous demander : mais d'où sort-il ? A 64 ans, Jean-Michel s'est légèrement enflammé : devant la liste des candidats déclarés qui s'allongeait, il s'est sans doute dit "Et pourquoi pas moi ?". La réponse est simple : parce qu'à part les 0,2% de sympathisants socialistes qui souhaitent voter pour lui, personne ne le connaît..

* * *
Voila, vous savez tout des primaires socialistes, et vous pourrez briller en société lorsque le sujet sera abordé. Vous pourrez même aller voter, si le coeur vous en dit. Mais n'oubliez pas que la primaire, c'est secondaire ; ce sont les présidentielles qui comptent vraiment !

samedi 9 juillet 2011

Blanche Neige

Ah, les comptes et légendes que Papi racontait au coin du feu quand nous étions petits. On s'en souvient tous avec émotions, en se remémorant l'odeur de Papi ces moments joyeux. Mais aujourd'hui, il faut bien reconnaître que ce genre d'histoires ne passionne plus grand monde. Voilà donc pour vous, une version re-masterisée de la belle histoire de Blanche-neige.

Il était une fois, il y a pas si longtemps que ça, une jeune femme dont la beauté n'égalait que la blancheur. Elle avait beau s'exposer au soleil, se faire dorer sur la plage, dépenser des fortunes dans des séances UV, rien n'y faisait : elle restait aussi blanche que si elle avait passé toute l'année en Angleterre, aussi blanche qu'une copie de maths en bac littéraire, aussi blanche qu'un casier judiciaire d'homme politique euh, non... enfin, très très blanche, quoi.
Ses amis furent donc rapides à l'affubler de différents sobriquets. Ayant le choix entre Blanc-Cul et Blanche-Neige, cette dernière préféra rapidement la seconde option.


Approchant de sa majorité, Blanche-Neige était promise à un avenir brillant : elle était jolie, et surtout, elle était blanche. Elle disposait donc de tous les atouts nécessaires pour trouver un emploi.
Hélas, un évènement survint qui compromis gravement son avenir...


Le père de Blanche-Neige, cadre supérieur dans une grande société, approchait de la cinquantaine. Dame Nature faisant sont travail, sa femme commençait à avoir sérieusement besoin d'un ravalement de façade, ce qui est fort coûteux et pas remboursé par la sécurité sociale. 
Une rapide étude de marché, assortie d'une analyse technico-économique, lui démontra qu'il était bien plus rentable de s'en racheter une nouvelle : le rapport qualité/prix était nettement supérieur. En bon gestionnaire, il se sépara de sa femme sans plus d'état d'âme, et en racheta une nouvelle 20 ans plus jeune que l'ancienne, à grands coups de bijoux et de promesses (ce qui coûte moins cher que les bijoux, mais qui n'a aucun poids sans eux).
Cette nouvelle femme était fortement imbue d'elle-même et aimait à s'admirer. Elle passait des heures à contempler sa propre image, affichée sur l'écran du Mac par webcam interposée, durant les longues séances qu'elle passait à discuter sur Chatroulette. Chaque fois, le rituel était le même : "Eh, toi ki me mate ds chatroulette, di moi ki é la + belle ? ^^", demandait la marâtre. Les réponses, bien que variées (allant de "C toi la + bonne, cokine !", à "eske tu ve ke l'image de mon sex te dise ske j'pense de la raiponse ?"), aboutissaient généralement à la même idée : le petit haut-parleur à côté de l'écran répétait invariablement qu'on ne pouvait trouver d'égale beauté sur la région 9-3 dans chatroulette. 


Le prix des beaux miroirs qui disent qui est la plus belle a sacrément augmenté ces dernières années.
Jusqu'au jour où, alors qu'elle pianotait la question rituelle sur son clavier, on lui répondit que "Hélas, gente damoiselle, il m'est arrivé de visionner sur mon écran une créature dont la beauté n'égalait que la blancheur, et je suis au regret de vous annoncer que, Dieu m'en soit témoin, je ne peux que louer sa beauté, même si vous avez un sacré cul !". Surprise du ton (et de l'orthographe) de la réponse, elle ne mit pas longtemps à réaliser que sa belle fille avait du utiliser sa session chatroulette plutôt que de réviser son bac. Elle entra dans une colère noire, et jura d'éliminer sa belle-fille, dont la beauté portait ombrage à la sienne.


Elle décida donc de l'abandonner dans le bois de Boulogne, confiante que, étant une femme, elle ne retrouverait jamais son chemin jusqu'au domicile familial. Et en effet, sitôt seule dans la forêt, Blanche-Neige réalisa qu'elle était incapable retourner à la maison.
Fort heureusement, le destin fut clément. Il se manifesta sous les traits d'une jeune femme qui parlait avec un fort accent brésilien et qui disait s'appeler Roberto. Elle/Il lui indiqua qu'il existait un petit hôtel à quelques pas d'ici, où ils cherchaient quelqu'un pour faire les chambres, plus quelques extras. 


Toute heureuse, Blanche-Neige se présenta à la réception du petit hôtel, perdu au milieu des arbres, et tenu par 7 nains. Croyant d'abord avoir trouvé la maison de retraite du personnel de Fort Boyard, elle finit par s'habituer à ce détail fort surprenant. Elle fut embauchée dans l'hôtel pour faire ce qu'elle savait faire le mieux ; le ménage, le repassage et la vaisselle (bein oui, ça reste une femme, quand même). 


Rapidement, la grande beauté de Blanche-Neige attira de nombreux clients dans l'hôtel, et l'affaire des 7 nains prospéra. On venait de la France entière passer la nuit dans cet hôtel, et rapidement, les rumeurs les plus folles circulaires : on parlait de certains extras que dispensait Blanche-Neige aux clients les plus chanceux, ou de certaines activités auxquelles elle se livrait avec 6 des 7 nains (le dernier étant connu pour être un nain puissant...). 
La tenue de femme de chambre de Blanche-Neige, étrangement proche de celle utilisée par la chaîne Sofitel.
Et ce qui devait arriver arriva, cette histoire parvint aux oreilles de sa belle-mère. Elle devint plus jalouse que jamais, et jura de ternir à jamais l'image de sa belle-fille.
Etant un peu sorcière, elle prépara une potion aux effets diaboliques. Le lendemain, elle se présenta à l'hôtel sous les traits de DSK, saint patron des femmes de chambres, et demanda un lit pour la nuit.


On ne saura sans doute jamais dans quoi Blanche-Neige croqua (les versions diffèrent à ce sujet), toujours est-il qu'elle tomba dans un sommeil profond, dont il fut impossible de la tirer. 


Il y a un siècle ou deux, elle aurait sans doute attendu son prince charmant dans un cercueil de verre. Mais la loi contre l'acharnement thérapeutique étant passée par là entre-temps, elle fut conduite à l'hôpital, et débranchée après 6 mois de coma, parce qu'il faut pas déconner quand même, vous savez ce que ça coûte à la société, tout ça ?


Epilogue :
La belle-mère, un temps bien contente de son mauvais tour, fut à son tour bien punie par la vie. Une erreur dans ses potions lui donna soudainement le physique de Roselyne Bachelot et le QI de Steevy Boulay, ce qui eut les effets que vous pouvez imaginer : sa vie fut vite un enfer. Déprimée devant son physique désastreux qui ne provoquait plus rien sur chatroulette, elle perdit rapidement la tête et prit sa carte au parti communiste... une bien triste histoire.  


Voila, voila.... Une bien belle histoire en vérité, qui avait bien besoin d'être dépoussiérée. Nul doute que, sous cette forme, elle se transmettra à travers les âges pour des générations ! Tiens, ça me fait penser que j'ai en ma possession d'autres parchemins qui mériteraient eux aussi d'être un brin dépoussiérés. Si vous êtes sages, vous aurez bientôt tout une collection de belles histoires à lire à vos enfants au coin du feu.

lundi 6 juin 2011

L'actu en images : spécial match

Il y a 3 jours, un évènement mondial relèguait au second plan toutes les tracasseries inutiles, comme les concombres tueurs, les frappes de l'OTAN en Lybie, ou les émeutes en Syrie : le match de l'équipe de France de football. Ce match était tout à fait primordial, puisque si on le gagnait, on pouvait rester premier de notre poule, ce qui sera un avantage pour peut-être se qualifier pour l'Euro 2012, où si on joue bien, on aura peut-être une chance de devenir champions d'Europe (ce qui changera la face du monde, tout le monde s'accorde à le dire). D'où l'importance du match de vendredi dernier.

Toujours est-il que c'était surtout l'occasion de revoir ce maillot extérieur que l'on avait trop rapidement entrevu lors du match France - Croatie en mars dernier... Rien que pour vous, un épisode spécial de l'actu en images. 
Yoann Gourcuff ? Ah... Non.
Cette fois-ci, le doute n'est plus permis, c'est bien l'équipe de Fr... ah, non plus.

Cette fois-ci plus de doute, c'est bien Ribéry balle au pied.

"Mon Dieu, mais pourquoi nous ont-ils choisi un maillot comme ça ?"

Allez, je vous laisse l'équipe de France exactement comme je l'ai trouvée, et je vous souhaite de bons matchs. L'avantage, c'est que vous ne perdez pas grand chose si votre télé est en noir et blanc... enfin, pour ce que j'en dis...

jeudi 2 juin 2011

Les cons qu'ombrent les concombres

9 mois après sa brillante non-couverture des inondations au Pakistan, Léonard, jeune journaliste dynamique, continue son ascension (et ça tombe bien, c'est aujourd'hui) fulgurante dans sa non-moins brillante carrière de journaliste.
Maniant avec brio le conditionnel et les réseaux sociaux, qui sont les deux mamelles du web-journalisme 2.0, il a réussi à décrocher un poste très convoité, celui d'Assistant au Rédacteur en Chef Délégué aux Actualités Internationales. C'est lui qui, désormais, épluche les dépêches AFP (et les réseaux sociaux, parce qu'il ne faudrait pas oublier la base, quand même), et les présente au rédacteur en chef. 
Parfois, on lui demande même son avis sur les sujets à traiter ou à écarter : son avis est particulièrement écouté depuis qu'il a deviné avec justesse que les inondations au Pakistan, personne n'en aurait rien à carrer. Dans le monde du journalisme, c'est ce qu'on appelle avoir du flair. Et aujourd'hui, c'est ça qu'on cherche. Des mecs avec du flair, des mecs qui savent écouter la wave du web, et anticiper les buzz
Des gens qui font des enquêtes, savent garder traiter sans polémique les sujets brûlants, pas trop. Si ça faisait vendre, ça se saurait.

Un bon exemple de rédactrice en chef séléctionnée pour ses compétences.... en journalisme, bien entendu.
Ce matin là, Léonard arrive au bureau, auréolé de sa récente promotion. Son nouveau statut lui donne en effet l'autorisation sociale de draguer plus ouvertement Amandine, la petite stagiaire blonde et opulente, mais pas trop ouvertement non plus, parce que bon, "il s'agirait pas de finir comme DSK". Cette blague fait toujours autant marrer Gérard, son pote des horoscopes.

Sur la table ce matin là :
  • Une motion de censure proposée au parlement Japonais contre le premier ministre : Léonard envisage un moment le titre "Vote débridé au parlement des bridés", avant d'abandonner l'idée.
  • Les Emirats arabes unis ont entamé des négociations pour ajouter le Yuan à leurs réserves de devises : Bon Dieu, mais qu'est-ce qu'on en a à foutre ?, pense Léonard.
  • Les émeutes politiques se poursuivent au Burkina Faso : Ils s'arrêtent jamais d'inventer des pays, en Afrique ?
  • Le conflit en Lybie, les émeutes en Syrie, la crise nucléaire au Japon : c'est has-been, tout ça (le mot "éculé" n'a jamais existé qu'avec un "n" dans le vocabulaire de Léonard).
  • Alerte sanitaire : des doutes sur une bactérie en provenance d'Espagne.
Sur la dernière dépêche, Léonard s'arrête un moment. Normalement, une alerte sanitaire, c'est pas très bankable, mais on a déjà eu des exemples qui ont bien marché. La grippe A, la grippe aviaire, ça a fait un peu flipper les gens, et par voie de conséquence, ça a fait vendre.

Par contre, une bactérie au nom compliqué, c'est pas très sexy. Quoique, remarquez, une bactérie qui s'appelle Escherichia et qui provoque des diarrhées, c'est rigolo. Peut-être un titre du style "La Escherichia(nte) coli(que)", dans ce cas...
Mmmh, et puis non : il va falloir renommer tout ça. On avait renommé le virus H5N1 en grippe du poulet asiatique, la grippe H1N1 en grippe du porc mexicain, alors il va falloir trouver quelque chose du même acabit. 

Un rapide coup d'oeil sur la dépêche déclenche immédiatement un déclic dans l'esprit de Léonard. On suspecterait des concombres cultivés en Espagne d'être vecteurs de la maladie. 
Et là, d'un coup, on peut avoir un élément qui fait peur. "Les concombres espagnols seraient dangereux". Mmmh. Pas mal, mais pas encore terrible, se dit Léonard. Non, des concombres, ça ne fait pas peur. Il faut encore personnaliser d'avantage la menace. "La menace du concombre espagnol". Mieux, mais pas encore génial. "L'Allemagne tremble devant le concombre tueur espagnol". Aaah, là, on tient quelque chose, se dit Léonard.

Quinze minutes plus tard, le rédacteur en chef a approuvé, et le titre fait déjà la Une du journal sur Internet. 

Un portrait robot du tueur a d'ores et déjà été diffusé à Interpol.

Malheureusement, les journalistes comme Léonard sont légions. Loin de chercher à informer les gens, on cherche à faire peur pour faire le buzz. Et de part et d'autre, les rédactions personnalisent la bactérie pour en faire un véritable tueur en série : "Le spectre du concombre tueur touche la France" (un site d'information, 30 mai), "La traque au concombre tueur" (France 3, 30 mai), et l'appellation "concombre tueur" est largement reprise par les médias français (Le Monde, le Nouvel Obs, le Figaro...).

Le Post, qui est un peu au journalisme ce qu'un furoncle serait au postérieur de Natalie Portman, fait même un dossier "Faut-il avoir peur du concombre tueur ?". En soi, si dans le titre on nous parle déjà de "tueur", on cherche à peine à nous orienter vers la réponse "Oui, courez, barricadez-vous à double tour dans votre salle de bain, et n'hésitez pas à signaler à la police tout concombre suspect qui s'exprimerait avec un fort accent espagnol." Un titre du style "La bactérie Escherichia coli est-elle un buzz médiatique dont on n'a absolument rien à craindre ?", aurait orienté le lecteur vers une réponse totalement opposée. Et sans doute plus juste.

Parce que, essayons de replacer un moment les choses dans leur contexte, et surtout de les relativiser. Soit ce que devraient normalement faire les journalistes professionnels. 
Tous les ans, la grippe saisonnière touche en France entre 2 et 8 millions de personnes, pour faire entre 1500 et 2500 morts (source: Institut Pasteur, 2009). Mais elle n'est transportée ni par un légume, ni par un animal, et elle ne nous vient pas de l'étranger. Alors forcément, c'est moins vendeur. Et puis elle revient tous les ans en plus. Alors, maintenant, on la connaît bien. Les gens se sont également rendu compte qu'il n'y avait pas de raison de paniquer, et que, malgré des chiffres impressionnants, cela n'avait aucune raison de faire les gros titres des journaux.
Là, c'est différent. C'est nouveau, c'est frais, on peut mettre des titres ravageurs à des articles surchargés en conditionnel, et surtout, à défaut de les informer, on peut faire peur aux lecteurs. Alors, pourquoi s'en priver ?

J'attends avec impatience l'adaptation cinématographique : "World invasion : l'attaque des concombres tueurs espagnols". Remarquez, on n'est pas passé loin : on avait déjà eu l'Attaque des tomates tueuses, et l'Attaque de la Moussaka géante (hélas, si...).

Jusque dans les images, tout est choisi pour effrayer. Du Monde.fr, qui nous met une photo d'étal de marché pour nous dire "Attention, ce concombre que vous croisez toutes les semaines au marché peut vous tuer", au Nouvel Obs, qui nous prend une photo aux couleurs flashies d'une bactérie qui n'est même pas celle incriminée, on atteint des sommets. Mais la palme revient sans doute au Figaro, qui n'hésite pas à retoucher une photo de concombre pour nous le rendre véritablement effrayant. Un concombre... Rendez-vous compte à quel point nous sommes tombés bas.

Ou comment le Figaro essaye de vous faire peur avec un concombre...
J'aimerais imaginer la scène qui a conduit les journalistes à ceci :
"- Bon, cette histoire de concombre tueur, c'est pas mal, mais il nous faudrait des images un peu choc.
- Genre, quoi ?
- Genre, je sais pas, des images choc.
- Mais, patron, ça reste un concombre. Ca fait pas peur, un concombre. A la limite, ça pourrait faire peur à une femme de chambre du Sofitel, mais...
- Eh bein, arrangez-vous pour me le rendre effrayant. Retouchez-le, rajoutez-lui un brassard nazi, ou donnez-lui les traits de Valérie Damidot, faites ce que vous voulez, mais rendez-moi ce concombre effrayant".

Alors que moi, j'ai vu des images autrement plus effrayantes... Mais je m'éloigne de mon sujet.

Pour l'affaire du concombre tueur comme pour l'affaire DSK, il ne faudrait pas louper une occasion de faire des amalgames. Une interview largement relayée dans la presse précise que les producteurs français s'inquiètent, et déclarent que les concombres français peuvent être consommés sans crainte, au motif que :
Les conditions de production française n'ont rien à voir avec celles pratiquées en Espagne tant d'un point de vue environnemental que social.
Alors là, j'applaudis. Faire une telle déclaration alors qu'on ne sait pas encore d'où pourrait provenir la bactérie, c'est très fort. 
Déjà, les deux producteurs suspectés en Espagne étaient, l'un cultivateur bio, l'autre un cultivateur traditionnel (comprenez qu'il utilise plein d'engrais et de pesticides pour faire pousser ses concombres). Alors je serais curieux de savoir comment les production françaises peuvent "ne rien avoir à voir" avec ça. En France, on cultive les concombres, ni avec des produits, ni de manière bio : les concombres sont pondus par des poules élevées au lait de chèvre, alors on est sûrs à 100% qu'ils ne portent pas de bactérie...
Et deuxième point, les conditions de productions françaises n'ont rien à voir avec les conditions espagnoles d'un point de vue social... Prenez le temps de relire calmement. Vous ne le saviez peut-être pas, mais, le salaire que vous donnez à vos employés agricoles influe directement sur les bactéries qui se retrouvent dans les concombres. C'est surprenant, mais c'est comme ça. Ou alors, ça signifie qu'en France, on accorde une considération sociale importante aux concombres eux-mêmes : on leur donne le droit de grève, on leur fait toucher le RSA, et, eux, tout reconnaissants, en échange, ils acceptent de se débarrasser de leurs bactéries.

Je ne sais pas ce qui m'afflige le plus : le fait que quelqu'un puisse dire ça sérieusement, ou le fait que son propos soit largement relayé dans la presse nationale.

Les techniques du journalisme moderne permettent de relayer les propos des vrais spécialistes.

Tout ça pour découvrir, au final, que les concombres espagnols n'ont rien à voir dans cette histoire... Et tant pis si les cultivateurs espagnols n'arrivent plus à vendre leur production pour un petit bout de temps. Tant pis si 4 pays ont décrété un embargo sur les importations de légumes espagnols. Tant pis si la Russie a décrété une interdiction pour tous les légumes européens. Et tant pis si tout cela aurait pu être évité en faisant simplement preuve d'un peu de professionnalisme dans la presse.

"Les ravages économiques du conditionnel dans la presse", ça, ce serait un vrai titre. C'est peut-être un article que je pourrais faire... Ou alors, je pourrais faire des articles au conditionnel, et dire que j'informe les gens...
Mmmmh, je penche sérieusement pour la seconde solution. Si on pouvait faire fortune en faisant du journalisme sérieux, ça se saurait.

mardi 24 mai 2011

L'affaire DSK en images

Dans les heures, puis les jours qui ont suivi l'arrestation inattendue de celui que l'on appelle désormais "Dominique-nique-nique", les journaux du monde entier ont noirci leurs pages de phrases plus ou moins pertinentes et de déclarations plus ou moins intelligentes.
Dans la catégorie de "la déclaration qui sent la testostérone", la palme revient sûrement à Jean-François Kahn, qui déclarait qu'il ne s'agissait de rien de plus qu'un "troussage de domestique". Pour sa défense, cet homme est né sous Henri IV et a grandi sous Louis XIV (ou sous les jupes de ses domestiques). A moins que ce ne soit l'influence de son ancêtre Gengis qui ne ressorte soudainement...

Mais rassurez-vous, il n'était pas le seul à sauter à pieds joints dans l'océan de la médiocrité, rejoignant allègrement un grand nombre de médias, qui voient dans le fait une allégorie du machisme de la classe politique (DSK étant une copie conforme de l'ensemble de la classe politique), un combat féministe (car s'offusquer d'une tentative de viol est apparemment réservé aux féministes), un complot ou une conspiration (et le meilleur moyen d'être sûr que c'est bien un complot est de demander leur avis aux Français). Sans parler de ceux qui essayent désespérément de créer du scandale jusque dans les moindres recoins, en mettant à la une le prix de la chambre d'hôtel, ou le difficile quotidien des femmes de chambres dans les hôtels de luxe... 

Dans cette histoire, nous pouvons cependant affirmer que celles qui ont été violées avec certitude sont l'éthique, la retenue, et la présomption d'innocence. Elles ne porteront malheureusement pas plainte.

Mais au delà des phrases siègent, incontestables, les images. Elles amènent la vérité nette, pure et éclatante. C'est pourquoi, en exclusivité, loin du tumulte médiatique de l'affaire DSK, je vous propose une couverture inédite et en images de cette histoire. Place aux images...

Au Japon, les supporters de DSK sont abattus.
Dans le camp de ses supporters au Sri Lanka, on va jusqu'à rejouer la scène en s'affublant de faux cheveux blancs pour conjurer le mauvais sort.
Martine Aubry réagit symboliquement à l'annonce de la nouvelle.
En Thaïlande, un groupe de soutien à la victime présumée procède également à des cérémonies commémoratives... (des célébrations similaires avaient eu lieu lors du dernier passage de Frédéric Mitterand dans le pays).
A Sofitel, la direction de l'hôtel a tenu à souligner le professionnalisme de ses femmes de chambre, prêtes à se plier en quatre pour la satisfaction du client.
... tandis que la chaîne concurrente rappelle que chez eux, tout ça ne serait pas arrivé (preuves à l'appui).
Voilà, je vous laisse DSK pas tout à fait comme nous l'avions trouvé (à savoir nu, dans sa salle de bain), et je vous livre une dernière image pour la route, qui se passera de toute légende.