mardi 2 novembre 2010

Oh zut, mon IPhone n'a pas sonné !


Dans un article pour le moins percutant, un journaliste du Monde.fr nous apprenait ce matin que l'on avait trouvé un bug sur l'IPhone. Grands Dieux, vous exclamez-vous ! Et déjà vous tremblez des conséquences terribles que cette révélation pourrait avoir. 
Figurez-vous, que dans certaines circonstances, sur certains IPhones et sous réserve de réglages particuliers, le réveil de l'IPhone n'avait pas pris en compte le changement d'heure, entraînant le retard au travail de plusieurs utilisateurs du produit Apple.

Diantre... Voilà une information de taille ! Bigre, ajouterai-je, empli d'admiration ; ça c'est du journalisme !


Mais détaillons un brin l'article. On nous apprend que "le bug se produit uniquement si la fonction réveil est réglée pour sonner "les jours de la semaine", "le week-end", "tous les lundis" ... Par contre, l'erreur ne se produit pas si le réveil est réglé sur "tous les jours", ou si l'alarme n'est pas réglée sur le mode "répéter". Fascinant ! 
De plus, l'erreur ne se produit que sur les IPhones 4 ou 3GS. Enfin, seuls les utilisateurs qui ne se sont pas rendu compte de cette erreur dimanche, mais aussi lundi 1er novembre, férié se sont fait avoir. Ajoutez à cela ceux qui utilisent un réveil normal, et on peut aisément imaginer que le problème concerne suffisamment de personnes pour qu'on en parle dans un journal comme Le Monde. 
D'après les dernières estimations, ce phénomène technologique concernerait autant d'individus que le problème du choc du petit doigt de pied dans le pied du lit, soit l'équivalent de la population totale des minorités turques de la banlieue de Hambourg. 

Toujours plus en avance dans la technologie, Apple va lancer l'IPhone-suppositoire.

Pour étayer ce point de vue, l'article va chercher d'avantage d'informations sur la source numéro 1 des journalistes modernes : Twitter. Je cite : "Bravo Apple ! Je dois utiliser un bon vieux réveil plutôt que de compter sur mon iPhone", conclut un utilisateur énervé sur le site de micro-blogging Twitter, où ont été postés des dizaines de commmentaires comparables.

En effet, le phénomène est de taille ; des DIZAINES de personnes sont concernées. Vindieu, heureusement que les journalistes sont là pour nous apporter l'information !

Refaisons l'histoire, désormais. Jérémy, journaliste au Monde.fr, ne s'est pas réveillé mardi matin au moment d'aller au boulot, à cause d'un bug sur son IPhone. D'autres distraits ne se sont pas réveillés parce qu'ils ont simplement oublié de changer d'heure, comme chaque année. 
En arrivant au boulot, Jérémy se connecte sur Facebook et Twitter, comme tous les matins pour commencer sa journée et trouver des infos à raconter. Et là, "MDR" s'exclame-t-il, la même mésaventure est arrivée à deux de ses copains parisiens-snobs-journalistes, qui comme lui, utilisent l'IPhone (Jérémy est convaincu que désormais, 80% de la population française utilise l'IPhone, tellement c'est la classe). Le statut twitter de son pote Léonard indique même : "Putain d'IPhone qui marche pas, vive les vieux réveils. VDM", ce que Jérémy transformera pour écrire la phrase sus-citée. 
15 minutes plus tard, Jérémy a pondu son premier article de la journée, pour un résultat grandiose que nous connaissons.

L'IPhone a aussi une extension "pavé" pour pouvoir assommer les journalistes qui écrivent des articles inintéressants à son sujet. 

Sinon il y avait aussi des élections en Côte d'Ivoire, le choléra en Haïti, le Japon qui rappelle son ambassadeur à Moscou, mais ce serait quand même dommage d'en parler. Laissons ce boulot aux journalistes, et contentons-nous de faire des articles que tout le monde peut faire. D'ailleurs, Le Monde pourrait bientôt se renommer en Tout Le Monde, pour mieux refléter les sujets visés par ses journalistes.

2 commentaires:

  1. Le journalisme s'effondre à force d'aller chercher des informations plus ou moins fondées uniquement via des sites web anonymes !

    Je n'en peux plus de voir au journal télé ( au Canada) des références tirées de youtube et autres !!!

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  2. Tout à fait d'accord ! Faire du journalisme uniquement par internet comporte deux principaux dangers :
    - on ne prend pas le temps de vérifier les informations : on se contente d'un bon copier-coller, avec tous les risques d'erreurs, de buzz, d'intox ou de désinformation que cela comporte,
    - les régions du monde qui ne parlent pas anglais et qui ont le malheur de ne pas tout raconter sur twitter, facebook, myspace etc, n'existent absolument pas dans les médias.

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