mardi 19 avril 2011

Le chaperon rouge (le film)

Mes précédents travaux sur le petit Chaperon Rouge ayant été appréciés en haut-lieu, j'ai été convié à une projection en avant-première du film à paraître le 20 avril, "le Chaperon Rouge", ainsi que quelques autres personnes dont j'aurai sûrement l'occasion de vous reparler plus tard. Le film ayant été fait par la réalisatrice de Twilight, je m'attendais au pire.

Après avoir visionné les 1h40 de film, ma décision était prise. Il était de mon devoir de citoyen de faire quelque chose et d'agir immédiatement. Je me devais d'avertir mes concitoyens : "N'allez pas voir le film, c'est une bouse !". En ces temps de crise économique, l'argent et le temps (donc l'argent) sont précieux. Je vous en supplie, ne dépensez pas votre pécule pour ça, ce serait cautionner ce genre de catastrophes. Economisez plutôt avec vos voisins pour acheter un Rafale, ça contribuera à la relance de l'économie française.

Vous mettez en doute ma parole ? (Je sais que vous ne le faites pas, c'est purement rhétorique, comme question). Immédiatement, les preuves.

***

Le film s'ouvre sur un dimanche ensoleillé dans un petit village moyenâgeux perdu au beau milieu d'une sombre forêt de sapin. Alors que leurs parents sont devant le patinage artistique sur France 3, une petite fille joue avec son amoureux à braconner des lapins. Chacun son truc après tout. L'animal facilement capturé (le lapin est aussi farouche devant des humains que Zahia devant un footballeur, c'est vous dire), ils se disputent gentiment pour savoir qui va tuer le lapin. "C'est toi", "Non, c'est toi", "Non, toi d'abord"... Les amoureux d'aujourd'hui font ça avec un téléphone, à l'époque, c'était pour égorger des lapins : les temps changent.

10 ans après, dans le même village, la petite fille est devenue une vraie bombasse beauté (les filles deviennent rarement moches avec le temps, dans les films américains), avec des dents blanches et parfaitement alignées, et avec plein de jolies robes colorées, malgré le fait qu'elle vienne d'une famille de bûcherons. Je vous garantis qu'au Moyen-âge, les filles qui arrivaient à 20 ans avec les mains parfaitement lisses et douces, une dentition parfaite, et des cheveux tout propres, elles n'étaient pas vraiment paysannes. Mais apparemment, le village entier est sponsorisé par Colgate, Nivéa et les laboratoires Garnier, puisque ces simples péons sont resplendissants de beauté et de propreté.
Les premières règles du chaperon rouge, à une époque ou les Tampax n'existaient pas encore... (Hum, je... désolé)
Notre petit garçon a lui aussi bien grandi, mais sans prendre un poil ("il est tellement viril !", s'extasie alors la fille du rang derrière moi), et est désormais apprenti bûcheron. Peter et Valérie, tels sont leurs noms, sont toujours aussi amoureux l'un de l'autre. Peter propose donc à sa belle de s'enfuir avec lui, ce à quoi elle répond "Non... mais oui. Peut-être. Je ne sais pas. En tous cas, je t'aimerai toujours", prouvant encore une fois qu'une fille ne peut pas répondre simplement à une question simple. Peter n'a pas l'air très futé non plus, puisqu'il envisage la fuite avant d'envisager la demande en mariage. Ou alors, il a déjà un plan impliquant une escapade dans la forêt, un coup de pelle, et un retour seul au village : ça se tient aussi...

Quand soudain, la cloche du village sonne. "Oh, le loup !" s'exclame Valérie (le village a une cloche spéciale "loup", que Valérie connaît apparemment bien, même si elle n'a pas sonné depuis 20 ans). Et en effet, la soeur de Valérie est retrouvée morte en dehors du village, encore entière. Le loup devait être très frustré de ne même pas pu avoir emporter une cuisse pour le pique-nique du lendemain.
C'est donc l'émoi au village et les hommes se réunissent à la taverne pour se biturer joyeusement décider de la tactique à adopter :
- Allons buter le loup, dit l'un, montrant ainsi une finesse de raisonnement rarement égalée depuis la présidence de Georges W Bush.
- Ouais, surtout que ça fait 20 ans qu'on lui sacrifie un animal à chaque pleine lune, et qu'on sait où le loup se terre.
Petite explication : les villageois ont été victimes du loup il y a 20 ans, et ils ont donc fait un pacte avec lui, en lui promettant de lui filer un agneau par mois en échange d'un pacte de non-agression. C'est aussi simple que ça : si un loup bouffe vos enfants, il suffit de lui promettre une compensation, et hop, il se tient tranquille. Ca fonctionne également avec les taupes du jardin et les moustiques le soir : passez un contrat avec eux, et ils ne viendront plus vous emmerder. 
Le contrat avec le loup ayant été signé devant un huissier assermenté, les villageois sont quand même un peu vénères qu'on les arnaque comme ça. Par contre, ils n'ont jamais eu l'idée d'aller attaquer le loup avant (c'est vrai que tout un village contre un loup, c'est pas facile). Quelque chose me dit que c'est pas des lumières, au village. 
Cependant, un autre villageois intervient :
- Attendez. Demain, il y a justement le fameux tueur de loups, Père Salomon, qui arrive au village !
Là, quelqu'un de censé aurait demandé : "Comment ça se fait qu'il arrive justement demain, alors qu'il vient d'un pays lointain ? Quelqu'un savait que le loup allait tuer un villageois aujourd'hui, alors que ce n'était pas arrivé depuis 20 ans ? Ca me semble louche tout ça..." Ou à la limite : "Comment tu sais qu'il arrive demain, sachant que tu as du lui envoyer une lettre il y a 3 mois pour qu'il vienne ici, que les voyages à travers les bois sont plutôt aléatoires, et que les sms n'ont pas encore été inventés ?".
Mais non, ils se contentent de répondre "Ouais, mais nous, on veut le buter tout de suite, le loup". Tout le monde approuve la logique puissante du raisonnement, et les hommes se mettent en chasse, avec leurs bites et leurs couteaux (et aussi des fourches et des haches).

Pendant ce temps-là, dans une chaumière où un feu brûle au milieu de la pièce sans cheminée (le monoxyde de carbone, la fumée, et le manque d'oxygène n'avaient pas encore été inventés à cette époque là), les femmes pleurent la morte. Comme l'ambiance est sympa et propice aux annonces, la maman de Valérie trouve opportun de lui annoncer qu'elle l'a promise en mariage à Henry, le fils du forgeron, parce qu'il a une meilleure situation que Peter le bûcheron. Valérie est folle de désespoir ; elle aimera toujours Peter parce qu'il en a une grosse et pas Henry (une grosse hache, bien entendu, bande de petits coquins).

Arrivés dans la tanière du loup, Peter décide qu'ils doivent se séparer en petits groupes quand ils arrivent à une intersection. C'est bien connu que plus on est de groupes de un, et plus on est forts. Henry proteste cependant, en disant qu'il ne faut pas se séparer (un soupçon d'intelligence, peut-être ?). Mais Peter fait un hochement de sourcils, ce qui achève de convaincre Henry (une technique empruntée à Twilight, sûrement). Oui, même si 2 secondes avant, il disait le contraire, Henry et son père se séparent du groupe... Oui, un hochement de sourcil est une arme puissante dans un débat logique... Vous essayerez ça au moment de demander une augmentation à votre patron ("Non, jamais je ne vous augmenterai !" - Hochement de sourcil - "Ok, vous voulez combien ?").

Robert Hue essaye de vous convaincre de voter communiste en faisant des mouvements de sourcils. Pourtant, ça devrait marcher...

Résultat, le papa de Henry se fait tuer. Mais les autres villageois arrivent quand même à tuer le loup, qui par chance, était sagement dans sa tanière à attendre qu'on vienne le buter ; arnaqueur, mais beau joueur, le loup.

Tout le monde se dépêche de revenir au village, pour ne pas louper le nouvel épisode des Feux de l'Amour. En voyant sa Maman pleurer la mort du père de Henry, Valérie déclenche une série de révélations : sa maman était amoureuse du père de Henry, avec qui elle a eu la soeur de Valérie, celle qui s'est fait tuer le matin même. Du coup, sa soeur n'était en fait que sa demi-soeur, mais aussi le demi-soeur d'Henry. Et justement, sa soeur était amoureuse d'Henry, mais elle ne pouvait pas l'épouser car elle était aussi sa demi-soeur. C'est pour ça que la maman de Valérie a promis Henry à Valérie et pas à sa soeur (les Feux de l'Amour, je vous avais dit).

Sur ces entrefaits arrive Père Salomon, le fameux tueur de loups. On a beau lui dire que "pas de chance, on l'a déjà tué, le loup", il rétorque que "Même pas vrai d'abord, en fait, votre loup, c'est un loup-garou et il est toujours vivant". Personne ne pense à lui demander comment il sait ce qu'il se passe dans ce village, ni comment il est si sûr de lui. A la place, les villageois préfèrent pousser des petits cris de vierges effarouchées en hochant la tête - Père Salomon a certainement des sourcils très convaincants. Il leur explique aussi qu'en ce moment, c'est la lune de sang, c'est à dire une pleine lune qui dure une semaine, et qui est rouge. Il emmène toujours avec lui une grosse maquette, sur laquelle on peut voir que la planète rouge étant alignée avec la lune, elle sera rouge (il faut croire qu'elle est un peu translucide, la lune) et pleine pendant une semaine. En fait, elle n'a aucune raison d'être pleine pendant une semaine, mais sinon, le film devait se passer sur des mois, et ça rendait moins bien.
Et pendant la lune de sang, donc, le loup-garou peut changer d'apparence toutes les nuits (au lieu des seules nuits de pleine lune en temps normal) et transformer en loup-garou tous ceux qu'il mordra. C'est donc un habitant du village, puisqu'il n'y a pas un péquenot qui habite dans les alentours.

Mais les habitants, qui sont rusés comme des huîtres, ne comprennent rien aux petites maquettes, et décident de faire la fête, parce que bon, quand même, ils ont buté un loup.

Le soir, les habitants du village dansent tous en rond.
Et ça ne loupe pas (un subtil jeu de mot s'est glissé ici), le loup-garou arrive au milieu de la fête et tue une dizaine de villageois. Jusqu'à ce qu'il arrive devant Valérie, à qui il se met à parler :
"Salut Valérie, je ne veux pas te faire de mal, je voudrais que tu t'enfuies avec moi.
- Mais pourquoi ? (le fait d'engager une conversation avec un loup qui a tué la moitié de son village ne la dérange pas plus que ça. Pas le moindre mouvement violent, elle l'inviterait limite à prendre le thé chez elle)
- Haussement de sourcils -
- Ah, d'accord. Mais tu as quand même tué des gens, et c'est pas très bien, dit-elle.
- Et toi, qu'as tu fait au lapin ? 
- Je l'ai tué (elle voit en 2 secondes de quel lapin il s'agit, même si ça date d'il y a 10 ans. Mais elle ne se dit à aucun moment qu'à part Peter et sa famille, personne ne connaît cette histoire du lapin).
- Alors tu vois, on est pareils, pars avec moi". Ben oui, tuer une dizaine de villageois sous forme de loup ou égorger un lapin pour se nourrir, c'est exactement pareil. Même le loup n'a aucune logique, c'est désespérant.

Puis Père Salomon et ses gardes arrivent, et le loup-garou est obligé de fuir. Tout le monde se met donc à croire Père Salomon, et le village entier cherche le loup-garou (je vous passe les "Mais Valérie, tu auras une meilleure vie avec Henry qu'avec moi", "Mais je t'aime", "Mais moi aussi", "Soyons fous, allons voler des carambars et allons fuguer dans la forêt", et autres niaiseries de ce genre, débitées à grands renforts de soupirs et de coups de sourcils...).

Le lendemain, Père Salomon torture jusqu'à la mort l'idiot du village en lui demandant le nom du loup-garou. Ca dérange un peu les gens, qui protestent gentiment, mais pas plus que ça (car en plus de la logique, ils ont également le charisme et le dynamisme de l'huître). Du coup, la soeur de l'idiot du village vient voir Père Salomon en lui demandant de relâcher son frère, et en échange, elle lui donne une sorcière. En effet, la veille, elle a vu Valérie parler au loup, alors ça doit sûrement être une sorcière.
Valérie est donc immédiatement jugée, sur la base d'arguments très convaincants : elle a une cape rouge (authentique), elle court plus vite que les autres filles du village (hélas, aussi authentique), elle a un portrait de Benjamin Lancart chez elle (un peu moins authentique, mais pourtant plus convaincant), et enfin, elle parle aux loups-garous, donc : sorcière !

A ce moment, sachant que : 
- Valérie peut parler aux loups-garous, ce qui est sans doute du au fait qu'elle a du sang de loup-garou dans les veines
- le loup-garou aime bien Valérie et ne veut pas lui faire de mal
- le loup-garou a tué la demi-soeur de Valérie, qui a donc un autre père que Valérie
- le père de Valérie boit une gourde bizarre depuis le début du film dès qu'il fait nuit
- le loup-garou est au courant de l'épisode du lapin crétin
- dans le conte de Perrault, c'est un bûcheron qui vient sauver le petit Chaperon Rouge dans la scène finale, et que justement, Peter, dont l'héroïne est amoureuse, est bûcheron
- c'est un film américain, donc le loup-garou a forcément un physique humain rappelant celui du loup.
Sauras-tu deviner qui est le loup-garou de l'histoire ? Le suspense est à peine soutenable...

Voila la famille de Valérie : sauras-tu trouver le loup-garou qui se cache dans cette image ?
Eh bien, malgré ça, personne n'a le moindre soupçon de quoi que ce soit. Valérie soupçonne Henry d'être le loup-garou, et Henry soupçonne la grand-mère de Valérie. Des huîtres, vous dis-je.

Valérie est donc condamnée pour sorcellerie par Père Salomon, qui fait aussi chasseur de sorcières pour arrondir les fins de mois (dans le cadre du deal "travailler plus pour gagner plus", il a suivi la formation "chasseur de sorcières" dispensée par le Pôle Emploi). On attache donc la donzelle sur la place du village, pendant que les hommes de Père Salomon se cachent discrètement autour pour pouvoir tuer le loup quand celui-ci se montrera. Un plan rudement subtil, que Père Salomon explique à tous les villageois. Oui, même en sachant que le loup est l'un des villageois... Et non, ce n'est même pas une ruse pour changer de plan ensuite. C'est affligeant, je sais.

Valérie est donc enchaînée sur la place du village, où les filles du village viennent lui dire que c'est bien fait pour sa gueule, que personne ne la regrettera parce qu'elle était trop belle et que toutes les filles étaient jalouses d'elle (le film s'adresse donc à public de collégiennes). Mais Henry et Peter, qui l'aiment tous les deux, décident de s'unir pour la libérer ("oh, c'est tellement romantique", s'exclame la fille du rang derrière moi). Ils mettent au point un plan vachement rusé : mettre le feu au village pour faire diversion et libérer Valérie. Un plan à hauteur de leur intelligence. Même en sachant que le loup ne veut pas faire de mal à Valérie, et qu'elle ne risque donc rien puisqu'elle sert juste d'appât. Mais c'est pas grave, c'est quand même bien moins risqué de foutre le feu à un village fait entièrement de huttes de paille. 

Aussi surprenant que ça puisse paraître, le plan fonctionne et Henry libère Valérie, mais Peter se fait prendre dans l'opération. Il est donc enfermé. Et c'est le moment que choisit le loup pour apparaître, et tuer encore quelques gardes et quelques villageois (dans l'opération, il mord Père Salomon, qui sera donc tué par un garde pour éviter qu'il ne se transforme à son tour en loup-garou). Valérie se réfugie à la chapelle, dans laquelle le loup ne peut pas entrer (mais alors, pourquoi les habitants se réfugient chez eux par groupes de un plutôt que tous ensembles à la chapelle quand le loup attaque ?).
Là, le loup-garou essaye encore de convaincre Valérie de partir avec lui. Mais il a beau lui promettre un séjour de rêve au Camping des flots bleus, où elle gagnera sûrement le concours miss chaperon mouillé, rien n'y fait, Valérie refuse de partir. Le jour se lève, et le loup-garou doit fuir. 
On découvre à ce moment que Peter s'est échappé de sa cage, et qu'on ne le trouve nulle part. (Mais alors, ce serait lui, le loup ?, s'interroge ma voisine de derrière). Alors qu'il aurait simplement pu se montrer pour prouver que ce n'était pas le loup, il préfère aller se cacher dans la forêt.

Mais Valérie fait un rêve bizarre, où elle imagine sa grand-mère en loup-garou, et où elle lui pose des questions étranges : "Mère-grand, que vous avez de grands yeux" "Que vous avez de grandes oreilles" "Que vous avez une belle retraite"... La scène ne sert à rien d'autre qu'à caser les répliques maintes fois entendues.
Toujours est-il qu'en se réveillant, Valérie est convaincue que c'est sa grand-mère le loup. Elle part donc sans rien dire à personne (c'est plus prudent) pour la maison de sa grand-mère, qui vit seule dans les bois. En chemin, elle croise Peter, qu'elle soupçonne du coup d'être le loup (attendez, je croyais qu'elle soupçonnait sa grand-mère 2 minutes avant). Du coup, elle lui enfonce un couteau dans le ventre : dans le doute, ça ne peut pas nuire. Et elle le laisse à moitié crevé au milieu de la forêt. Alors qu'elle en était follement amoureuse pendant tout le film. Et que si elle voulait le tuer, s'enfuir en courant après lui avoir mis un coup de couteau n'était pas forcément la meilleure chose à faire.

Sinon, vous pouvez aller voir le film en version coréenne, ça vous aidera sûrement à le trouver un brin plus logique.

Valérie arrive donc à la maison de sa grand-mère, où -quelle surprise- elle retrouve son père. Celui-ci a tué la grand-mère, parce qu'elle avait deviné qu'il était le loup-garou (c'était bien la seule).
Il lui explique alors qu'il a tué sa demi-soeur parce qu'il avait découvert que ce n'était pas sa fille, et que si elle veut, il peut aussi la transformer en loup-garou, comme ça ils pourront aller vivre en ville, et terroriser les gens pour les voler, et ainsi vivre confortablement. 
Et là, Valérie refuse. Pourtant, qui n'a jamais rêvé de se transformer en bête poilue une fois par mois, et de faire peur à tout le monde pour pouvoir vivre. Vraiment, je ne comprends pas pourquoi elle refuse.
En tous cas, son père a l'air surpris. Il n'explique pas trop, par contre, pourquoi il a tué des dizaines d'innocents. Il n'explique pas non plus pourquoi il n'a pas révélé son secret à sa fille quand il avait sa forme humaine (des fois qu'elle aurait risqué de comprendre), en lui disant que c'était une terrible maladie, mais qu'il essayait de se soigner en buvant des trucs bizarres. Non, ça, il ne l'explique pas... Le scénario non plus d'ailleurs.

Lassé de devoir expliquer un scénario qui ne tient pas la route, le papa s'apprête à mordre sa fille, quand arrive... Peter, qui s'est très bien remis de son coup de couteau dans le ventre 10 minutes plus tôt. Il plante donc sa hache dans le dos de Papa Chaperon, et Valérie l'achève avec des ongles en argent qu'elle avait récupérés sur la main de feu Père Salomon : ouf, le loup-garou est mort.
Valérie et Peter décident donc de cacher le cadavre et de ne rien dire à personne (mais... mais pourquoi ?). Elle propose à Peter de s'enfuir avec lui, mais hélas, celui-ci a été mordu dans la bataille, il va donc se transformer en loup-garou. Il s'enfuit donc tout seul.
Attendez : le père de Valérie a vécu 20 ans dans le village sans se faire remarquer, mais Peter est quand même obligé de partir, et de laisser la femme qu'il aime, sa famille, ses amis, etc ? 

Quelques années plus tard, Valérie vit toute seule dans la cabane de sa grand-mère, avec un chat noir (rien de mieux pour apaiser les soupçons de sorcellerie), et elle voit de temps en temps un loup-garou à qui elle sourit très fort les nuits de pleine lune, pour bien montrer qu'elle se brosse toujours les dents avec Colgate Blancheur   Plus. 

Et FIN...
***

Les lumières se rallumèrent dans la salle. Je me retournai vers celle qui avait tant aimé le film (et qui en avait largement fait profiter la salle), et qui en ferait certainement une critique enchantée sur son skyblog, pour reconnaître.... l'étudiante de l'ENA membre de PETA (oui, j'aime faire des références à moi-même). Pour peu qu'elle me reconnaisse, et ma réputation serait complètement ruinée.
J'eus à peine le temps d'enfouir mon visage sous les pans de mon manteau, avant de quitter prestement la salle. Si je me mets à regarder les mêmes films que mes étudiantes, rien ne va plus... 

mardi 12 avril 2011

L'actu en images : spécial Japon

Le gouvernement français m'a récemment envoyé au Japon pour faire un rapport sur la capacité de l'économie Japonaise à se remettre de la catastrophe. Qu'on se le dise, le Japon est un pays qui bouge ; à peine sorti de la terrible série de désastres qui se sont abattus sur le pays, les innovations technologiques et commerciales refont déjà surface.
Juste pour vous, voilà quelques photos issues du rapport que je vais remettre au gouvernement.

La nouvelle boisson à la mode dans les bars marseillais, arrivée directement du Japon, le Tsunami : 1/4 de jaune, 3/4 d'eau...
Certaines pratiques sexuelles sont fortement déconseillées depuis l'accident nucléaire de Fukushima... 
Innovation : les phares des Mitsubishi produites dans la région de Fukushima fonctionneront désormais même sans le contact et sans batterie (bon, les clignotants aussi, du coup).

Alors oui, je vous entends d'ici pousser des cris d'effroi scandalisés, mais ne venez pas me dire que c'est de l'humour noir (pour Haïti, à la limite, je dis pas...). Au pire, ça vous fera rire jaune...
Oui, je sais, je suis infâme, mais bon : je ne m'appelle pas l'Impoli pour rien, non plus.

vendredi 8 avril 2011

PETA s'épanouit

"Et c'est ainsi que l'usage intelligent des animaux permit à l'armée Carthaginoise de prendre pied dans la plaine du Pô", terminai-je. 
La simple vue de mon auditoire aurait du en décourager plus d'un : essayer de donner des notions de culture générale à nos futurs dirigeants n'est pas une mince affaire. Bien que brillants en surface, le fier aplomb des étudiants de l'ENA a tendance à rapidement disparaître lorsque nous entrons dans les détails. La plupart ouvrent de grands yeux innocents, essayant tant bien que mal d'assimiler une partie de mon immense savoir (mais, quelle est cette douleur dans mes chevilles ?).

Une étudiante, cependant, se dandine sur sa chaise. Blonde et fortement pulmonée, elle a été dotée de talents inégalement répartis - nul doute qu'elle ira loin.
"Quelque chose vous dérange, mademoiselle ?, lançai-je.
- Ben, heu, oui, quand même. Dans votre exposé, quand vous parlez des animaux, vous présentez l'utilisation des animaux comme quelque chose de bien. Alors, je sais qu'à l'époque, c'était dans les moeurs, mais là, on a l'impression que vous cautionnez ça.
- J'aurais aussi pu vous parler de l'usage des chèvres par les soldats français en Algérie avant 1962, vous auriez été autrement troublée. Mais, précisez votre pensée, je vous prie.
- Ben, il faut pas oublier que les animaux étaient exploités de manière brutale et sauvage, et que beaucoup sont morts pour ça alors qu'ils n'étaient pas responsables de ces guerres. Parce que en fait, vous voyez, je fais partie d'une association qui milite pour plus d'éthique dans le traitement des animaux, et...
- Vous voulez dire que vous faites partie de l'association PETA ?
- Oui monsieur l'Impoli, vous connaissez ?, me demanda-t-elle en arborant un sourire fier.
- De loin, seulement. Mais j'aimerais que ce soit d'encore plus loin.
- Oh, je suis sûr que vous avez une fausse idée de ce genre d'associations. Elles ont un combat très noble, et surtout très utile, vous savez. Nous sommes largement précurseurs sur de nombreuses questions liées aux animaux. Si vous voulez, je serai heureuse de répondre à vos questions sur notre combat.
- Mes questions ?, rétorquai-je avec un sourire entendu. Rassurez-vous, mademoiselle, d'autres ont déjà posé les questions. Etudions plutôt les réponses..."

L'auditoire redoubla d'attention. N'hésitant pas un instant, je filai sur la page des questions posées à l'association PETA (Pour une Ethique dans le Traitement des Animaux), une sorte de résumé de leur combat en 22 questions/réponses. Il y a 30 ans, on réclamait une étiquette dans le traitement des animaux, on veut aujourd'hui une éthique. Soit. C'est la suite logique.
Je parle uniquement ici du site de PETA France, car PETA s'est subdivisé par pays (heureusement qu'ils ne sont pas divisés par animaux, on a échappé de peu à PETA-Sajou ou PETA-chatte...).

Commençons par la première question, sur le droit des animaux. 
1.« Qu'entendez-vous par "droits des animaux" » ?
Chaque animal devrait avoir des droits indépendamment de l’intérêt que cet animal peut présenter pour les humains, qu'il soit mignon ou pas, que son espèce soit menacée de disparition ou pas, qu’un humain y soit attaché ou pas.
La réponse est ici très intéressante. Chaque animal, quel qu'il soit, devrait avoir des droits. Notez qu'on ne précise pas quels droits, histoire d'être un peu moins attaquable. Mais prenons au hasard le droit le plus basique : celui de ne pas se faire tuer gratuitement et inutilement. Si l'association revendique des droits, celui la sera forcément compris dedans. 
Parce que c'est vrai qu'un bébé phoque, ou qu'un petit chaton, c'est bidou tout plein, et que du coup, c'est pas juste de les massacrer, ou même de les maltraiter.
Mais on nous dit que TOUS les animaux devraient avoir des droits, peu importe son espèce, même si l'homme n'y est pas attaché, qu'il ne soit pas menacé de disparition, et qu'il ne représente aucun intérêt pour nous. Du coup, ces règles s'appliqueraient également aux blattes, aux moustiques, aux rats, dont nous n'avons pas le droit de disposer.... Très intéressant pour la suite.

Autant les gens se sont mobilisés contre le massacre des bébés phoques, autant contre le massacre des bébés blattes, on n'a pas vu grand monde.
2. « Quelle différence y a-t-il entre "droits des animaux" et "protection animale" ? »
Les associations de protection animale sont attachées au bien-être de l’animal mais acceptent de sacrifier ses intérêts dès lors qu’un humain en retire un avantage jugé en valoir la peine. Ceux qui militent pour les droits des animaux considèrent au contraire que les animaux ont, tout comme les humains, des intérêts qui ne peuvent être sacrifiés pour le simple motif que certains vont en retirer un avantage.
Voila l'application concrète de ce que nous avons commencé à développer. Prenons un exemple : Nadia, militante à PETA, découvre un beau matin sa cuisine envahie de blattes. Tout d'abord prise par un irrésistible élan d'amitié pour ces petits animaux, elle se ravise juste avant de leur faire un gros câlin avec le talon de ses chaussures. Car oui, ces petits animaux ont des intérêts : coloniser la cuisine de Nadia, se reproduire, trouver de la nourriture, travailler plus pour gagner plus, bref, des intérêts comme tout le monde. Malgré le fait que Nadia trouve un avantage certain à exterminer de manière cruelle ces insectes au demeurant fort sympathiques, elle réfléchit (hélas, elle a sans doute oublié de le faire au moment de s'engager pour PETA) : selon la charte qu'elle a signée, elle n'a pas le droit de sacrifier ces animaux, car elle milite pour leurs droits. Considérant un évident conflit d'intérêt, elle s'en ira sans doute chercher un juge d'instruction pour violation de propriété privée, puisque les questions de droit doivent se résoudre devant la justice. En cherchant un peu, on découvrira certainement que ces blattes ont passé la frontière en douce, et on se fera un plaisir de les remettre dans le prochain vol charter pour l'Afghanistan.
3. « De quels droits parle t-on ? »
Les animaux ont droit à une égale prise en considération de leurs intérêts. Un chien a indubitablement intérêt à ne pas se voir infliger des souffrances inutiles, par exemple. Par conséquent, il a le droit de ne pas se voir infliger des souffrances inutiles.
Ah, dommage, ils n'ont pas voulu reprendre mon exemple. Mais remplacez le mot chien par le mot blatte, ça marche tout aussi bien.
Très bien, on a bien compris. Mais reste une question : qu'en est-il des affreux animaux qui infligent des souffrances inutiles aux autres animaux ? Un chat qui joue avec une souris par exemple. Ou une lionne qui tue à petit feu une gazelle, qui avait pourtant intérêt à ne pas mourir, donc le droit de ne pas mourir. Pourtant, la lionne a intérêt à se nourrir, donc le droit de se nourrir.
Comment ça ? C'est naturel de tuer d'autres animaux pour se nourrir ? Certains animaux le font déjà ? Un monde où l'intérêt de l'animal le plus fort l'emporte, vous appelleriez cela la Nature ? Non, vous devez plaisanter.

Ou comment résoudre un conflit d'intérêt.
4.« Quels animaux faut-il prendre en compte ? Où se situe la limite ? »
Le célèbre Docteur Albert Schweitzer, qui a œuvré tant pour les hommes que pour les animaux, ne négligeait pas de remettre dans l’herbe un ver trouvé sur du béton. Conscient de ses responsabilités, il pensait que nous devons tous « juger au cas par cas, avec autant de sagesse et de compassion que possible. »
Comme quoi je ne vous mens pas en essayant de déformer leurs propos : tous les animaux doivent bien être pris en compte. Ils ne pourraient être plus clairs. Je propose quand même de confronter les membres de cette association aux inepties qu'ils débitent. Quelques épreuves à base d'araignées, blattes, moustiques (comment ça, ça existe déjà ? Fort Boyard, vous dites ?) devraient rapidement faire diminuer le nombre de membres féminins de l'association.

6. Croyez aux droits des animaux si vous le voulez. Mais pourquoi vouloir imposer vos convictions aux autres ?
Toutes les idées qui ont fait progresser la société ont justement consisté à se mêler de ce que font les autres, à expliquer par exemple qu’aucun être humain ne peut être réduit en esclavage ou qu’il est mal de violer une femme.
N'hésitons pas à mélanger les idées sans scrupules ni vergogne : plus on fait d'amalgames, et plus on a de chances de convaincre (nous allons voir tout à l'heure que ça va beaucoup plus loin que ça). Ben oui, parce que écraser négligemment du talon un insignifiant cloporte, on peut comparer ça sans hésiter à violer une femme.
Surtout, on inclut la question du droit des animaux dans la catégorie "idées qui ont fait progresser la société". Respecter les animaux, la nature et l'environnement fait certainement partie de ce lot, mais ici, on parle de droit. Et qui dit droit dit législation, procès, condamnations et tout le tralala. Et puisque les animaux ne pourront pas porter plainte, n'importe qui pourra porter plainte contre son voisin pour mauvais traitement infligé à un animal. La société sera-t-elle vraiment meilleure si les animaux ont des droits devant la justice ? Deux petites secondes de réflexion (pendant lesquelles vous pouvez imaginer un procès pour génocide de fourmis à un directeur d'une entreprise de nettoyage, un procès pour homicide involontaire à un père de famille qui a tapé un chevreuil en voiture...), et voila, le droit des animaux ne fait plus partie des idées qui font progresser la société.
8. Êtes-vous pour ou contre l’avortement ?
Hmmm... Ce site commence ici à être fabuleux. On aurait aussi pu poser "Quel est votre film préféré ?", "Qu'est-ce que vous pensez de la nouvelle coupe de Christine Boutin ?", ou "Vous a-t-on vraiment bercé trop près du mur quand vous étiez petit ?", ça n'aurait pas fait meilleur effet (quoique la dernière question aurait pu expliquer quelques détails).
12. « Comment justifier les dégâts s’élevant à des millions d’Euros provoqués par l'ALF (Animal Liberation Front) ? »
Pendant la Résistance, beaucoup d’hommes et de femmes guidés par leur conscience ont estimé devoir enfreindre les lois. De même, les militants de l'ALF ont choisi de sauver des vies.
Ah, qu'entends-je au loin ? Monsieur Godwin qui se rapproche ?
On oublie juste de préciser que pendant la seconde guerre mondiale, les résistants se battaient pour leur liberté, ou à la limite, pour celle d'individus de la même espèce. Remarquez, il faut bien reconnaître que la Gestapo anti-animale est très efficace en ce moment. Pas plus tard que la semaine dernière, ils ont arrêté un lapin de garenne avec un chapeau qui prétendait avoir été envoyé par le Général pour unifier la résistance, mais je m'égare...

La tête que ferait le Général s'il apprenait qu'on ose comparer le combat des résistants de 39-45 à celui de l'ALF.
13. « Pourquoi passer du temps à défendre les animaux quand il y a tant de gens qui souffrent ? »
Aider les animaux n’est ni plus ni moins important qu'aider les humains : les deux sont importants.
D'ailleurs, je suis encore scandalisé que lors du récent tremblement de terre au Japon, personne n'ait pensé à faire évacuer les chatons, ni à organiser une mission de secours pour remettre les thons à la mer après qu'ils aient été amenés loin de chez eux par le tsunami. Si c'est ni plus ni moins important, alors on devrait appliquer les mêmes mesures aux animaux qu'aux hommes lorsqu'on intervient sur ce type de catastrophes. 
Ou alors, c'est quand même plus important de sauver les individus de la même espèce que nous, que ça s'appelle la solidarité d'une espèce, qu'un humain ne vaut pas la même chose qu'un animal et que c'est justement parce qu'on a compris ça qu'on ne vit plus comme des animaux aujourd'hui... Mais ça, tout le monde ne l'a pas encore vraiment assimilé.

13. « La domination de l'homme sur les animaux est inscrite dans la Bible. »
Domination n'est pas tyrannie. La reine d'Angleterre « domine » ses sujets, mais elle n’a pas pour autant le droit de les manger ou de pratiquer des expériences scientifiques sur eux.
S'ils avaient été intelligents, ils auraient aussi pu répondre : "Oui, mais ce bouquin a été écrit il y a plusieurs milliers d'années, et c'est aussi pour ça qu'on trouve 15 lignes avant que le monde a été créé en 6 jours par un barbu perché sur un nuage." A quelques détails de vocabulaire, ça aurait été une réponse sensée.
Mais au lieu de ça, on entreprend de nous démontrer qu'on entend tout justifier grâce à n'importe quelle comparaison foireuse.
Exemple : "Un patron donne les orientations de son entreprise : a-t-il le droit de la vendre ?"
Réponse : "Le vent donne les orientations de la girouette, mais il n'a pas pour autant le droit de la vendre. Il en est de même pour le patron et son entreprise".

Levant la tête vers mes étudiants de l'ENA, je me rendis compte de mon erreur : ils n'avaient que trop bien compris ce point là, la plupart prenant déjà des notes. Et zut, flûte et crotte de bique, pestai-je en mon for intérieur, on va encore retrouver des comparaisons foireuses dans les discours politiques pour la génération à venir.
16. « Hitler n'était-il pas en faveur des droits des animaux ? »
Non. Les nazis avaient bien annoncé une loi contre la vivisection, mais elle n’a jamais été votée.
Ah, Monsieur Godwin ! Il me semblait bien que je vous avais entendu arriver. Les questions multiples de 8 doivent avoir un point commun, je pense. Celui d'être absurdes. Dommage que ça n'aille pas jusqu'à 24...
Monsieur Godwin, je vous laisse détailler cette question.

Tintin et Milou
Si Hitler aimait les animaux, alors aimer les animaux est mal. De même, si il aimait la blanquette de veau à l'ancienne, alors, c'est certainement mal (ça marche pour à peu près tout débat dont la logique est basse.... très basse).
19. « Êtes-vous déjà allé dans un abattoir ou dans un laboratoire de vivisection ? »
Il n’est pas nécessaire d’avoir visité ces lieux pour savoir ce qui s’y passe. Suffisamment de vidéos y ont été tournées, suffisamment de documents décrivent en détail ce qui s’y passe.
Ah, il faut quand même attendre la question 19 pour se rendre compte que les questions ne sont pas posées à l'association, mais à une personne. A qui ? On n'en sait absolument rien d'ailleurs... Ou peut-être que personne de l'association n'est jamais allé dans un abattoir ou un labo de recherche. D'ailleurs, il est bien connu qu'il est rarement nécessaire de se rendre sur place pour savoir ce qu'il se passe. Pas plus que de travailler dans le métier, ou de s'y connaître un minimum en la matière ; il y a juste besoin d'être con. Ces questions ne sont pas si bêtes que ça, finalement.

22. « Pourquoi la nudité dans les campagnes de PETA ? »
Notre mission est de promouvoir les droits des animaux auprès d’un public aussi large que possible, ce qui n’est pas toujours facile. Contrairement à nos opposants, qui sont en général des entreprises et des industries très prospères, PETA ne peut compter que sur la « publicité » gratuite qu’apporte une couverture médiatique.
Eh, oui. Parce que, pour toucher un grand nombre de personne, on peut soit tenir des propos fondés, justes, intelligents et percutants, ou alors on se met à poil. C'est un peu comme dans les films en fait ; si on veut qu'un film marche, soit on met un scénario construit et bien ficelé, soit on met des actrices pulpeuses et dénudées. Et le pire, c'est que ça marche...

Notez de plus que les opposants à PETA sont forcément des industries très prospères (donc sans doute un peu malhonnêtes), et en aucun cas des types normaux comme vous et moi (enfin, surtout comme vous) qui veulent simplement continuer à manger des steaks de temps à autre, et à écraser un moustique lorsque celui-ci vient leur tourner autour.

Fin des questions.
Je ne prends même pas la peine de vous montrer la page où Pamela Anderson - qu'est-ce que je vous disais il y a 5 lignes ? - nous explique que tous les animaux ont les mêmes parties du corps (à l'occasion, je lui demanderai de me comparer un serpent et un mouton...).

Pamela Anderson est réputée pour sa poitr... euh, sa logique et ses arguments... percutants.

Éteignant le rétroprojecteur, je me retournai vers mon interlocutrice : 
"Vous êtes toujours d'accord avec le message de cette association ?"
Elle dissimula prestement les restes de sa carte de membre de PETA qu'elle avait discrètement réduite en confettis lors de mon exposé.
- Ben, euh, oui, quand même sur le fond, mais c'est vrai que les animaux qui sont kikinous devraient quand même être plus importants que les blattes. Après, c'est quand même vachement....
- Et vous désirez faire carrière dans la politique ?
- Euh, oui, pourquoi ?
- Oh, juste comme ça. Finalement vous avez peut-être bien fait d'adhérer à cette association. Mais vu votre cas, je vous conseillerai de vous concentrer surtout sur la dernière question, la N°22. M'est avis que vous devriez obtenir des résultats tout à fait probants..."