samedi 14 mai 2011

Tiens, voila du boudin !

D'où vient-on ? Où va-t-on ? Dans quel but ? Quelle est la quintessence de l'existence humaine dans une réalité gouvernée par la dichotomie manichéenne du bien et du mal ?
Autant de questions que l'Homme a su se poser au fil de l'histoire. Sans forcément y apporter de réponse, la simple réflexion qu'appelle la question est en soi un accomplissement. Ainsi, quelles ne furent pas les avancées apportées par le "qu'est-ce que la matière" de Démocrite ? Quel ne fut pas le retentissement du "être ou ne pas être ?" du personnage de Shakespeare ? Quelles ne furent pas les conséquences du "Le Pape ? Combien de divisions ?" de Staline ?
Aujourd'hui encore, l'Homme continue à poser les questions qui font l'Histoire, dans un élan de l'esprit comparable à l'envol éthéré de tout un peuple qui aspire à d'avantage de savoir.

Ce qui m'amène tout naturellement à vous parler d'une question soulevée par un grand magazine philosophique, digne héritière des questions sus-citées :

Pourquoi les hommes crient et les femmes font du boudin ?

Faisant fi des pressions politiques et des conséquences terribles que pourraient entraîner un débat sur le sujet, Elleraconte.com -oh, le beau site- apporte des éléments de réponses à une question qui taraude l'humanité depuis des siècles. Le premier à se poser la question aurait été Louis XII de France, peut-être parce qu'il était marié à un sacré boudin, mais ceci est une autre histoire...
Laissons immédiatement de côté vos récriminations sur le bien-fondé profond de la question, et analysons immédiatement la réponse.

Le mot boudin s’appliquera ici seulement à la femme. Eh oui, le boudin est à 90% féminin.
Dès le début de l'article, l'auteur frappe très fort. Voila la réponse à la question "Pourquoi les femmes font du boudin ?". Parce que le boudin est à 90% féminin. C'est simple, mais il fallait y penser.

Ce pourcentage fort précis a été déterminé à la suite d'une étude rigoureuse du LACONE du CNRS (le Laboratoire d'Analyse en Charcuterie et d'Observation de la Nature des Etrons). Après avoir disséqué grand nombre de boudins (opération dont Valérie Damidot a réchappé de justesse), les résultats sont formels : le boudin n'est composé de testicules qu'à hauteur de 10%. On peut donc immédiatement en déduire que le boudin est à 90% féminin.
Eugène Boudin, où l'homme qui fait mentir la science.
Les hommes se contentent, quant à eux, de grogner, de s’énerver, de crier et de tirer la tronche car ils sont plus dans l’action que nous.
Il est bien connu que peu de femmes sont dans l'action. A peine capables de tenir un balai en main (ou un aspirateur, ne soyons pas rétrogrades), elles sont tout juste aptes à faire du boudin. En tous les cas, grogner, crier et tirer la tronche sont des actions qui requièrent bien plus de neurones que ce que le petit cerveau de la femme ne comporte. Ces actions nobles sont l'apanage des hommes, qui d'ailleurs, s'en contentent. Une fois que les hommes ont grogné, crié et tiré la tronche, ils vont se coucher avec la satisfaction d'une journée bien remplie.
Le boudin féminin est beaucoup plus recherché... On pourrait même dire travaillé, mais s'il nécessite un guide, c’est aussi parce qu’il est pervers et qu’on a parfois du mal à en comprendre la cause.
Sachez que c'est quand même une femme qui parle. Les femmes, ces êtres étranges à mi-chemin entre l'homme et Vincent Mc Doom, travaillent donc régulièrement leur boudin. C'est un peu l'équivalent des gammes chez un pianiste, ou de la langue de bois chez un politique : c'est la base même du métier. Un phénomène que l'auteur se propose de nous faire découvrir au travers d'un guide du boudin (2 pages, Editions Atlas). C'est un peu comme le guide du Routard, mais en moins long. En moins intéressant aussi...
Partons donc à la découverte de ce boudin pervers (ne dérivons pas, je vous vois venir, bande de petits coquins).
Il y a 4 étapes essentielles concernant le boudin féminin et à chaque étape correspond une manière de réagir.
Même si vous verrez au cours de cet article qu'on ne nous dit absolument pas comment réagir. Sûrement un truc que la science n'a pas encore découvert.

Boudin: étape 1
On sait qu’une femme fait du boudin lorsqu’elle ne parle plus. C’est la première caractéristique et vous auriez tort Messieurs de croire que vous serez plus tranquilles ainsi et que vous aurez la paix.
Messieurs, sachez-le : dès que votre femme ne parle plus, c'est qu'elle vous fait la tête. Parfois, vous pourrez croire qu'elle est en train de dormir, de manger, de jouer de la musique, de regarder un film, ou simplement de ne rien faire. Détrompez-vous, malheureux ! Rappelez-vous que la femme est perverse. Ce n'est qu'un subterfuge pour vous induire en erreur ; en réalité, elle fait du boudin, et vous en veut à mort.
Une femme bavarde a donc moins de chances de faire du boudin. Une pipelette est une femme peu susceptible. Casse-couilles, peut-être, mais peu susceptible.
Une femme qui ne parle pas est 100 fois plus dangereuse, vous mieux comprendrez en la regardant l’expression « se fermer comme une huitre ».
Déjà qu'une femme qui parle est dangereuse (au volant, pour ne citer qu'un exemple), mais alors une femme qui ne parle pas... Messieurs, méfiez-vous. Le soir, quand votre femme s'allonge dans le lit conjugal, ferme les yeux et cesse de parler, ne vous laissez pas berner : en moins de 0,78 seconde, elle peut vous briser la nuque, vous assommer avec une poêle à frire, et vous envoyer un low-kick retourné dans la mâchoire.
Dans le doute, et pour vous protéger, dès qu'une femme s'arrête de parler, assénez-lui un immense coup de pelle, ce sera de la légitime défense.
Ou sinon, vous pouvez aussi observer la suite, ce qui ne manquera pas de venir parfaire votre connaissance scientifique des femmes. Vous mieux comprendrez alors (si si, vous mieux comprendrez) l'expression se fermer comme une huître (j'aurais peut-être dit "se fermer comme une moule" en l'occurrence, mais bon...), expression que vous utilisez déjà couramment. Ex: - Tu as fermé la maison chéri ? - Oui, comme une huître.
Oui mais si elle se ferme, c’est pour mieux vous faire regretter votre erreur et si elle ne parle pas, ne vous regarde pas et se met à l’écart, c’est pour mieux réfléchir à son plan diabolique et comploter dans votre dos. 
Durée : Quelques heures / Danger : Faible
Le danger de cette phase est donc faible, même si on nous dit 2 lignes plus haut qu'une femme qui ne parle pas est 100 fois plus dangereuse (qu'une huître, peut-être ? Ceci expliquerait cela.). Une femme qui parle est alors totalement inoffensive (sauf au volant, on l'a déjà dit, mais ceci n'a rien a voir avec le fait qu'elle parle ou pas).
Ne vous y trompez pas, cette femme est dangereuse en permanence.
Boudin : étape 2
Ensuite, la deuxième étape consiste à parler mais seulement si c'est pour vous dénigrer.
Durant la deuxième étape du boudin, la femme ne parle plus. Sauf pour vous balancer des vacheries.
- Tu me passes le sel ?
- C'est toi le sel.
- Elle va bien, ta copine Elsa ?
- Oui, elle est sympa, elle, au moins...
Et caetera, et caetera... D'ailleurs, ça marche aussi quand elle parle au facteur ou à la boulangère. Elle perd l'usage de la parole, sauf pour vous dénigrer. On appelle alors ceci "s'ouvrir comme une huître".
Toutes les remarques méchantes et blessantes sont bonnes à dire. Vous aurez donc les oreilles qui sifflent : « De toute façon, vous ne savez même pas planter un clou », « Votre belle mère est une plaie », « Votre dernier cadeau était en fait horriblement niais et ridicule »... Âmes sensibles s’abstenir.
Je vous laisse quelques secondes pour relire ça... Voila... Quand une femme se met en colère, elle en devient conne au point d'insulter sa propre mère. Ce qui doit certainement être très blessant pour l'homme en question, à n'en pas douter. C'est là que vous mieux comprenez (oui, toujours) l'expression : "raisonner comme une huître".
Heureusement que l'auteur avertit les âmes sensibles. Le dernier suicide chez France Telecom était d'ailleurs dû à un terrible échec à l'épreuve de plantage de clous, ce qui fait de la remarque "vous ne savez même pas planter un clou" une des remarques les plus blessantes du monde. Beethoven serait devenu sourd suite à cette remarque assassine (remarquez, il était en effet assez mauvais pour planter des clous). Âmes sensibles s’abstenir, donc...
Durée : Quelque jours puis elle se lassera ou n’aura plus d’imagination  / Danger : Moyen
Heureusement, on l'a vu, la femme a une imagination relativement limitée (pour en venir à parler clous...). Le danger est donc moyen, même si les conséquences de certaines remarques peuvent être terribles. 

Et paf, c'est tout un argumentaire qui tombe à l'eau.
Boudin : étape 3
L’avant dernière étape est celle du complot : amis, enfants, voisins, belle-mère, tous vont connaître l’abomination que vous avez faite ou dite. Vous ne pourrez donc pas compter sur leur soutien, ils se rallieront tout de suite à la cause d’une pauvre femme blessée.
Car oui, chaque fois qu'une femme fait la gueule (environ 3 fois par semaine, selon une récente étude), c'est à cause d'une abomination de votre part. La catégorie abomination a du être sérieusement revue à la baisse ces derniers temps. Si ça continue comme ça, la prochaine fois que vous oubliez de lui souhaiter sa fête, on va parler de crime contre l'humanité, votre femme faisant immédiatement figure de "pauvre femme blessée". Forcément, si l'auteur avait parlé de "vieille furie hors de ses gonds", ça aurait été moins attendrissant. Plus proche de la réalité, certes, mais moins attendrissant.
Qui a dit que les femmes étaient des êtres purs, naïfs et sincères et dotés d’une gentillesse et d’un pardon naturel ?
Alors là, je ne sais pas. Mais je serais curieux de le savoir. Selon Google, en tous cas, personne d'autre que l'auteur de cette bouse cet article. Ou alors les femmes étaient pures, sincères et gentilles, mais c'était il y a trèèès longtemps. Quelques centaines de milliers d'années au bas mot.
Durée : Selon l’importance de votre erreur, cela peut durer de quelques jours à quelques mois. / Danger : Important
Pour vous donner une idée de l'importance de votre erreur, ça va de quelques jours pour "regarder le match de foot à la place de Plus belle la vie", jusqu'à quelques mois pour "blague déplacée mais pourtant vachement drôle incluant votre secrétaire et une photocopieuse".

Boudin : étape 4
La dernière étape mais non la moindre, est la grève, voilà le mot d’ordre. Elle ne fera plus rien pour vous ! Finie la bonne nourriture, finis votre lit fait et vos chemises repassés.
Voici venir l'étape la plus terrible... qu'on pourrait aussi appeler "étape de libération de la femme", finalement. A noter que cette étape ne représente absolument aucun danger pour un homme qui sait se faire des pâtes, tirer une couette (ouhla, geste très technique), et tenir un fer à repasser.
Terminé le silence, les enfants pleurent et ont besoin d’aide pour leur devoir.
Ah, je croyais au contraire qu'avant, on n'avait pas de silence, une femme en bonne santé étant une femme qui parle tout le temps. Notez aussi que tant que votre femme ne vous fait pas la tête, vos enfants sont des petits génies qui n'ont jamais besoin d'aide pour leurs devoirs et qui ne pleurent jamais. Ils en profitent aussi sûrement pour lire Kant dans le texte et faire des répliques des statues de Michel-Ange. Par contre, au moment où votre femme commence à faire du boudin, patatra ; vos enfant commencent à chanter du Patrick Sébastien et à regarder La Roue de la Fortune... Des conséquences terribles.
Et sans oublier une des grèves la plus perverse, la grève du sexe, terminés les câlins sous la couette et bonjour le canapé et la bave du chien qui vous regarde dormir.
Remarquez, c'est peut-être à cette étape que j'aurais utilisé l'expression "se fermer comme une moule". Mais c'est mon avis personnel.
Messieurs, ayez donc toujours un peu de GHB sur vous pour passer sans encombre cette étape. Faites-moi confiance, je suis expert en psychologie féminine.
Durée : indéterminée, cela durera jusqu'à ce vous ayez lu la rubrique « Comment vous faire pardonner ?» et l’ayez appliquée à la lettre. / Danger: Très important
... sauf donc, pour les hommes un brin débrouillards et qui n'ont pas de chien.
Et, oh ! Quelle habile technique commerciale pour nous emmener sur l'article suivant, dont je vous épargnerai l'analyse (je vous promets que vous ne voulez pas ça). 

Voilà donc cette édition 2011 du "Guide du Boudin". Vivement l'édition 2012 !

J'ai quand même une dernière question pour vous, lecteurs. Si vous deviez comparer l'auteur de cet article à un animal, à quoi la compareriez-vous ? (Attention, de subtils indices se sont glissés dans cet article). 

Bingo !

3 commentaires:

  1. Après un article tellement accrocheur, je n'ai pu résister au plaisir d'aller parcourir le brillantissime site. Et trouver l'article en question : "comment se faire pardonner".
    Et là, y'a pas à dire, c'est pertinent comme... comme une huitre(?). On mieux comprend tout.

    Je vous fais partager, c'est cadeau :

    "Demandez pardon
    La première chose, si vous souhaitez vous faire pardonner, peut vous paraître bête mais parfois dans l'élan, on oublie le principal : s'excuser.

    Demandez-lui de vous excuser et expliquez-lui que vous avez compris votre erreur et que vous savez que cela l'a blessé. N'oubliez pas de préciser que vous ferez des efforts pour que cela n'arrive plus jamais.

    Après tout, l'erreur est humaine."

    ...
    Que dire de plus.
    Heureusement que leurs conseils avisés sont là.

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  2. Bonjour,

    J'ai découvert votre site par une amie qui m'a envoyé un message assez amusé : "Va voir ce site. Son auteur a le même humour que toi." Puis cinq minutes plus tard, je reçois une deuxième message un peu plus inquietant : "En fait je crois que ce type est ton clone ;-) Il cite Kim Jong Il et le curling dans la même phrase !!!!!! Ça fait froid dans le dos."
    Cette fois, cela a piqué ma curiosité. Je pensais être le seul individu en France à admirer conjointement Kim Jong Il et les sports de glace. Je devais en avoir le coeur net. Après une rapide visite, je dois avouer que j'aime beaucoup le ton général du site. Le sous-titre "Critique, humour, mauvaise fois et analyses" pourraient également s'appliquer à mon blog, quoique j'ai l'ai sobrement intitulé " Blog de la mélancolie et de l'absurde". Je l'ai un peu mis en standby ces derniers mois mais cela m'a donné envie de m'y remettre.
    Cordialement.
    H.

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  3. Heureux que ca vous ai donne envie de vous y remettre. En tous cas, vous etes le bienvenu ici, comme tous les admirateurs de Kim Jong Il.

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