jeudi 24 février 2011

Le plus excitant des sports divers

Lorsque le thermomètre s'approche du zéro, un frisson d'excitation parcourt l'échine de milliers d'être humains dans le monde entier ; c'est l'hiver. 

L'hiver, bien sûr, cela signifie qu'il va faire froid, que les jours sont courts, qu'on va attraper la grippe, qu'il va falloir se racheter des vêtements chauds (pour les femmes uniquement, les homme ressortant simplement leurs vêtements de l'année précédente), qu'on va constater avec tristesse que Patrick Sébastien est reparti pour une année entière de télévision, bref, autant de malheurs qui suffiraient à faire ravaler leurs plaintes aux Nigériens, qui, à défaut d'avoir de quoi manger, ont du soleil, eux, au moins. Mais je m'égare... Au milieu de cette forêt de pensées sombres et pessimistes, il existe une raison d'aimer l'hiver. Un sentiment qui fait vibrer les coeurs jusqu'au plus profond de leurs âmes à tous ceux qui ont déjà goûté à cette drogue puissante, cette excitation qui vous gagne et fait tressaillir votre corps tout entier, une clameur qui jaillit d'un peuple réuni : "Voila la nouvelle saison de Curling qui commence".

De loin, le plus excitant des sports d'hiver, le curling est un sport qui reste, hélas, trop souvent inconnu. Fort heureusement, je suis là pour vous brosser un portrait détaillé de ce sport fascinant.

Principe
Le curling est un sport qui se joue sur la glace. Une cible est peinte à même la glace, et le but est d'envoyer un truc qui glisse sur la glace avec une poignée de fer-à-repasser (dont le nom technique est "truc glisse sur la glace avec une poignée de fer-à-repasser") le plus proche possible du centre de la cible. Voila... Et il y a aussi des gens qui balayent, accessoirement.

Invention
On aurait trouvé récemment quelques traces du curling dans l'Antiquité romaine, sous le nom de curliningus ; le but était alors d'astiquer un manche à balai avec de la glace, ou quelque chose comme ça, les archéologues ne sont pas très sûrs. Cette origine incertaine reste sujet à caution de la part des curlingologues.
Les origines du curling moderne remontent à la France de la Renaissance. A l'époque, le baron de Pétanque, inventeur du sport éponyme, essaya de trouver une variante d'hiver à sa géniale invention. Il fit quelques essais de pétanque sur glace, mais ceux-ci s'avérèrent peu convaincant, la glace du Sud de la France étant trop fine pour quoi que ce soit de convaincant. 

Gina Bellebrosse, élue meilleure joueuse de la coupe du monde de curling 1823.

Ce sont les Ecossais qui ont fait un pas décisif dans l'élaboration du curling. Reprenant l'invention du Baron de Pétanque, ils eurent l'idée d'utiliser des pierres plates à la place des boules (ne me demandez pas pourquoi, il ne faut pas attendre de logique de la part de gens qui mangent de la panse de brebis farcie). Trouvant que ce sport frisait le ridicule, ils ont décidé de l'appeler "curling" ("curling" venant de "curl" qui signifie "friser" en anglais). Mais le sport était toujours imparfait ; le terrain était inégal, et même sur la glace, il y avait toujours des branches, des pierres ou des feuilles qui gênaient la trajectoire des pierres.

C'est alors que des immigrés portugais en Ecosse, sans doute par habitude, se sont mis à balayer devant la glace pour enlever les débris. L'idée était géniale, le curling était né.

Championnats et compétitions
Le curling est aujourd'hui un sport mondialement connu, qui compte des douzaines d'adeptes dans le monde entier. En Angleterre, la Premier League de curling comporte 3 clubs, qui ont chacun 5 joueurs, et qui jouent dans des stades d'une vingtaine de personnes pleins à craquer.
En dehors de l'Angleterre, la ligue portugaise est très fournie en balayeurs de tout poil (portugais, balais, poils... Non ? Bon...), mais elle manque de lanceurs. On ne trouve nulle part d'aussi bons balayeurs, à part peut-être en Russie, qui ont de très bons balais (les ballets russes... Non ? Toujours pas ? Rhooo...). 
Le championnat du monde de curling, qui attire chaque années des dizaines de spectateurs, regroupe les meilleures équipes du monde, dans une atmosphère particulièrement excitante. L'Italie est régulièrement pays organisateur pour la qualité de sa glace (la glace italienne, c'est bien connu).

Une "ola" lors d'une compétition internationale de curling.

Distinctions et records
Le curling en tant que sport a reçu plusieurs distinctions. Il a notamment été nommé sport le plus suivi de tous les temps dans la catégorie des sports de balais.

Le match le plus long de l'histoire du curling a duré longtemps. On ignore encore combien de temps dure en moyenne un match de curling, le public restant rarement éveillé toute la durée du match.

Intérêt du curling
Tout l'intérêt du curling réside dans.... enfin, dans le.... Ce que je voulais dire, c'est que le curling, c'est vraiment bien parce que.... Euh, passons plutôt au chapitre suivant.

Avantages du curling
Le curling a le gros avantage d'être un sport chiant à mourir ennuyeux à se tirer une balle aussi dynamique qu'un discours de François Fillon stratégique, ce qui permet à tout le monde, y compris en maison de retraite, d'y jouer. Cela permet aussi d'éviter les hooligans dans les stades, ceux-ci hésitants à dépenser quelques euros pour aller voir un match aussi merdique euh... stratégique, donc.
Le curling a également l'avantage de pouvoir être pratiqué par des femmes, celles-ci ayant des aptitudes naturelles au balayage, comme chacun sait. 

Le curling dans la culture
Notons pour finir que Mickey Rourke est en train de préparer un film qui raconterait l'histoire d'un curlingueur curliman joueur de curling, Roucky, qui reprendrait le balai après des années d'arrêt pour un dernier match d'anthologie. Le film s’appellerait "Roucky, balais bas".

Le jeu vidéo "Pro Evolution Curling 2010" sur Wii a été désigné jeu vidéo préféré des femmes de ménages de moins de 50 ans.
C'est un sport que je vous conseille vivement de pratiquer. Après quelques semaines d'entraînement seulement, vous pourrez très certainement rejoindre l'équipe de France. En plus, vous tiendrez là un sujet de conversation ou peu de gens pourront briller plus que vous. Oui mesdames, messieurs, le curling est un sport d'avenir.

lundi 14 février 2011

Des travailleurs acharnés enfin récompensés !

Ce matin, Kim (il a souhaité garder l'anonymat) se lève de bonne heure. Comme tous les matins d'ailleurs.  Il enfile son uniforme de travail. Comme la plupart de ses collègues, il doit porter l'uniforme ; question d'étiquette. Aujourd'hui encore, il va travailler pour son pays. Il travaille sans compter, mais si on compte quand même, on se rend compte que Kim donne 15 heures par jour, 6 jours sur 7, 50 semaines sur 52 à son pays. 

Certes, le salaire est attractif, mais il masque les nombreux inconvénients du poste : difficulté de concilier vie privée et vie professionnelle, peu de congés, pendant lesquels il peut être appelé à tout moment, stress, précarité de l'emploi, journées à rallonge, absence de syndicat et, cerise sur le gâteau, pas de caisse de retraite. 

C'est ce dernier détail, conjugué aux récents licenciements dans la profession, qui a fait déborder le vase. Jusque là, Kim, comme ses confrères, travaillait sans compter. Mais depuis début 2011, sa profession est en crise. Des collègues, qui faisaient pourtant un boulot reconnu de tous pour sa qualité, et qui étaient dans le métier depuis plus de 20 ans, se sont fait mettre à la porte quasiment du jour au lendemain. Se faire virer, me direz-vous, ça peut arriver à beaucoup de monde. Mais dans ces cas précis, les courageux travailleurs n'ont eu ni indemnités de licenciement, ni droit au chômage, ni à la retraite (alors que leur âge avancé aurait normalement dû leur en faire bénéficier). 

Suite à ces évènements, que tout le monde s'accorde à trouver révoltant, Kim a décidé de créer le syndicat de la profession : le SYNdicat des DICtateurs (le SYNDIC, dans sa forme courte). Kim, qui gérera la branche Corée du Nord du SYNDIC, entend bien venir en aide aux dictateurs licenciés. 
Le SYNDIC-Corée du Nord a d'ores et déjà fait des petits. On a vu la semaine dernière se créer des structures similaires au Myanmar, en République Démocratique du Congo, en Angola, ou à Cuba. D'autres pays se seraient également déclarés intéressés, d'après le comité central du SYNDIC.

Sans mutuelle, les lunettes ne sont pas remboursées. Et des lunettes de cette taille, ça coûte cher.

Les conditions d'admission sont très strictes. Seuls sont acceptés les dirigeants réellement populaires, c'est à dire élus à plus de 95% des voix, être massivement soutenu par la presse de son pays, et être au pouvoir depuis plus de 15 ans (des dérogations sont cependant acceptées si le précédent dirigeant était de la même famille). Cependant, certains dirigeants montrant d'évidents signes de bonne volonté (coup d'état, manipulation de la presse, corruption) pourraient se voir attribuer le statut d'observateur. Silvio Berlusconi, Vladimir Poutine et Omar Bongo pourraient en bénéficier dans un futur proche. 

Parmi les actions prévues par le SYNDIC, il est prévu de fournir une pension retraite aux dictateurs injustement licenciés, la création d'un comité d'entreprise, qui pourra notamment proposer des formules vacances clé en main, ainsi qu'une assurance expatriement en cas de problème. Le SYNDIC aura également le pouvoir de porter plainte aux prud'hommes pour défendre les cas de licenciement abusif. 

Messieurs Moubarak et Ben Ali, pour qui l'injustice a été flagrante (pensez, après 24 et 30 ans de bons et loyaux services, mis à la porte du jour au lendemain...), seront les premiers cas étudiés par le SYNDIC. Ils pourraient avoir droit à une retraite bien méritée dès le prochain mois.

L'Arabie Saoudite s'est déclarée prête à jouer un rôle de pays hôte dans le cadre de l'assurance expatriement, et a également proposé un site pour accueillir le futur camp de vacances ; le Mao Center. Ce complexe hôtelier haut de gamme devrait comporter une base de loisirs, mais également un mini-goulag entièrement équipé avec des appareils de torture dernier cri, avec quelques journalistes politiques pour faire tourner les installations. Quelques Juifs, Arméniens, et Kurdes devraient permettre aux vacanciers de pratiquer leurs génocides et ne pas perdre la main. 

Les heureux vacanciers seront acheminés jusqu'au Mao Center en jet privé (Michèle Alliot-Marie devrait se voir remettre la carte de fidélité), et pourront ainsi passer leurs vacances en toute tranquillité. Pour chaque trajet, une somme d'argent sera versée au titre de la compensation carbone et détournée pour être reversée à un membre de la famille d'un dictateur ; question de principes.
Le Mao Center sera également accessible aux dictateurs retraités.

Le personnel du Mao Center sera sélectionné sur des critères très stricts.
L'initiative a été saluée par l'ONU, qui a reconnu "une avancée sociale importante" et a souligné qu'un "important vide juridique a été comblé". La France, de son côté, s'est déclarée heureuse que son système de retraites par répartition ait trouvé un écho favorable à l'étranger, tandis que les Etats-Unis relevaient les opportunités de business que cette perspective ouvrait.
Une initiative qui va dans le bon sens, donc, et qui place le Nord-Coréen Kim en bonne position pour une future récompense internationale. Un prix Nobel de la solidarité pourrait être créé à cette occasion.

Ah, oui, et je profite qu'aujourd'hui soit la Saint Valentin, saint patron des Bisournous et inventeur de l'eau de rose, pour souhaiter de tout mon coeur une heureuse Saint Valentin à tous les dictateurs et leurs épouses, maîtresses, prostituées, servantes, amantes ...

samedi 5 février 2011

Je suis une légende (I am Legend)

« Vous êtes en train de me dire que vous venez de soigner le cancer », interroge la journaliste d’un air solennel.
« Oui, nous avons soigné le cancer », répond la scientifique avec un air d’autoroute. 

C’est par ces mots que commence le film « Je suis une légende » (I am legend). Comme beaucoup de films américains, nous verrons que le scénario répond à certaines règles aussi immuables que le chapeau sur la tête de Madame de Fontenay. Et déjà, sachez que si une équipe de chercheurs vous annonce qu’elle vient de guérir le cancer (pas un type de cancer, mais tous les cancers d’un coup, s’il vous plait), c’est forcément une équipe de chercheurs américains. D’ailleurs, en dehors des USA, on se demande si il y a d’autres pays. 
Et la technique utilise un virus qu’on a fait muter génétiquement pour qu’il guérisse le cancer au lieu de se comporter en méchant virus. Et là, quand dans la même phrase, vous avez les mots "virus", "génétiquement", et "muter", vous pouvez être surs que ça va tourner vinaigre. Pas besoin d’être cancérologue pour le dire. 

10 ans après, le monde semble en effet vivre sans cancer. Bon, sans cancer, mais sans humains non plus. La solution de l’équipe de chercheurs a du avoir les effets attendus ; plus personne n’a le cancer. C’est certes un peu radical, mais ça marche. 

La logique dans le scénario aussi est une légende : on en parle, mais elle n'existe pas.
On nous montre New York un matin, désert. La végétation s’est mise à pousser dans les rues, et on comprend que si même New York est désert, c’est que forcément, toute la population mondiale est décédée. Toute ? Non ! On découvre Will Smith qui s’adonne à un de ses loisirs préférés ; la chasse au cerf. Mais pas n’importe comment ; à New York, on chasse le cerf en voiture de sport et à la mitrailleuse… Sinon, ça fait un peu fillette. 

Donc apparemment, toute la population est morte, sauf Will Smith (qui s’appelle Robert, comme on l’apprendra plus tard), son chien, et les animaux sauvages. D’ailleurs, il y a maintenant des lions à New York. En 10 ans, ils ont réussi à s’implanter aux USA, et à s’acclimater. Soit ils se sont échappés d’un zoo par un moyen qu’on ignore, soit ils ont pris un vol charter directement du Cameroun, profitant que les polices de l’immigration soient en sous-effectif…. Mais je m’égare ; tout ça pour dire que le virus qui a tué tout le monde ne semble pas toucher les animaux. 

Le soir, Robert rentre chez lui, donne une douche à son chien, puis se barricade avec d’énorme portes en fer dans sa maison avant que le soleil ne se couche. On découvre d’ailleurs à cette occasion que malgré le fait qu’il n’y ait plus personne sur terre depuis 10 ans, l’électricité et l’eau courante sont toujours disponibles. Eh oui, sachez que les dizaines de milliers de personnes qui travaillent tous les jours dans les centrales, les réseaux électriques, les stations d’épuration et de pompage etc. ne servent absolument à rien, puisque sans eux, ça marche toujours très bien (quelques petits licenciements sont à prévoir chez EDF). Si j’étais Robert et que j’attendais à New York depuis 10 ans tout seul, j’aurais peut-être commencé par remonter la ligne électrique pour savoir comment ça se fait que ma lampe et mon micro-ondes fonctionnent toujours… 

Après s’être barricadé, Robert s’endort dans la baignoire avec son chien mouillé, c’est quand même bien mieux que dans un lit sec. Dehors, on entend des bruits franchement inquiétants, comparables à ceux produits par une foule de fans de Tokyo Hotel… Vraiment flippant, comme vous pouvez l’imaginer. 
L’occasion d’un premier flash back ; Robert est avec sa femme et son fils, il roule très vite à New York et leur dit de fuir, parce que sinon on va tous mourir. Pour illustrer ces propos, un mec vient s’écraser la tête sur la vitre de la voiture et… et fin du flash-back, Robert se réveille dans son lit. Attendez, il s’était pas endormi dans sa baignoire ? Peu importe, vous verrez vite que le scénario ne s’arrête pas sur des détails comme ça… 

Robert se réveille et prend son petit déj. Il arrive à survivre grâce à quelques cultures et des boites de conserve qu’il ramasse dans les maisons abandonnées. Puis il descend dans sa cave où il a installé un labo de recherche pour étudier le mystérieux virus qui a décimé l’humanité. Il l’a d’ailleurs inoculé à des rats, sur lesquels il teste des vaccins potentiels. Donc le virus se transmets aussi aux animaux… Hmm, il me semblait avoir vu le contraire un peu plus haut. Bon, c’est peut-être un virus qui ne peut s’attraper que par les animaux pas beaux. Les rats, les moustiques, tout ça, ils l’attrapent, mais pas les animaux un peu plus présentables, comme les chiens, les cerfs, les lions, et les bébés phoques. Sélectif et de bon goût, le virus. 

Après ça, Robert va faire un tour dans New York. Il annonce sur la radio que si quelqu’un d’autre est vivant sur terre, ils ont qu’à se retrouver pour aller boire une binouze à midi sur le ponton sud du port de New York. Pas de chance, aujourd’hui encore, il se fait poser un lapin, et personne ne se pointe. Et vu qu’il s’emmerde sacrément, il continue à chasser. Mais ce jour là, son chien en poursuivant un cerf, entre dans une immeuble où il fait tout sombre, malgré les cris de Robert qui le supplie de ne pas y aller. Robert a l’air de vachement flipper que son chien soit rentré dans l’immeuble quand même, puisqu’il s’y aventure en ayant très peur et en visant partout avec son fusil. Cet immeuble devait sûrement être le bureau de Sarah Pallin, où ce genre de lieux maudits dans lesquels il ne vaut mieux pas s’aventurer. 

Et en effet, on découvre que l’immeuble est plein de zombies. Après une course poursuite plein de greeeeuh et de graaaaah, Robert saute par une fenêtre avec son chien (qu’il a retrouvé), et un zombie sur le dos. Bien que la rue soit à l’ombre, ce dernier n’a pas l’air d’apprécier la lumière du jour, puisqu’il meurt en se frappant la tête par terre, pour bien montrer qu’il aime pas le jour. 

Les zombies respirent l'intelligence.
Donc c’était donc ça ; le virus censé soigner le cancer a en fait transformé une partie de la population mondiale en zombies. 
Pour continuer dans ce récit, il vous faut savoir quelques règles sur les zombies. Comme l’ont montré les travaux d’un confrère du CNRS sur le sujet, les zombies ont de graves problèmes de peau, qui les empêchent de voir le jour, ce qui en fait des cousins du geek dans l’arbre de classification des espèces. Ils ne communiquent que par cris peu élaborés et leur passe-temps favori est d’essayer de croquer tout ce qui bouge. La maladie semble aussi leur avoir bouffé une partie du cerveau puisqu’ils ont bien souvent perdu tout sens commun, parfois même au point de vouloir voter Ségolène Royal, c’est dire ! 
Bien qu’ils vivent dans le noir et qu’ils ne se vêtissent que de haillons, les zombies sont très pudiques, puisque Monsieur Zombie met des petits caleçons à carreau de très bon goût, et Madame Zombie ne sort jamais sans un petit shorty et un débardeur. On reste entre zombies de bonnes familles. 

Mais revenons à notre histoire ; Robert ayant retrouvé son toutou, il va monter un piège habile pour capturer des zombies. Il les appâte avec une capsule de sang, et avec un ingénieux système qui consiste à balancer une voiture reliée à un câble dans le vide, il capture une jeune demoiselle zombie. Il tente des vaccins sur elle, mais ça n'a pas d'effet, alors il est un pas joisse ! Et du coup, il en profite pour se faire un petit flash-back (moi aussi je fais ça quand je suis en colère ; je vous conseille d'essayer, ça marche du tonnerre).


On y voit la ville de New York en pleine évacuation. Le virus tue pas mal de personnes et en fait muter d'autres. Tout le monde fuit, on ne sait pas très bien pour quelle destination d'ailleurs, puisque a priori l'épidémie est mondiale, mais ils embarquent sur des bateaux et des hélicoptères. A mon avis, regrouper tout le monde au même endroit, pour éviter une épidémie, c'est pas le pied... Je crois d'ailleurs que les médecins qui ont conseillé ça sont les mêmes qui ont géré la crise de la grippe A en France.
Robert (il y a pas à chier, ce nom est beaucoup moins classe en français qu'en anglais) emmène sa femme et son enfant dans un hélicoptère qui emmène donc les non contaminés en dehors de Manhattan. Robert, lui, choisit de rester parce que "il y a encore un espoir de trouver le vaccin". Et comme on l'a vu dans le premier paragraphe de cet article, on ne peut pas mettre au point un vaccin en dehors de New York City. 

Pour être sûr que les gens ne vont pas sortir, on n'hésite pas à faire sauter les ponts, pas en les plastiquant proprement, mais en envoyant des avions larguer quelques dizaines de bombes sur les ponts ; c'est pas dangereux du tout, surtout quand il y a des gens partout autour et des bateaux en dessous. De même que faire sauter les ponts, c'est réversible et pas coûteux du tout ; on le fait à chaque épidémie. En plus, personne ne sait nager dans Manhattan, donc on est sûr que personne ne sortira pour aller contaminer les autres. La preuve, le bombardement des ponts et des voix de chemin de fer avait été prévu en France pour le niveau d'alerte 6-B de la grippe A.

7 décembre 1941 : les Japonais passent au niveau d'alerte 6B à l'annonce d'une épidémie sur Pearl Harbour.
Malheureusement, des gens contaminés tentent de s'accrocher à un hélico quand il décolle, qui du coup perd le contrôle et percute celui de la femme et du fils de Robert, qui meurent. C'est fâcheux.

Retour dans le monde d'aujourd'hui, et Robert fait son tour en ville, quand il croit apercevoir quelqu'un. Il s'avère qu'il y a bien quelqu'un qui ne bouge pas beaucoup, puisque c'est un mannequin. Un mannequin placé au milieu d'une rue, sachant que Robert est le dernier homme sur terre, ça pue le piège à plein nez. Malgré tout, notre héros (enfin, votre héros) va voir quand même. Résultat il se fait piéger comme un vulgaire lapin et se retrouve la tête en bas suspendu à un fil. Et il s'évanouit. 
Lorsqu'il se réveille, il fait presque nuit ; diantre. Robert parvient à se détacher, mais s'enfonce un couteau dans la cuisse ce faisant. C'est là qu'apparaît un zombie et ses chiens, des chiens zombies. Donc les zombies ne sont pas capables de se servir d'un fusil, de conduire une voiture, mais ils sont capables de faire des pièges avec des systèmes de poulie. Intéressant.
L'occasion aussi de faire un point "changement des règles du virus", une habitude dans le film. Donc il se transmet bien aux animaux, même aux chiens, mais ces chiens sont sympas et ne le transmettent pas aux cerfs ou aux lions. Pour le chien de Robert, on ne sait pas trop pourquoi il a toujours pas choppé le virus. Il aurait pu se faire piquer par un moustique zombie, ou une puce zombie, l'attraper en reniflant un caleçon sale d'un zombie, mais non ; il doit du coup être immunisé mystérieusement, comme Robert ; une chance que le seul chien survivant du monde se soit retrouvé être celui du seul homme survivant.

Will Smith à l'annonce du scénario : même le chien n'en croit pas ses oreilles...

Les trois chiens zombies ont très très faim, et ils se mangeraient bien une petite jambe. Donc ils se ruent dehors, même si le soleil n'est pas encore couché (tiens, je croyais que même à l'ombre, ils se faisaient brûler quand même). Mais ils sont retenus par un rayon de soleil qui leur barre la route. Même quand il ne reste plus qu'un centimètre de soleil, les chiens zombies ne passent pas. Ils ne peuvent pas non plus faire le tour ou sauter par dessus, ils sont relativement stupides.
Une fois le dernier rayon éteint, les chiens se précipitent sur Robert et son chien. Après une bataille forte en greeeuhs et en graaaahs, les deux héros s'en sortent, mais le chien de Robert est bien amoché. Notez que même si maintenant le soleil est couché (les chiens zombies ont pu sortir), les autres zombies attendent bien sagement dans leurs maisons (oui, je sais, ce n'est pas logique, mais c'est comme ça), et Robert peut rentrer chez lui tranquillou. 
Mais son chien s'est fait contaminé (ah il était pas immunisé alors ? Mais alors, pourquoi il s'est pas fait contaminer plus tôt ?), et Robert doit le tuer. Du coup, il est tout triste ; comprenez, il est un peu comme Starsky sans Hutch, comme le parti socialiste sans disputes, comme le Mont sans Michel... il est perdu, quoi.

Sous le coup de la douleur, Robert part tuer des zombies de nuit avec son 4*4. C'est notre conseil relaxation du jour ; si vous venez de perdre un proche, prenez votre voiture et allez écraser des gens dans la rue ; ça fait un bien fou. 
Sauf que dans notre cas, les zombies se révoltent un peu, et Robert se retrouve en bien mauvaise posture, jusqu'à ce qu'il se fasse mystérieusement secourir.

Il se réveille dans son lit, et trouve une femme et son fils qui cuisinent tranquillou le petit déjeuner dans la cuisine. Après avoir échangé quelques banalités ("Bien dormi ?" "Ton café, tu le veux avec ou sans sucre ?"), Robert pique une crise, parce que bon, ils ont pas pris les serviettes réservées aux invités, et il est très à cheval sur ces trucs là. 
Puis les deux intrus s'expliquent un peu ; ils vivaient sur un bateau, et ils ont entendu Dieu qui leur parlait (il était un peu silencieux depuis 10 ans) et du coup, ils ont allumé la radio et ils ont entendu l'appel de Robert. Ils doivent être un peu cons, puisqu'en 10 ans, ils ont pas pensé une seule fois à allumer la radio... Par contre, le timing est nickel, puisqu'ils sont arrivés dans une grosse voiture équipée d'une énorme lampe à UV (alors qu'ils vivaient sur un bateau, et qu'ils ne devaient pas savoir grand chose des zombies, seuls sur la mer sans allumer la radio) à la seconde où Robert allait se faire bouffer ; les scénaristes n'ont peur d'aucune coïncidence.
Même après 10 ans seule avec son fils, la fille est parfaitement coiffée, épilée et habillée, mais tout le monde trouve ça tout à fait normal, ne nous embarrassons pas des détails.

La fille annonce que Dieu lui a aussi précisé qu'il restait des humains vivants dans le Vermont (Dieu connaît parfaitement les états des USA, il lui a également envoyé le plan Mappy pour s'y rendre), mais leur conversation est interrompue par des bruits énormes à l'extérieur. La nuit est tombée et les zombies ont suivi la fille la veille ; attirés par la perspective d'un bon repas, ils lancent une attaque d'envergure sur la maison des 3 humains. 
Malgré les défenses mises en place (lampes qui sont toujours alimentées en électricité, voitures explosives...) les zombies prennent d'assaut la maison à grands renforts de greeuhs et de graaahs (surprenant, non ?). Robert, la fille et le gamin se réfugient dans le labo-cave de Robert, et se rendent compte que, oh ! surprise, le vaccin semble avoir enfin marché sur la zombie cobaye, puisqu'elle a retrouvé une apparence plus normale. C'est quand même fou ; pendant 10 ans, il ne s'est rien passé, mais en 2 jours, le chien se fait contaminer, on retrouve 2 survivants, la maison se fait attaquer et le vaccin marche enfin. Il avait pas intérêt à avoir la colique pendant ces 2 jours.

Pendant ce temps, les zombies progressent et les survivants ne se retrouvent bientôt séparés des assaillants que par une vitre en plexiglas, qu'un zombie entreprend de casser... avec sa tête. Oui, moi aussi ça m'a surpris. Les zombies sont capables de concevoir des pièges avec des cordes, des câbles et des mannequins, mais sont trop cons pour attaquer une vitre avec autre chose que sa tête.
Robert essaye bien de leur expliquer qu'il peut les soigner, mais il n'a pas fait zombie LV2 au collège. Il utilise bêtement des mots, alors que tout le monde a bien vu que les zombies ne comprennent rien d'autre que les greeeuhs et les graaaahs.

Au collège, le prof de zombie langue vivante n'était pas très pédagogue.

Puis, pris d'une inspiration soudaine, il confie une éprouvette du sang de la zombie soignée (qui du coup contient la molécule du vaccin) à la fille et au gamin, et leur demande de se cacher dans une petit abri dans le mur du labo. Puis, après une petite phrase censée être philosophique, il saisit une grenade et se fait sauter avec tous les zombies, qui venaient de casser la vitre en plexiglas. Quel geste héroïque !
Bon, il pouvait aussi : 
- se cacher dans l'abri jusqu'au matin (si la planque résiste à une grenade, je pense qu'il résiste à un zombie),
- balancer la grenade, puis se cacher dans l'abri avant qu'elle n'explose,
- penser à mettre une porte un peu plus résistante à l'entrée de sa cave, genre la même porte que celle de l'abri,
autant de solutions qui lui auraient permis de ne pas mourir bêtement, et d'aller produire son vaccin ailleurs. Mais ça aurait été un peu simple.

Le lendemain matin, on retrouve la fille et son gamin en route pour le Vermont, où ils retrouvent une colonie d'humains en bonne santé qui vont pouvoir développer le vaccin (je serai curieux de voir comment ils vont chopper les zombies pour les vacciner par la suite) ; il fait beau et c'est plein d'espoir.


Et FIN !


Après la lecture de cet article, je pense que vous aurez quelques pistes de conduite si jamais un scientifique annonce qu'il va soigner le cancer en faisant muter un virus. Peut-être même ferez-vous partie des survivants (il vous faudra cependant être Américain, parce que si vous êtes Polonais par exemple, vous n'avez aucune chance d'être le dernier homme sur terre ; c'est moins vendeur).  Mais je garde une certitude : vu leur QI, les scénaristes, eux, ne survivront pas. Ils feront par contre de très bon zombies.